Convention citoyenne climat : une obligation de rénovation énergétique incontournable

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Après plusieurs mois de travaux, les 150 citoyens de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) confirment qu’une politique ambitieuse et des mesures fortes pour la rénovation énergétique globale des bâtiments sont indispensables. Le CLER - Réseau pour la transition énergétique soutient ces propositions qui visent à atteindre la neutralité carbone et à réduire la précarité énergétique en France. Emmanuel Macron doit désormais respecter son engagement de les reprendre "sans filtre", et engager leur mise en œuvre dès maintenant pour sortir de la crise.

Communiqué – 19 juin 2020

Pour Jean-Baptiste Lebrun, directeur du CLER – Réseau pour la transition énergétique :

« Le manque d’ambition politique en matière de rénovation énergétique a assez duré : les 150 citoyens réunis au sein de la Convention citoyenne pour le climat l’affirment aujourd’hui, en demandant l’obligation progressive de rénovation globale des bâtiments. Il est dans notre intérêt à tous, et en particulier des plus précaires, de vivre dans des logements mieux isolés et moins polluants. Les mesures qu’ils proposent dans ce sens seront acceptées mais pour cela elles doivent s’appliquer à tous, et êtres accompagnées d’une batterie de solutions financières et d’un accompagnement de qualité en fonction du revenu des ménages. »

Associée à une obligation progressive de rénovation globale des bâtiments à compter de 2024, les 150 citoyens proposent en effet un système d’aides financières progressif à la hauteur et permettant aux plus démunis d’engager des travaux, le déploiement d’un réseau de guichets uniques d’accompagnement dans tous les territoires, la formation des professionnels et la sortie accélérée du charbon et du fioul pour le chauffage.

Ces propositions font écho aux avis de nombreux experts et acteurs. L’Initiative Rénovons a par exemple montré dans un scénario publié en mai 2020 qu’elles permettront d’améliorer le confort et la santé de tous, de sortir des millions de ménages de la précarité énergétique, de créer plus de 100 000 emplois en France et d’économiser plusieurs milliards d’euros de dépenses de santé (700 M€/an) et de facture d’énergie (10,8 Mds€/an). Les investissements massifs à engager aujourd’hui seront rentables à terme y compris pour les finances publiques (1,13 € de bénéfices pour chaque euro investi).

Si le Président veut respecter sa promesse vis à vis de la Convention Citoyenne pour le climat, il doit rapidement rectifier les arbitrages du gouvernement sur les réglementations en cours qui sont aujourd’hui loin d’être à la hauteur :

  • le seuil de consommation à retenir pour déterminer les « passoires énergétiques » et la décence des logements
  • la réforme des étiquettes énergie et du Diagnostic de performance énergétique (DPE)
  • les aides financières insuffisantes et mal calibrées (MaPrimeRenov’, Certificats d’économie d’énergie)
  • les modalités d’accompagnement (programme SARE)

Pour Marie Moisan, responsable de projets Précarité énergétique au CLER, et coordinatrice du réseau des Acteurs de la pauvreté et de la précarité énergétique dans le logement (Rappel) :

« Le décret décence qui devrait paraître prochainement suscite beaucoup d’inquiétudes. Le gouvernement envisage de fixer le seuil de consommation à 500 kWhef/m².an (au delà duquel un logement ne serait plus considéré comme “décent”). Ce seuil ne correspond même pas à l’étiquette G de performance énergétique ! C’est intolérable. Les professionnels qui accompagnent les ménages en difficulté sur le terrain affirment que de tels logements n’existent quasiment pas. Ils interviennent majoritairement dans des logements dont la consommation se situe autour de 250 kWhef/m².an. Pour que ce décret serve à quelque chose, il doit fixer le seuil au niveau des étiquettes F et G actuelles, et l’abaisser progressivement ensuite. »

Contact

Jean-Baptiste Lebrun

Directeur
06 68 51 10 12

jeanbaptiste.lebrun[arobase]cler.org
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Marie Moisan

Responsable de projets Précarité énergétique au CLER

marie.moisan[arobase]cler.org
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Jane Mery

Responsable communication
06 78 53 45 89

jane.mery[arobase]cler.org

Qui sommes-nous

Le CLER – Réseau pour la transition énergétique est une association française, agréée pour la protection de l’environnement, créée en 1984. Elle a pour objectif de promouvoir les énergies renouvelables, la maîtrise de l’énergie et plus largement, la transition énergétique.

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Photo : @Conv_Citoyenne