Paroles de pros aux métiers d’avenir
Avec la transition énergétique, des opportunités sans précédent s’ouvrent en terme d’emploi, et pas seulement dans le secteur du bâtiment. Des métiers émergent ou se développent pour répondre à de nouveaux besoins. Rencontre avec trois acteurs de ces métiers en plein essor.
« Après 15 ans au sein de collectivités dans des domaines variés, j’ai souhaité élargir mes horizons professionnels suite à une formation au Collège des Transitions Sociétales à Nantes. Dans la foulée, la communauté de communes du Mont des Avaloirs a candidaté à un appel à projets France mobilité sur le vélo, et c’est dans ce cadre que j’ai été recruté. Ma mission : développer l’usage de la petite reine au quotidien sur le territoire. Au programme : élaboration d’un schéma vélo avec la création d’un maillage d’aménagements cyclables desservant les pôles d’activités, création de services et d’animation divers (offre de stationnement, location, réparation…). Avec la loi LOM, la mobilité est devenue un enjeu crucial pour les territoires ruraux, avec un réel besoin d’ingénierie. Être intégré à la collectivité permet de saisir les spécificités du territoire au plus près de ses enjeux. C’est très enrichissant, car cette mission implique un travail transversal, comme souvent quand il est question de transition énergétique. Cela touche à l’aménagement, à l’urbanisme, mais aussi au développement économique et au social, car qui dit précarité dit souvent mobilité réduite, et donc accès restreint aux services et à l’emploi. Des solutions sont à inventer dans ce domaine, de même que dans celui du conseil en mobilité car entreprises et citoyens recherchent de plus en plus des conseils personnalisés. Dans 10 ans, sur notre territoire, nous aurons créé 30 km d’aménagements cyclables supplémentaires. De nouveaux chantiers nous attendent, comme l’accompagnement du changement de modes de vie. »
« Depuis 13 ans, j’exerce le poste de chargé de mission efficacité énergétique à l’AGEDEN. Il y a 6 mois environ, mes missions ont évolué plus spécifiquement sur l’accompagnement des collectivités pour le développement des EnR. C’est une thématique qui monte, nombreuses sont les collectivités, de toutes tailles, à s’y intéresser. Elles ont un réel besoin d’accompagnement, car elles possèdent rarement l’expertise requise. Mon rôle va être de les aider à élaborer une stratégie multi-filière. C’est primordial, car si les efforts sont concentrés sur une seule filière, il sera impossible d’atteindre les objectifs de couverture de taux d’EnR. Pour cela, il convient d’identifier les potentiels de chacune d’entre elles et de fixer des objectifs ambitieux mais réalistes. Cela passe par l’identification des acteurs locaux sur le territoire, qui vont aider à construire cette stratégie. Le territoire doit également bien définir son rôle, son engagement, son mode d’intervention selon la typologie des projets à venir. De nouveaux modèles de développement émergent avec les sociétés de projets, les démarches citoyennes. Ma mission est d’articuler l’ensemble de ces modèles de manière cohérente dans la stratégie globale du territoire. Et même d’aller plus loin, en poussant la collectivité à élargir sa vision à l’échelle inter-territoriale, et en créant du lien entre les acteurs. Pour ne prendre qu’un exemple, la filière bois ne s’arrête pas aux limites d’un territoire. Avec le développement des EnR, cette expertise de chargé de mission EnR va devenir de plus en plus recherchée . »
« Architecte de formation, je me suis formé au BIM en Italie avant de rejoindre la France et d’intégrer en 2018 l’équipe d’Alterea où je travaille notamment sur la conception de logements sociaux. Le BIM a explosé dans les années 2010. C’est un outil numérique qui permet de gérer le cycle de vie d’un bâtiment en maquette 3 D, et le BIM manager est chargé de faciliter le flux d’informations entre les différents intervenants. Images 3 D, visite virtuelle…aujourd’hui, on utilise beaucoup le BIM en phase amont, dès la conception du projet. Sur le plan énergétique, il offre la possibilité de déterminer finement les performances thermiques et énergétiques d’un bâtiment et ses évolutions si on modifie par exemple son orientation. Il est également possible de le géo référencer en phase conception dans son environnement réel, et donc de connaître, avec précision, l’intensité de l’ensoleillement à différentes heures de la journée. C’est très précieux par exemple pour choisir l’emplacement des panneaux photovoltaïques ! Le BIM est incontestablement un outil numérique d’avenir pour la réussite de la transition énergétique. »
