Programme Slime : objectif 100 000 ménages accompagnés d’ici 2027

Créé en 2013 et financé par les certificats d’économie d’énergie (CEE), le programme Slime propose une méthodologie mise à disposition des collectivités territoriales pour repérer les ménages en situation de précarité énergétique et les accompagner vers des solutions adaptées. Marie Moisan, coordinatrice du programme au réseau Cler explique l’importance de continuer à financer ce dispositif clé de lutte contre la précarité énergétique.

Une montée en puissance grâce aux certificats d’économie d’énergie

Porté par le réseau Cler, le programme Slime de lutte contre la précarité énergétique a été reconduit par le ministère de la Transition écologique jusqu’à fin 2027. Actuellement, 55 collectivités locales en France sont engagées dans ce programme au bénéfice des ménages en situation de précarité énergétique. 

Éligible depuis 2013 aux certificats d’économie d’énergie, le programme Slime finance jusqu’à 50 % des dépenses des collectivités locales (départements, métropoles, EPCI, syndicats d’énergie, communes…) pour la mise en œuvre de leurs actions sur le territoire. En 2023, le programme a permis d’engager 10,5 millions d’euros auprès de collectivités cofinancées à hauteur de 6 millions d’euros par les CEE et, la même année, de mener plus de 11 000 visites chez les habitantes et les habitants. 

« Ce volume financier n’a plus rien à voir avec la première enveloppe de 154 000 euros accordée en 2013, note Marie Moisan, coordinatrice du programme au réseau Cler. En dix ans, les CEE nous ont permis de professionnaliser le Slime, en créant une méthodologie d’intervention harmonisée sur l’ensemble du territoire et des outils plus robustes, des formations et un réseau de formateurs… Aujourd’hui, 142 équivalents temps plein sont embauchés partout en France, au sein des collectivités elles-mêmes ou chez leurs partenaires opérationnels. L’ingénierie territoriale qui permet d’agir concrètement contre la précarité énergétique s’est indéniablement intensifiée. » 

Un financement à repenser pour une action plus large et durable contre la précarité énergétique

Bien qu’il soit perfectible, ce financement via les CEE précarité énergétique « a l’intérêt de flécher la contribution des entreprises polluantes (et donc des consommateurs) vers les ménages les plus précaires. C’est une forme de redistribution sociale », estime Marie Moisan. Aujourd’hui, les collectivités locales comptent sur le soutien du ministère qui décidera de la poursuite du programme après 2027 : « Dans le cadre d’une politique de solidarité et de lutte contre la pauvreté, de transition écologique, de santé ou de mobilité, la précarité énergétique est un enjeu crucial de justice sociale et environnementale, rappelle Marie Moisan. Les financements apportés par les CEE jouent un rôle déterminant dans l’engagement des collectivités. Il serait justifié que le programme soit financé par d’autres leviers, en lien avec la diversité des domaines d’intervention sur lesquels le programme Slime a un impact. »

«Les financements apportés par les CEE jouent un rôle déterminant dans l’engagement des collectivités.»

Marie Moisancoordinatrice du programme au réseau Cler