Énergies renouvelables locales : un enjeu pour la campagne des élections municipales

À l’heure de la campagne pour les élections municipales, le réseau Cler s’engage aux côtés de 11 organisations incontournables sur les questions écologiques, énergétiques et territoriales au sein de l’Alliance pour l’énergie locale afin qu’énergies renouvelables et intérêt local soient enfin indissociables. Ensemble, elles portent l’objectif de multiplier par trois la part des projets d’énergies renouvelables aux mains des collectivités et des citoyens et citoyennes. Les élections municipales sont un tournant crucial pour y parvenir.

Une Alliance pour s’unir, se mobiliser et convaincre

L’ensemble des scénarios de prospective en matière de transition énergétique (ADEME, RTE, négaWatt) s’accorde sur la nécessité d’accélérer le développement de toutes les énergies renouvelables. Basées sur des technologies matures, elles peuvent être déployées deux à trois fois plus rapidement que des centrales nucléaires, pour un coût en diminution constante. Pourtant, la France ne cesse de creuser son retard en la matière et des parcs éoliens ou photovoltaïques existants ou en projets font l’objet d’oppositions et de recours juridiques de la part de riverains et riveraines. Ces situations se produisent majoritairement lorsque les projets sont mis en œuvre par des compagnies privées sans qu’un lien soit réellement tissé avec les territoires. Ils en captent l’essentiel de la valeur économique au détriment de l’intérêt local du territoire concerné. 

C’est la raison pour laquelle, selon Auréline Doreau, responsable de projets énergies renouvelables au réseau Cler « afin de regagner la confiance des habitants et habitantes et de réussir la transition énergétique locale et nationale, il faut faciliter le développement des énergies renouvelables portées par des municipalités, des citoyens et citoyennes, en partenariat avec des acteurs économiques. » 

Cet objectif explique la création de L’Alliance pour l’énergie locale, constituée du réseau Cler, Énergie partagée, le Réseau Action Climat, Enercoop, Energy Cities, France Nature Environnement, Greenpeace, le WWF, Le Labo de l’ESS, ESS France, la FNCCR, et AMORCE. 

Les énergies renouvelables locales, sources de richesses partagées

Lorsqu’elles sont portées localement les énergies renouvelables génèrent deux à trois fois plus de retombées économiques pour le territoire qu’un projet classique et peuvent assurer des revenus stables aux municipalités pour financer leurs services publics. 

Il existe déjà 450 projets d’énergies renouvelables locales labellisés Énergie Partagée (label dans le secteur des énergies renouvelables) pour 70 millions d’euros investis au global par 30 000 citoyens, citoyennes et 800 collectivités actionnaires. Le plus souvent ces parties prenantes sont intégrées à la gouvernance du projet dès sa genèse pour permettre au territoire de se réapproprier l’énergie et partager les richesses matérielles et immatérielles générées à chaque étape. 

Un tiers des retombées économiques des projets d’énergie renouvelable portés localement proviennent des taxes et loyers issues de l’exploitation des installations d’énergies renouvelables et un autre tiers provient des revenus issus de l’investissement. Cela permet notamment à la collectivité de mieux maîtriser sa facture d’énergie en rénovant ses bâtiments communaux grâce à l’argent des énergies renouvelables et aux usagers de disposer de lieux plus accueillants. Le dernier tiers provient des emplois locaux et des prestations locales mobilisées à chaque étape du projet lorsqu’un lien est tissé avec le territoire.   

L’Alliance pour l’énergie locale demande à l’État de garantir, par un cadre législatif et des moyens financiers et humains, un triplement de la part des projets d’énergies renouvelables aux mains des collectivités territoriales, des citoyens et des citoyennes à l’horizon 2030. Pour y parvenir, elle propose trois mesures :  

  • Systématiser le partage des richesses matérielles et immatérielles dans les projets d’énergies renouvelables. Cela passe en priorité par la publication du décret d’application de l’article 93 de la loi APER relatif au partage de la valeur.
  • Renforcer les moyens humains et financiers des collectivités territoriales (réseaux régionaux d’accompagnement à l’énergie citoyenne, conseillers et conseillères Générateurs…).
  • Développer ou, lorsqu’ils existent, renforcer des incitations pour les projets à gouvernance locale, en particulier dans les dispositifs de soutien aux énergies renouvelables.
Lire le dossier de presse de l’Alliance pour l’énergie locale