Un réseau pionnier engagé pour les énergies renouvelables
De la vision à l'action… depuis bientôt 40 ans, le CLER-Réseau pour la transition énergétique accompagne la montée en puissance des énergies renouvelables. Et des acteurs qui les font.
Fin 1984, le Comité de liaison des Énergies Renouvelables voit le jour à l’initiative de plusieurs associations militantes. Leur objectif : se regrouper pour croiser les regards sur les technologies et infléchir les politiques énergétiques. « Six ans plus tard, ces efforts aboutissent à une première victoire, explique Raphaël Claustre, directeur du CLER de 2003 à 2016 et aujourd’hui directeur d’Ile-de-France Énergies. Un des adhérents, l’association Phébus – future Hespul – installe la toute première installation photovoltaïque raccordée au réseau de France à une petite vingtaine de kilomètres de la centrale nucléaire de Creys-Malville… Tout un symbole ! Avec ses 10 m2 de panneaux totalisant 1 kW de puissance, cette réalisation est doublement pionnière puisqu’elle résulte aussi de la première souscription citoyenne destinée à la production d’énergie.«
Une montée en puissance
Les années suivantes voient les énergies renouvelables monter progressivement en puissance sur tous les fronts, de l’éolien au bois énergie, qui fait l’objet d’un premier plan national en 1994. Pendant ce temps, le CLER poursuit sa politique de mise en réseau des acteurs qui débouche, entre autres, sur l’organisation du premier salon des EnR à Lyon, en 2001. Ce tout début du XXIe siècle est une époque charnière pour le réseau qui tourne coup sur coup plusieurs pages importantes de son histoire : création des Espaces Info Énergie en 2000, lancement du projet PREDAC en 2001, participation au débat national de l’Énergie en 2003. « Et en 2002, avec l’opération Toit Bleu, poursuit Raphaël Claustre, 220 m2 de panneaux voltaïques sont installés sur le toit du siège à Montreuil. À l’époque c’est la plus grosse installation d’Ile-de-France, et elle fera beaucoup d’émules. »
La dynamique TEPOS
La décennie d’après sera placée sous le signe des territoires à énergie positive, un concept introduit par l’association dès 2010 qui structure ensuite le réseau TEPOS né en 2013. « À la même période, les 186 adhérents du CLER actent son changement de nom : désormais l’ONG sera le CLER-Réseau pour la transition énergétique, explique Jean-Baptiste Lebrun, directeur depuis 2018. Loin d’être anodine cette évolution témoigne non seulement d’un élargissement des préoccupations mais aussi de la maturité des énergies renouvelables qui mobilisent désormais une multitude d’acteurs partout en France. »
Peser dans le débat
En démarrant en 2019 une nouvelle activité salariée sur les énergies renouvelables, l’enjeu est désormais de créer des passerelles entre les différentes filières et de renforcer les capacités de lobbying. Une stratégie qui s’est récemment illustrée par la participation aux travaux européens sur la révision de la directive EnR et aux réflexions qui ont mené en novembre dernier la ministre Barbara Pompili à annoncer 10 mesures pour le développement des énergies renouvelables citoyennes. « Aujourd’hui nous envisageons d’ouvrir un autre chantier, qui sera consacré à la structuration et à l’équipement d’une filière de professionnels de l’accompagnement et de la facilitation pour un meilleur ancrage territorial « , indique Jean-Baptiste Lebrun. Une nouvelle étape dans les odyssées communes des énergies renouvelables et du CLER !
« Les EnR mobilisent aujourd’hui des centaines d’acteurs dans toute la France. »
EnR citoyennes : des retombées économiques locales, et plus encore !
Les énergies citoyennes peuvent-elles être un moteur du développement des territoires ? Pour Marion Richard, animatrice nationale d’Energie Partagée, la réponse est oui, et plutôt quatre fois qu’une. « Lors d’une étude menée en 2019 nous avons observé que les installations citoyennes maximisent les retombées économiques locales. En moyenne un projet citoyen rapporte entre deux et trois fois plus au territoire qu’un projet classique, via la fiscalité, les revenus et loyers générés par les investissements, mais aussi à travers les emplois créés chez les partenaires locaux. » Autre constat : les projets citoyens contribuent à remettre la démocratie locale au cœur des programmes ENR mais aussi plus largement au cœur des territoires, créant un précédent de « reprise en mains » de nature à instaurer de nouvelles relations entre décisionnaires et habitants.
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