Solaire en Nord : l’énergie solaire dans les Hauts de France
L’association Solaire en Nord, fondée en 2005 dans les Hauts-de-France, s’active pour développer le solaire sous toutes ses formes grâce à la mise en réseau à l’échelle régionale et en impliquant les citoyens. Son directeur, Guillaume Flament, nous explique.
Pouvez-vous nous présenter Solaire en Nord ?
Guillaume Flament : Notre association œuvre pour la promotion de l’énergie solaire et l’investissement citoyen dans la transition énergétique. Historiquement, c’est une association de petits producteurs qui ont installé les premiers panneaux dans le Nord Pas-de-Calais. Jusqu’à 2020, nous avons fonctionné grâce aux seuls bénévoles, aujourd’hui nous sommes trois salariés. Solaire en Nord agit selon 3 axes principaux : l’éducation populaire et citoyenne, la mise en réseau d’acteurs régionaux de la filière solaire et enfin le développement de l’énergie solaire à l’échelle individuelle et à l’échelle collective.
Quels sont vos projets récents ?
G.F. : Nous avons lancé une campagne d’information sur l’énergie solaire photovoltaïque à destination des communes pour apporter une information pédagogique plurielle sur les applications du solaire, du thermique au low-tech. Cet été nous avons cuisiné à l’énergie solaire dans le cadre de nos animations et ça a attiré du monde !
Nous venons également de clôturer une expérimentation dans le cadre de l’animation du cadastre solaire de la Métropole européenne de Lille. Il s’agissait d’une commande groupée de solaire photovoltaïque pour les habitants d’un village. Sur 55 personnes présentes à la réunion publique 10 sont allés jusqu’au bout de la démarche et nous avons pu réaliser au total 9 nouvelles installations photovoltaïques sur toitures. Ce type de démarche est facilement reproductible, donc nous allons continuer.
Quelle dynamique des énergies renouvelables observez-vous dans les Hauts-de-France ?
G.F : En 2020, à la suite des premières rencontres régionales d’énergies citoyennes, le réseau RECHAUF a vu le jour. Depuis, on observe une forte dynamique citoyenne dans la région. Du côté de Solaire en Nord, nous avons beaucoup de nouveaux projets à l’étude : des centrales au sol, des projets en autoconsommation individuelle ou collective.
Nous avons au niveau régional une charte des bonnes pratiques à l’attention des artisans poseurs qui permet de rassurer les habitants et les porteurs de projets qu’on conseille, mais aussi d’encourager la filière locale sur le long terme. Sur la liste d’échanges que nous avons créé, les entreprises s’entraident entre pairs.
Vous êtes adhérents du réseau Cler depuis 2011 et avez récemment rejoint la commission énergies renouvelables, dans quel but ?
G.F : Nous avions envie de venir contribuer au sein du réseau Cler pour co-construire le plaidoyer national : le cadre réglementaire français a besoin d’être amélioré et de prendre en compte les contraintes régionales de production. Le tarif d’achat a toujours été national, nous sommes partisans d’une régionalisation du tarif, afin de lutter contre les déséquilibres territoriaux. Nous jugeons également important de sortir de l’approche par paliers de puissance pour construire une progressivité tarifaire. On a vu des projets qui laissaient tomber les derniers 20 mètres carrés disponibles du toit, pour ne pas franchir le palier ! Nous apportons nos contributions au sein de la commission énergies renouvelables. Faire partie du réseau Cler nous permet en plus d’être informés rapidement de ce qui se passe un peu partout ! Cette année, nous avons participé aux rencontres Tepos à Loos-en-Gohelle et où nous avons eu l’occasion de présenter notre jeu de sensibilisation à la sobriété “C’est pas Versailles ici !”