Retour sur la rencontre annuelle du Réseau pour la transition énergétique en 2019

Du 4 au 6 juin 2019, la grande famille du CLER – Réseau pour la transition énergétique était rassemblée à Cergy-Pontoise. Collectivités, associations, entreprises ou organismes de formation impliqués dans la transition énergétique - en tout une centaine d'adhérent·e·s - ont participé à ces rencontres, à l'occasion de multiples ateliers et débats. Grâce à leurs idées et leurs expériences de terrain, l'association consolide son projet associatif et poursuit l'essaimage des solutions pour la transition énergétique des territoires, dans la convivialité. Récit au jour le jour de cet événement !

Mardi 4 juin 2019 – plénière et assemblée générale

« La transition énergétique avance trop lentement, elle est fossilisée ! » C’est sur un constat d’immobilisme que les rencontres du CLER – Réseau pour la transition énergétique ont été lancées le mardi 4 juin 2019. Accueillie au sein de l’Hôtel d’agglomération de Cergy-Pontoise, la plénière d’ouverture a permis aux adhérents d’écouter et d’échanger avec deux chercheurs  – Eloi Laurent, économiste, professeur à Sciences Po et à l’Université de Stanford, et Mathilde Szuba, docteure en sociologie politique au Centre d’étude des techniques, des connaissances et des pratiques (Université Paris). Tout deux ont tenté de répondre à la question « quelle transition énergétique ‘après-demain’ ? » – le fil rouge de ces rencontres – en observant ses avancées et ses limites au cours de l’histoire.

Pour l’économiste, il faut cesser d’envisager les énergies renouvelables sous l’angle économique et mettre fin au débat sur leur compétitivité, pour « construire un nouveau récit » sur la base de nouveaux indicateurs de bien-être et de soutenabilité. « La lutte contre le changement climatique est la plus grande opportunité sanitaire des prochaines décennies », a estimé Eloi Laurent qui a mis en exergue la santé comme l’enjeu décisif des années à venir. Énergies « de la souveraineté géopolitique et de l’autonomie locale », les renouvelables permettent d’inventer ou de réinventer des organisations économiques décentralisées plus justes, plus égalitaires, plus coopératives à l’échelle européenne. Cette transition écologique ET solidaire « est un Graal que beaucoup d’entre nous recherchent », a confirmé Mathilde Szuba soulignant les axes de travail incontournables des acteurs de la transition : précarité énergétique et protection des personnes vulnérables, reconversions industrielles, et responsabilisation des Français les plus riches qui sont aussi ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre ! « Plus on est riche, plus on pollue », a démontré la chercheuse en revendiquant la nécessité de « cibler les plus riches pour mettre un frein aux comportements les plus destructeurs et soulager le taux d’effort énergétique qui accable plus fortement les plus pauvres ».

« La démocratie sait réagir à des crises énergétiques et la justice sociale est l’alliée du changement »

Réduire fortement les consommations d’énergie : de tels efforts partagés, choisis démocratiquement et équitablement, sont déjà présents dans l’histoire, a finalement narré la docteure en sociologie faisant référence au choc pétrolier de 1973 et plus particulièrement aux mesures d’urgence mises en place aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne (dimanches sans voiture, limitation de la vitesse, réduction de la température dans les logements…) « La démocratie sait réagir à des crises énergétiques », a-t-elle conclu sur une touche optimiste, et « la justice sociale est l’alliée du changement ».

Quels outils politiques pouvons-nous mettre en œuvre pour partager les efforts et les ressources, agissant sur les quantités et pas seulement sur les prix ? Depuis 35 ans, les acteurs du CLER – Réseau pour la transition énergétique s’efforcent d’apporter des réponses à ces questions, en innovant et en imaginant la méthodologie de demain afin d’accélérer les transitions énergétiques et sociétales !

