Notre histoire
Depuis 1984, le Réseau pour la transition énergétique (ex - Comité de liaison pour les énergies renouvelables) rassemble un nombre croissant d'acteurs qui agissent pour les énergies renouvelables et la maîtrise de l'énergie.
1984
« Regroupons nos efforts »
La crise pétrolière prend fin et avec elle disparaissent les politiques nationales de soutien aux énergies renouvelables et aux économies d’énergie adoptées quelques années plus tôt alors que le prix du baril est au plus haut. Mais c’est sans compter sur une poignée d’irréductibles, associations et PME passionnées et bien déterminées à poursuivre dans cette voie…. En 1984, après une année de rencontres et de discussions, ils créent le Comité de liaison pour les énergies renouvelables (CLER).
« Nous étions ancrés chacun dans nos régions, et nous trouvions que cette échelle territoriale n’était pas suffisamment prise en compte au niveau national… nous avons décidé de regrouper nos efforts », se souvient Daniel Fauré, le premier président de l’association. Le siège du CLER est initialement situé à Lyon dans les locaux de la première agence régionale de l’énergie, Rhonalpénergie. Parmi nos premiers objectifs : la création d’un annuaire du solaire thermique et l’organisation de la promotion de cette filière, en lien avec l’Agence française pour la maîtrise de l’énergie (l’AFME créée en 1981 dans la foulée des « Grands travaux » de l’ère Mitterrand), qui deviendra l’Ademe – l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, en 1991.
Lire aussi : le CLER, défenseur des énergies renouvelables depuis 1984
1986
Le CLER rassemble 40 associations
La division soudaine par 5 du budget de l’AFME à la suite d’une alternance politique au niveau national provoque un véritable séisme dans le secteur tout juste émergent de la maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables et conduit le CLER à renforcer son rôle militant.
1988
« Un premier gros coup »
Le réseau grandit et s’organise pour assurer la cohésion des valeurs partagées par ses membres. Les échanges permettent d’assurer un travail de plaidoyer pour soutenir le développement des énergies renouvelables en France. Le CLER réalise notamment une étude sur les pratiques vertueuses des autres pays européens qui permet d’élargir son réseau et surtout de créer le premier poste salarié de l’association occupé par Liliane Battais qui restera directrice jusqu’en 1998.
« Notre premier gros coup a été la diffusion d’un document confidentiel d’experts du ministère expliquant que la France devait poursuivre son effort nucléaire et amortir ses investissements dans ce domaine, améliorer son image en faisant un peu de renouvelables mais à coût très marginal… », se souvient-elle. « L’administration nous a dit que le document ne devait pas être diffusé aux députés européens… alors nous avons organisé une conférence de presse à Bruxelles ! » Les premiers liens se tissent avec les élus du Parlement européen qui créent un inter-groupe dédié aux énergies renouvelables.
La lutte contre la précarité énergétique commence à s’organiser, d’abord sous le terme de « lutte contre l’exclusion par la maîtrise de l’énergie ». Le CLER s’empare de cette thématique dès la fin des années 80 en proposant un programme intitulé « L’insertion par des activités liées au chauffage et à l’amélioration des logements : bilan de l’aide au chauffage, diagnostics énergétiques et créations d’activités sur le logement et les espaces boisés ».
1990
Le CLER rassemble soixante adhérents
1992
« Des professionnels militants »
Le CLER organise un premier voyage d’études en Autriche qui ouvre le champ des possibles en France sur une nouvelle approche territoriale de l’énergie, l’existence de coopératives, les réseaux de chaleur, y compris en milieu rural. « La même année, nous avons commencé à travailler efficacement avec l’AFME et la Commission européenne, raconte Serge Defaye, administrateur de l’association. Il y a des militants professionnels, nous choisissons alors d’être des professionnels militants ! »
En 1992, alors que se déroule également le Sommet de la Terre à Rio au Brésil, le CLER participe à la création du réseau européen d’ONG Inforse pour la promotion de la transition énergétique et des énergies renouvelables. Lors de l’assemblée générale annuelle, l’association décide de s’ouvrir et d’accepter les adhésions des entreprises de toutes tailles et notamment les plus petites qui agissent pour ce que l’on n’appelle pas encore la transition énergétique au plus près de l’usager.
