Hespul et le photovoltaïque : 30 ans d’histoire pour éclairer l’avenir
Il y a 30 ans, la première centrale solaire du nom de Phébus était raccordée au réseau. De cette installation est née l’association Hespul, adhérent historique du CLER-Réseau pour la transition énergétique. Les deux structures ont fêté conjointement cet anniversaire à Lyon le 17 juin dernier.
C’est dans une ambiance conviviale et décontractée que se sont réunis 200 acteurs de la transition énergétique pour célébrer le photovoltaïque raccordé au réseau et les 30 ans d’Hespul autour d’une conférence animée par les pionniers et pionnières de la filière.
Un anniversaire sur fond de crise énergétique
Marc Jedliczka, directeur général d’Hespul et vice-président du CLER-Réseau pour la transition énergétique, a ouvert cet événement en soulignant sa tenue dans un contexte de crise climatique, sociale et énergétique. Vague de chaleur précoce, guerre en Ukraine, crise énergétique majeure… mettent en évidence la nécessité de baisser nos consommations d’énergie par des mesures de sobriété et d’accélérer le développement de toutes les énergies renouvelables dont le photovoltaïque.
De nombreux défis à relever
Après un retour – rythmé par de nombreuses anecdotes – sur 30 années d’histoire mouvementées dans un pays peu enclin au photovoltaïque, les acteurs clés des énergies renouvelables ont dessiné les perspectives futures.
Hélène Gassin, consultante en politiques locales de l’énergie, ex-commissaire de la Commission de régulation de l’énergie a rappelé “le rôle crucial des pionniers et pionnières qui ont inventé des solutions et prouvé par la rigueur qu’elles étaient souhaitables.” avant d’ajouter que “les groupements citoyens et les élus ruraux arrivent à mettre en œuvre ces projets photovoltaïques mais il faut les rendre plus simples. »
Aujourd’hui seul 20% de l’énergie que nous consommons est électrique. De nombreux usages vont devoir être électrifiés via un mix électrique décarboné. Pour répondre à la demande en électricité de ces nouveaux usages, un delta de 150 gigawatt crête est à construire en 8 ans en toiture et au sol. “Le photovoltaïque est une technologie qui peut être utilisée de manière systémique » a expliqué Florence Martin, directrice administrative et financière d’Energie Partagée.
Gaëtan Masson, directeur général de l’Institut Becquerel a quant à lui énuméré les défis auxquels le photovoltaïque est confronté :
- installation de plusieurs TW chaque année pour faire face au changement climatique
- évolution de la réglementation en vigueur pour favoriser l’accélération du photovoltaïque
- utilisation des ressources nécessaires le plus efficacement possible en relocalisant l’industrie
- intégration du photovoltaïque dans la logique systémique de la transition énergétique en ne laissant personne de côté
Pour conclure cet événement, Marc Jedliczka a insisté sur les travaux de prospective menés par RTE, négaWatt et l’ADEME qui tous s’accordent à dire qu’” il n’y a aujourd’hui plus de verrou technique au 100% renouvelable.”