Lire aussi : Dans les territoires, des milliers de professionnel.les engagé.e.s pour la transition

Un débat d’orientation pas comme les autres

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« Faire réseau n’est pas évident. Mais au CLER, il y a un bon équilibre entre contribution et retour. »

Face aux blocages et obstacles incessants rencontrés au sein de l’Etat comme dans les territoires, il est nécessaire de penser le « coup d’après » – tant sur la stratégie que les modalités d’action du réseau ! Durant l’après-midi du 4 juin, une fois arrivés à la base de loisirs de Cergy-Pontoise, les participant.es ont échangé sur les qualités et limites actuelles du CLER, partagé leurs questionnements et leurs attentes, à l’occasion de l’Assemblée générale et d’un débat d’orientation collaboratif. A deux, seul, en petit groupe, en grand groupe. Debout, assis. En marchant, en discutant, en écrivant… nous avons initié une réflexion collective sur la stratégie de développement du CLER en recherchant d’abord à révéler la diversité des vécus et des points de vue. De ces discussions sont ressortis l’attachement des adhérents à la convivialité et aux valeurs du réseau, ainsi qu’aux expertises techniques qu’on peut y trouver. L’envie d’aller plus loin, pour peser davantage et démultiplier les actions sur le terrain, semble également partagée. Les principaux débats se sont concentrés sur le positionnement du CLER, sa gouvernance et son organisation territoriale, la nature des alliances à développer, sa relation aux citoyens, l’accompagnement des membres, ou encore sur ses thématiques de militantisme.

Rapidement, les échanges ont permis de valider les points forts du CLER et de prioriser deux leviers d’action : faire réseau et convaincre – les principaux points de débat ayant porté sur la manière d’avancer car on peut être d’accord sur la nécessité de convaincre les décideurs mais se distinguer dans les actions à développer. Les participant.es étaient invités à réfléchir aux changements structurels qui modifient leurs actions, tout comme celles du CLER : la réglementation et les aides à la transition, les évolutions du secteur associatif, les nouvelles formes d’actions citoyennes, les outils et usages numériques. En partant de ces thèmes, les groupes ont pu identifier une série d’opportunités et de contraintes, et échanger librement sur des sujets de société qui touchent tous les adhérents, en initiant aussi une analyse du CLER dans son écosystème.

« Le CLER est un lieu politique, un porte-parole et un porte-voix. »

Enfin, les participant.e.s ont été invités à se projeter dans une société où le scénario Négawatt serait une réalité. Leur mission était alors d’imaginer le chemin parcouru entre 2019 et 2050 pour définir des actions fortes et innovantes que leur structure et le CLER auraient pu conduire pour influer sur cette évolution. Un moment riche d’échanges qui a permis de synthétiser les différentes visions du CLER exprimés au cours de l’après-midi – que ce soit sur son identité, ses partenariats ou ses missions. Après deux bonnes heures de remue-méninges, les participant.es ont pu profiter d’un apéritif bien mérité. L’occasion de poursuivre les échanges de façon plus informelle.

Mercredi 5 juin et jeudi 6 juin : huit ateliers thématiques

Penser « l’après-demain » suppose aussi d’imaginer et de construire des dispositifs pratiques, à toutes les échelles et avec tous les acteurs présents. Les temps de rencontres en ateliers ont permis durant deux jours de parler métiers et réseaux : Espaces Info Energie, Plateforme territoriale de la rénovation énergétique, Service public de la performance énergétique dans l’habitat, mais aussi Territoires à énergétique positive, Réseau Rappel… Vous trouverez ci-dessous le détail des différents ateliers et temps de co-construction qui ont eu lieu les 5 et 6 juin (mise à jour progressivement). En parallèle, par petits groupes, les adhérents du CLER ont eu l’occasion de visiter le Centre horticole intercommunal de la Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise et l’îlot du Valmoutier à Jouy-le-Moutier, une opération de rénovation groupée et mutualisation de pavillons des années 70.

Structurer l’action du CLER à l’échelle régionale

Valoriser et mobiliser tous les acteurs du SPPEH

En cours de construction

Généralisons les Fonds sociaux d’aide aux travaux de maîtrise de l’énergie

En cours de construction

Quelle vision et quels modes d’actions du CLER sur les ENR ?