1993
« Le bateau coule, la situation n’a jamais été aussi mauvaise. Si l’on ne fait rien, il n’y aura bientôt plus de filière solaire en France. »
« Le bateau coule, la situation n’a jamais été aussi mauvaise. Si l’on ne fait rien, il n’y aura bientôt plus de filière solaire en France. » Liliane Battais, déléguée générale du CLER, citée dans Le Monde du 7 décembre 1993.
1994
Le CLER participe au premier débat sur l’énergie depuis la nationalisation des secteurs de l’électricité et du gaz en 1947, lancé à l’initiative de Michel Barnier, alors ministre de l’environnement, dont le rapport final dit rapport « Souviron » (du nom du haut fonctionnaire qui l’a rédigé), préconise la mise en place de mécanismes de soutien aux énergies renouvelables, y compris électriques.
1995
« Mettre en réseau les pionniers de la transition »
La CLER publie le premier numéro de sa revue CLER Infos en octobre. Seize pages qui permettent de faire le lien entre les adhérents « pionniers de la transition énergétique », diffuser des actualités nationales et européennes sur les énergies renouvelables et informer sur les retours d’expériences issus du terrain.
1997
« Informer les particuliers »
Parmi nos adhérents, plusieurs associations développent l’activité d’informer les particuliers en quête de réponses sur les énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie. Le CLER imagine alors un cadre pour les structurer sous le nom de Points Info Energie (PIE), afin de pérenniser leurs actions et de leur permettre d’être plus largement subventionnées par l’Ademe. Et ça marche : l’année suivante, l’institution de l’Etat décide de créer 200 espaces d’accueil des particuliers sous le nom « Espaces Info Energie ». Elle commence à subventionner les membres, comme l’Association savoyarde pour les énergies renouvelables (Asder), qui en ont fait leur spécialité.
1998
Le CLER décide d’accueillir les collectivités territoriales au sein du réseau et crée pour elles un troisième « collège d’adhérents ». En parallèle, l’association se professionnalise et embauche un nouveau salarié qui met en place un projet européen intitulé Promotion of Renewable Energies and Development of Actions at a Community level (Predac). Il contribue à renforcer le réseau, et amène le CLER à travailler dès 2001 sur des sujets majeurs et nouveaux en France comme l’investissement citoyen, l’emploi et la formation dans les énergies renouvelables, ou encore, la performance énergétique des bâtiments… En tout, ce projet européen couvre onze thématiques, sur lesquels nous collaborons avec 23 partenaires.
1999
Le CLER s’installe à Montreuil-Sous-Bois en Seine-Saint-Denis et ne tarde pas à y laisser sa marque…
2002
« Sur nos toits bleus »
Le CLER est installé à Montreuil. Pour être en cohérence avec ses valeurs, l’association se lance dans le projet d’une installation photovoltaïque sur le toit de son siège qui appartient à l’OPHLM. En tout 220 mètres carré de panneaux photovoltaïques sont finalement connectés au réseau… Pendant six ans, elle est la plus importante d’Ile-de-France. Lors de son inauguration, Yves Cochet alors Ministre de l’Environnement se déplace et lui donne une envergure nationale.
2003
« Changer de cap »
Le CLER s’implique dans le débat national sur l’énergie lancé par Nicole Fontaine. C’est une période de croissance et l’équipe évolue pour atteindre huit salariés. Les permanents et les adhérents sont très présents dans ce débat aux niveaux local, régional et national pour défendre l’impérieuse nécessité d’un « changement de cap énergétique ». « Nous défendions notre vision en présentant des exemples concrets afin de prouver qu’il existait déjà des solutions viables à la fois techniquement et économiquement pour développer les renouvelables et les économies d’énergie », se souvient Arnaud Brunel, directeur du CLER de 2001 à 2007. « Il fallait construire un cadre juridique stable et donner des orientations ambitieuses pour encourager les investissements. »
2005
Le CLER, la Fondation Abbé Pierre, le Secours catholique et plusieurs organisations signent « Habitat, précarité sociale et énergie : un manifeste pour agir, des acteurs pour agir ». C’est l’acte fondateur de la lutte contre la précarité énergétique en France et du Réseau des acteurs de la lutte contre la pauvreté et la précarité énergétique dans le logement (Rappel) lancé avec l’Ademe. « Aucun des textes de loi en préparation en 2005, sur l’énergie (loi POPE), le logement, le social, n’abordait la question. Il fallait décloisonner les acteurs du social, de l’habitat et de l’énergie, et les rassembler. Ce n’était pas facile car nous étions peu nombreux, mais le manifeste fut un véritable déclencheur », témoigne Sandrine Buresi, directrice du Gefosat.
