Loos-en-Gohelle : territoire d’accueil de la 14e édition des Rencontres TEPOS

Les Rencontres nationales TEPOS se dérouleront à Loos-en-Gohelle du mercredi 2 au vendredi 4 octobre 2024. L’occasion de découvrir les projets menés en faveur de la transition énergétique par ce village du Pas-de-Calais depuis 30 ans. Reportage.

« Nous partons de loin, du fond du trou », formule Francis Maréchal, adjoint au maire en charge de la transition énergétique, des travaux et de l’urbanisme. Une référence au passé minier de Loos-en-Gohelle. Après 130 ans d’exploitation du charbon, le dernier puits en activité ferme en 1986, et laisse le territoire sinistré. « Il fallait redonner confiance aux habitants, les faire participer en s’appuyant sur notre patrimoine culturel », se remémore l’élu. Loos-en-Gohelle entame sa transition. En 2013, la commune intègre le réseau des Territoires à énergie positive (TEPOS) et crée un « Plan solaire citoyen ». La singularité de sa méthode : une politique qui favorise les initiatives citoyennes. C’est ainsi que naît la SAS Mine de Soleil, en septembre 2019. Son objectif ? Équiper les toits des bâtiments municipaux en panneaux solaires (écoles, salles polyvalentes, établissements sportifs, centre technique municipal). Elle réunit la ville, des entreprises privées et 130 citoyens actionnaires majoritaires. « Les habitants se sont emparés du sujet. Le résultat, c’est la création d’effets d’entraînement au sein de la population », décrit Lucas Nyszak, directeur général des services.

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Toitures photovoltaïques de l’école Basly, équipées par Mine de Soleil

Devenir autonome en électricité

En 2014, les premières toitures photovoltaïques sont installées sur l’église Saint-Vaast. 235 mètres carrés qui produisent l’équivalent de la consommation annuelle de 69 ménages. Mine de Soleil, c’est aujourd’hui 2 400 mètres carrés de panneaux solaires. L’électricité verte réinjectée dans le réseau génère près de 50 000 euros de revenus par an. Pour aller vers toujours plus de sobriété, une réflexion est menée sur l’éclairage public. Après avoir installé des LED et systèmes de détection de mouvement, la ville opte pour une coupure nocturne. « Ces équipements ont permis une réduction de 90% de notre consommation d’électricité », informe Lucas Nyszak. Au total, 1120 luminaires vont être remplacés. Faire des économies d’énergie passe aussi par la rénovation du bâti. Loos-en-Gohelle a ainsi réalisé des travaux dans quatre écoles : isolation avec du textile recyclé, changement des menuiseries et vitrages, pose de ventilations mécaniques. Dans cette commune de 7000 habitants, le budget de la municipalité impose une intervention au coup par coup. D’ici à 2050, l’ambition de la commune est d’atteindre des rénovations globales et performantes, pour tenir l’objectif des 100% renouvelables.

Penser les défis à venir

Loos-en-Gohelle accélère également sa transition sur le front de l’alimentation durable. Les terrains dédiés à l’agriculture biologique représentent à ce jour 21% du territoire. La ville a d’ailleurs été labellisée Territoire Bio Engagé, en novembre 2023. Les élus veulent développer un tiers lieu nourricier. « Côté énergie, la priorité consiste à développer de grosses friches photovoltaïques sur les anciens terrains des mines. Nous menons aussi une réflexion sur la méthanisation et la biomasse », complète Francis Maréchal. Autre préoccupation : le logement. « Comment innover pour imaginer un nouveau modèle économique permettant aux Loossois d’investir dans la transition énergétique sur leur propre logement ? », interroge Lucas Nyszak. Une Mine de Soleil bis pourrait bien voir le jour.