En cours de construction

Transition énergétique et développement : élargir le débat

Retrouvez les présentations des intervenants :

1/ Transition énergétique et développement : élargir le débat, Yannick Régnier, responsable de projets au CLER

2/ Une politique intégrée de transition énergétique au service du développement local, Alexandre Chevillon, chargé de mission énergie-climat au Parc des Grands Causses

3/ Une expertise du solaire au service des territoires, Luc Milbergue, directeur général de Base Innovation

Le rôle du numérique dans nos activités

En abordant “le rôle du numérique dans nos activités”, cette rencontre Format’eree / Transitions professionnelles se voulait un temps d’exploration et de construction de pistes d’actions communes au sein du réseau. Après un rapide débat mouvant pour entrer dans la thématique, la Fondation Internet Nouvelle Génération (Fing) a rappelé les enjeux associés aux transitions numérique et écologique : la transition écologique et énergétique (TEE) pose des objectifs généraux mais sans chemin défini, quand la transition numérique esquisse des chemins possibles de transformation des usages, mais sans horizon. Les objectifs de la transition écologique et énergétique ne peuvent pas simplement se traduire par une optimisation des systèmes existants – ce qui serait contre-productif en augmentant in fine la consommation de ressources et d’énergie -, mais supposent au contraire la construction de nouveaux modèles et de nouveaux usages; le numérique peut  apparaît ici comme un outil au service d’une ambition collective. Les modèles numériques – même libres et ouverts – n’ont pas une finalité environnementale intrinsèque; les acteurs de la TEE doivent dès lors poser des intentions fortes (facteur 4, neutralité carbone, …) avec des mesures d’impact environnemental, sur les modèles à construire.

A partir de ces constats partagés, les participant·es ont été invité·es à identifier des besoins à construire sur le territoire, puis à identifier les données et acteurs à mobiliser pour y répondre. A été surtout mis en avant la construction d’un service public de la rénovation de l’habitat qui place au centre l’usager et privilégie la relation et l’expertise humaines tout au long du parcours.

Le dernier temps a permis de préciser le rôle du CLER en tant que réseau dans le numérique : développer de nouvelles manières de mutualiser et contribuer collectivement à la construction de solutions ambitieuses, créer des espaces d’incubation de projets et d’innovation et enfin faciliter la rencontre entre acteurs de divers horizons.

Finalement cette rencontre aura permis de confirmer le rôle du numérique dans la TEE selon le CLER : avec des intentions fortes, des ambitions affirmées, selon une approche territoriale d’innovation et au service d’une coopération renforcée.

 

Pour un SPPEH inclusif

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Plaidoyer du CLER dans les territoires : défendons le SPPEH !

A vos projets ! Atelier de développement et d’accélération de projets au sein du réseau

En groupe de 5 à 6 personnes, le « laboratoire de développement de projet » a permis aux structures porteuses de pousser la réflexion et de bénéficier d’idées originales des participant·es. Pour commencer, ALOEN interrogeait le groupe quant aux pistes de mobilisation de la société civile sur des projets de remunicipalisation de l’énergie et de développement d’une offre de vente de chaleur renouvelable sur le territoire de Lorient. Gefosat prenait la suite pour construire une offre d’accompagner des établissements sociaux (pensions, foyers de jeunes travailleur·ses, …) à la maîtrise de l’énergie. Faire ensemble « un pas de côté », une autre manière d’avancer !

Devenez ambassadeurs du Service locale d’intervention pour la maîtrise de l’énergie (SLIME)

Le programme SLIME permet aux collectivités locales de lutter contre la précarité énergétique. Porté par le CLER tout au long de l’année à travers plusieurs outils (campagne de communication, web-séminaire, formations, participations à des évènements), il est déployé par des structures locales. Cet atelier a permis d’outiller les participant·es afin qu’ils endossent pleinement le rôle d’ambassadeur.rices du programme SLIME et qu’ils participent à sa diffusion auprès des collectivités. Comme l’a montré le témoignage de Quercy Energies qui met en œuvre des dispositifs SLIME depuis 2013, une bonne approche est par exemple d’être à l’écoute des besoins du territoire pour mettre en avant les solutions que le dispositif (sociale, énergie, environnement, habitat, santé, bien-être et mieux vivre des habitants…).

Téléchargez la synthèse de l’atelier et la présentation de l’atelier en format PDF

Explorer les politiques publiques de sobriété

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Sensibiliser et former les acteurs de la transaction immobilière à la rénovation énergétique performante

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A l’année prochaine !

Merci à toutes et tous pour votre précieuse participation ! Rendez-vous en 2020 pour les prochaines rencontres du Réseau pour la transition énergétique. Le débat d’orientation du CLER a été imaginé et coordonné par l’association Colporterre qui accompagne depuis 2012 les démarches collaboratives sur les territoires.

Vous souhaitez accueillir nos rencontres en 2020 ? Contactez dés à présent l’équipe du CLER par mail à info@cler.org