2006
Le CLER lance la Ligue ENR qui récompense les collectivités pionnières la transition énergétique territoriale. Elle évalue les territoires sur la base d’un indicateur objectif d’autonomie énergétique du territoire, combiné à une reconnaissance du bouquet énergétique et de l’engagement politique de la collectivité.
2009
« C’est un retour au territoire où tous les citoyens maîtrisant leur énergie, cessent d’être des sujets pour devenir des acteurs, encouragés par un Etat au rôle éminent d’impulsion et de solidarité »
« Energie, changeons de cap ! » C’est le nom du livre écrit par Didier Lenoir, président du CLER de 2002 à 2008, qui expose la politique alternative de l’énergie proposé par le CLER et toutes les ONG réunies à ses côtés au cours du débat national sur l’énergie. Il est édité lors du Grenelle de l’environnement où le CLER joue un rôle très actif. « C’est un retour au territoire où tous les citoyens maîtrisant leur énergie, cessent d’être des sujets pour devenir des acteurs, encouragés par un Etat au rôle éminent d’impulsion et de solidarité », décrit Didier Lenoir.
2010
Le CLER se saisit du concept de « territoires à énergie positive » (TEPOS) lors de son assemblée générale où interviennent des représentants de la Communauté de commune du Mené, du Pays Thouarsais et de la Biovallée qui sont des territoires ruraux pionniers en matière d’énergies renouvelables. C’est la naissance du réseau des TEPOS animé par le CLER dès son lancement officiel en 2013.
2011
Le CLER rassemble 186 adhérents
Le CLER met en ligne sa base de données documentaires qui recense pas moins de 25 000 références. Outil de référence incontournable pour les professionnels des énergies renouvelables et de la maîtrise de l’énergie, le centre de ressources du CLER joue un rôle d’information à destination de nombreux publics et d’appui aux Espaces Info Energie.
La même année, les adhérents du CLER exprime le besoin d’écrire et de convaincre les copropriétaires d’agir pour la rénovation énergétique de leur immeuble. Un site internet – Copropriéterre – est créé pour rassembler des conseils et des retours d’expériences en coopération avec l’Association des responsables de copropriétés et Planète copropriétés.
2012
« L’ONG de référence en termes d’énergie »
Le gouvernement socialiste ouvre un nouveau grand débat sur la transition énergétique. Dans un rapport de forces exacerbé face à des lobbies arcboutés sur des positions archaïques, nous gagnons en reconnaissance institutionnelle. Associations, collectivités locales, syndicats, entreprises, parlementaires, Etat.. notre positionnement original, à l’interface entre la « société civile », les territoires et l’industrie, font du CLER l’ONG de référence sur l’énergie.
En septembre, le CLER devient Réseau pour la transition énergétique par vote des adhérents. Il se lance dans un projet européen pour trois ans, développé en coopération avec deux adhérents : le projet 100 % Renewable energy sources communities qui permet en France de poursuivre la structuration du réseau des Territoires à énergie positive. Dans l’optique de démocratiser le thème de l’énergie, le CLER crée la même année un concours de court-métrage sur le thème des énergies durables : CLER Obscur.
Le CLER fonde et coordonne la Coalition France pour l’efficacité énergétique regroupant industriels, sociétés de services indépendantes ; associations de promotion de la performance énergétique des bâtiments dans les territoires, associations de protection de l’environnement, de consommateurs et d’utilisateurs dont l’unique but est de faire avancer le sujet de l’efficacité énergétique en France.
