Transition énergétique : le gouvernement fait l’autruche

A quelques jours de l’ouverture du débat public sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), les ONG tirent la sonnette d’alarme sur les zones d’ombre de ce débat sur la transition énergétique. Elles présentent les conditions indispensables pour une PPE qui mette réellement la France sur la voie de la transition énergétique.

Il y a matière à s’inquiéter. Le débat public sur la PPE intervient alors que le gouvernement a indiqué que l’objectif légal de réduction de la part du nucléaire à 50 % en 2025 ne serait pas respecté, et qu’EDF annonce ne prévoir aucune fermeture de réacteur nucléaire, hormis Fessenheim, avant 2029. En outre, le ministère de la Transition écologique et solidaire voudrait voir le débat circonscrit à deux scénarios uniquement : ceux qui prévoient des exportations d’électricité en hausse très forte et peu crédibles, et donc le moins de fermetures de réacteurs nucléaires possibles.

Alors que nous faisons partie des États membres de l’UE les plus en retard sur leurs objectifs d’énergies renouvelables, cette PPE devrait être l’occasion d’engager vraiment le pays dans la transition énergétique, d’améliorer la qualité de l’air, la santé des citoyens, de créer des emplois et de miser sur des activités d’avenir implantées dans les territoires. C’est possible à condition que la PPE donne un vrai signal en faveur des économies d’énergie et des énergies renouvelables.

Ne pas fausser le débat

Pour les ONG, tous les sujets, y compris ceux qui fâchent, doivent être mis sur la table pendant le débat au lieu de systématiquement en occulter certains, comme la situation économique et financière très critique d’EDF, ainsi que les coûts et risques croissants du nucléaire vieillissant. Le débat doit aussi prendre en compte les bonnes nouvelles qui changent la donne et permettent de planifier plus sereinement la fermeture progressive de réacteurs nucléaires : la consommation d’énergie qui se stabilise et tend à la baisse, ainsi que le coût des énergies renouvelables qui continue de chuter.

L’escamotage de ces enjeux par le gouvernement revient à maintenir le statu quo qui favorise l’industrie nucléaire, ralentit la transition énergétique et coûte cher aux contribuables. Pourtant, les solutions ne manquent pas pour que cette PPE booste les renouvelables, réduise la consommation d’énergie et d’électricité, organise la fermeture de réacteurs nucléaires et diminue drastiquement la dépendance aux énergies fossiles dans les transports pour les 10 ans à venir. A condition que le ministère de la Transition écologique et solidaire, et l’Elysée, ne faussent pas d’emblée ni le débat ni ses résultats.

Publication

Dossier de presse du Réseau Action Climat – 15 mars 2018

La nécessité d’un débat public sans zones d’ombre.

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Contact

Anne Bringault

Coordination Transition énergétique pour les ONG

anne.bringault[arobase]cler-rac.org