Dans la Drôme, un fonds citoyen pour la réalisation de travaux de rénovation énergétique

Pour mener à bien les premiers travaux nécessaires à la diminution des consommations énergétiques, le Ceder a mis en place un « fonds citoyen d'aide aux petits travaux de rénovation énergétique » à l'aide d'une campagne de financement participatif.

Depuis 2012, le Centre pour l’environnement et le développement des énergies renouvelables (Ceder, situé à Nyons dans la Drôme) réalise des visites au domicile de personnes en situation de précarité énergétique en partenariat avec les travailleurs sociaux du Haut-Vaucluse. Au fil du temps, il est apparu aux salariés de la structure que la sensibilisation du ménage et le travail sur les écogestes étaient insuffisants pour faire diminuer durablement la consommation d’énergie des ménages et les aider à sortir de la précarité énergétique. Dans les logements visités en 2016, des travaux auraient été nécessaires dans 83 % des cas. Mais pour les habitants à 94 % locataires, impossible d’accéder aux aides existantes pour les réaliser.

Porteurs d’idées énergétiques

« Nous manquions d’outils pour commencer à améliorer la situation et le confort des habitants en engageant de petits travaux à la charge du locataire », observe Guillaume Simonet, chargé de mission Précarité énergétique. « Nous avons ainsi décidé de mener une expérimentation : soutenus par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, puis par AG2R La mondiale dans le cadre de l’appel à projet Porteurs d’idées énergétique, nous avons créé le premier fonds citoyen d’aide aux petits travaux de rénovation énergétique. »

Ce fonds repose sur deux piliers. D’abord, la collecte d’argent par les biais de campagnes de financement participatif qui permettent de « réaliser rapidement ces petits travaux comme le changement ou la réparation d’une fenêtre défectueuse, l’installation d’un poêle à bois, le réglage d’une chaudière… » Ensuite, la création d’un collectif de citoyens pour assurer la gestion du fonds. Animé dans un premier temps par le Ceder, ce collectif a vocation à s’autonomiser au fil du temps. Les familles qui en bénéficient sont invitées à s’impliquer dans le collectif et à y consacrer un peu de temps. « Cette participation des bénéficiaires leur permet de ne pas être redevables d’une organisation mais bien de faire leur, et d’être valorisés eux-même », poursuit le chargé de mission.

Un objectif de 5000 euros

Une première campagne de financement participatif a été réalisée d’avril à juin 2018 sur le site des Petites Pierres. 5 000 euros ont été récoltés soit de quoi soutenir au moins dix familles (l’aide octroyée par le fonds est de 500 euros maximum par famille). « Cette campagne a été complexe à mener car nous l’avions mal préparée, se souvient Guillaume Simonet. Et sans le soutien des Petites Pierres, nous n’y serions certainement pas arrivés. Mais ce qui me semble le plus important, c’est ce qu’a provoqué la campagne. Nous avons communiqué pendant trois mois autour de la précarité énergétique. Nous avons interpellé nos bénévoles, nos connaissances, nos familles. Nous avons tenté de mobiliser tous nos réseaux. Et cela a permis de créer un réel temps fort sur le sujet comme nous ne l’avions jamais fait. »

Fort de cette première expérience qui a reçu un bel engouement tout en demandant beaucoup d’énergie, l’association prépare une nouvelle campagne en 2019, annonce Guillaume Simonet : « Nous voulons la rendre mobilisatrice, la baser sur des temps de débat et d’éducation populaire et nous appuyer dessus pour consolider le collectif que nous n’avons pas réussi à faire vivre jusqu’à ce jour. »

 

Une contribution du Ceder, adhérent du CLER.

En savoir plus : www.ceder-provence.org

Publication

Cet article est extrait de la revue Notre énergie n°122 – Solidaires ! Pas de transition énergétique sans justice sociale.

La transition énergétique ne porte pas de costume ni de cravate et ne se décide pas uniquement en haut des tours de la Défense. Elle n’a pas de couleur, pas de sexe, pas d’âge ! Inutile d’avoir un niveau de diplôme élevé pour s’en emparer et profiter de ses bienfaits. Rénover son logement, se déplacer ou manger mieux à prix abordable, redistribuer les sommes d’argent économisées grâce à des actions de sobriété, trouver un emploi qui a du sens… La transition énergétique, quand elle est menée ici et ensemble, permet aux habitant.e.s, et en particulier aux plus vulnérables, d’améliorer leur quotidien. Un idéal de solidarité et de « bien vivre » qu’incarnent les nombreux territoires visités dans ce numéro de notre revue associative : Notre énergie !

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