2013
En décembre, il est habilité à siéger dans les instances nationales. Les activités du CLER se sont élargies au fil des années pour couvrir tous les thèmes des changements indispensables en matière d’énergie : maîtrise de la consommation d’énergie, lutte contre la précarité énergétique, développement des énergies renouvelables…
Le CLER assure un travail de terrain au cœur des territoires, informe le public grâce au réseau des « Espaces info énergie », favorise le retour d’expériences dans un esprit de solidarité. C’est cette volonté commune de construire une coopération active et durable entre les territoires qui fédère notre action. Des expériences concrètes montrent d’ailleurs que cette transition est déjà à l’œuvre dans un nombre croissant de territoires.
La même année, les organismes de formation réunis au sein du réseau Format’eree piloté par le CLER créent un agrément. Ce standard de qualité vise à créer une distinction et un sceau de qualité pour les structures qui dispensent une ou des formations dans le domaine de la maîtrise de l’énergie, de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.
2014
« Pour un vrai projet de loi »
En 2014, le CLER clôt un autre projet européen d’envergure lancé en 2011 : Achieve a pour ambition d’améliorer la prise en charge des familles en situation de précarité énergétique, à travers la réalisation de visites à domicile. En France, ce projet l se poursuivra sous la forme d’un programme de Services locaux d’intervention pour la maîtrise de l’énergie. Les SLIME (éligibles aux certificats d’efficacité énergétique, puis CEE précarité énergétique à partir de janvier 2016) sont d’abord déployés dans onze collectivités locales. Elle seront 21 en 2016.
L’activité de plaidoyer du CLER ne cesse de se renforcer alors qu’un débat national sur la transition énergétique a permis en 2013 de rédiger les bases d’un projet de loi. Pour mettre en valeur les propositions des ONG durant cette large consultation, le CLER rédige un « Vrai projet de loi » qui entre autres met l’accent sur l’efficacité énergétique, comme axe prioritaire d’action à l’échelle nationale. Ce travail de conviction et d’argumentation, le CLER le mène grâce aux liens et aux alliances que l’association tisse avec tous les acteurs nationaux : syndicats, associations de collectivités, entreprises et associations, au sein des Acteurs de la transition énergétique.
2015
Durant tous les débats parlementaires sur la loi de transition énergétique, le CLER a poursuivi ce travail grâce à ces précieuses coalitions, et par exemple rédigé 39 propositions d’amendements remis aux parlementaires, dont 80 % ont été reprises tels quels dans la loi, finalement adoptée au cours du mois d’août 2015.
Avec l’organisation de la COP21 à Paris en décembre, le CLER a l’occasion de développer et de soutenir le concept d’un avenir 100 % renouvelables dont la crédibilité est attesté par plusieurs travaux scientifiques : « ce scénario s’imposera de toute façon un jour à la société », l’explique Raphaël Claustre, délégué général de 2009 à 2016, au journal Le Monde à la veille de ses Rencontres annuelles de la transition énergétique. Un mouvement qu’il « faut accompagner de la manière la plus positive possible », conclut-il.
En 2017, le CLER – Réseau pour la transition énergétique rassemble 280 adhérents
Les président-es du CLER
- Daniel Fauré de 1984 à 1986
- Gérard Savatier de 1986 à 1990
- Bruno Lhoste de 1990 à 1992
- Jean-Marie Martin en 1993
- Pierre Diaz-Pedregal de 1994 à 1998
- Gérard Savatier de 1998 à 2002
- Anne-Marie Roussel en 2002
- Didier Lenoir de 2002 à 2008
- Gilles Lara de 2008 à 2010
- Madeleine Charru de 2010 à 2014
- Michel Maya de 2014 à 2016
- Sandrine Buresi et Marie-Laure Lamy de 2017 à 2021
- Jean-Pierre Goudard et Julien Robillard de 2021 à 2022
- Jean-Pierre Goudard, Julien Robillard et Delphine Mugnier de 2022 à 2023
- Jean-Pierre Goudard, Delphine Mugnier et Marc Jedliczka depuis 2023