MaPrimeRénov’ suspendue en réponse à la hausse de la demande : un non-sens total !
Alors que les Françaises et les Français sont de plus en plus nombreux à se lancer dans des travaux de rénovation énergétique, le gouvernement décide de rouvrir partiellement le dispositif MaPrimeRénov’ uniquement pour les travaux en monogeste. Un non-sens que vient renforcer les chiffres d’une étude exclusive commandée par Nuances d’Avenir et réalisée par Verian pour le réseau Cler, auprès de 2000 personnes, dévoilant leurs perceptions, leurs pratiques et leurs attentes en matière de rénovation énergétique.
Rénovation énergétique : un enjeu devenu concret
Premier constat de cette étude : la rénovation énergétique bénéficie d’une forte notoriété. Huit personnes interrogées sur dix déclarent en avoir déjà entendu parler, et près de la moitié (48 %) s’y intéressent activement. Elles sont d’ailleurs 49 % à avoir déjà entrepris des travaux chez eux, dont plus d’un quart au cours des cinq dernières années. Et parmi celles qui ne sont pas encore passées à l’action, près de 4 sur 10 souhaiteraient le faire dans leur logement actuel.
La consommation énergétique : un critère décisif pour se loger
Lors de la recherche de logement, près de 6 personnes sur 10 (59 %) considèrent la consommation énergétique (chauffage, eau chaude, éclairage, électricité, etc.) comme un critère important, voire primordial pour près d’un quart d’entre eux (23%). Dans le même sens, une large majorité d’entre eux (69%) prêtent attention au DPE lors de l’achat ou de la location de leur logement.
Plus d’1 personne sur 3 (36%) trouve que son logement actuel est énergivore à cause d’une mauvaise isolation thermique (63%), des températures basses (40%) et des fenêtres non performantes (37%), loin devant le chauffage jugé inefficace (31%), les appareils énergivores (26%) ou encore l’usage intensif d’appareils électriques (18%). 14% des personnes interrogées, quant à elles, ne savent pas si leur logement consomme beaucoup d’énergie ou même comment évaluer leur consommation (7%).
Réduire les factures et améliorer le confort : des motivations claires
Si près d’une personne sur deux a déjà réalisé des travaux de rénovation énergétique chez elle, ce chiffre atteint les 63% chez les Françaises et Français propriétaires. Parmi celles qui n’ont pas encore sauté le pas, 4 personnes sur 10 aimeraient entreprendre des travaux, et cette proportion grimpe à 58 % chez celles vivant dans des logements énergivores.
Les motivations poussant à entreprendre des travaux sont clairement identifiées. Les Françaises et Français s’accordent à dire que l’argument économique est fondamental. En effet, à la question liée aux motivations pour la réalisation de travaux de rénovation énergétique, 60 % citent en premier la réduction des factures d’énergie, 54 % l’amélioration du confort, et seulement 29 % la baisse de l’empreinte carbone. Les travaux les plus cités sont l’isolation ou le remplacement des fenêtres (52%), l’isolation des toits / des combles (45%), le changement de système de chauffage (42%) et l’isolation des murs intérieurs / extérieurs (39%).
Le coût financier reste le frein numéro un, pour 66 % des personnes, loin devant la durée des travaux, la disponibilité des artisans ou encore les contraintes liées à la copropriété.
Les aides à la rénovation : des aides méconnues et menacées
1 Français sur 2 ayant déjà réalisé des travaux affirme avoir bénéficié d’aides. MaPrimeRenov’ est le dispositif le plus utilisé par les Français (32%), devant les dispositifs de réduction d’impôt, le taux de TVA réduit ou l’éco-prêt à taux zéro. Selon une nouvelle étude commandée par le réseau Cler et Rénovons à Ipsos, une grande majorité de Français (75%) se prononcent en faveur du maintien de MaPrimeRénov’.
Pourtant, 1 Français sur 2 déclare encore mal connaître les dispositifs disponibles et 1 sur 3 considère le manque d’aides comme un frein majeur. À cela s’ajoute la réouverture partielle du dispositif, uniquement pour les travaux en monogeste, après une suspension à cause d’un trop grand nombre de demandes et une multiplication des fraudes.
Ce redémarrage partiel exclut les rénovations énergétiques globales, seul véritable levier efficace pour améliorer la performance énergétique des logements. Cela vient briser l’élan des ménages engagés dans un parcours de rénovation énergétique qui espèrent pouvoir améliorer le caractère sain de leur logement et son confort, réduire leurs factures d’énergie et préserver leur patrimoine en bénéficiant d’un dispositif d’aide ambitieux.
Malgré les nombreuses alertes formulées par le réseau Cler lors du projet de loi de finances, le gouvernement a décidé de réduire d’1,9 milliard d’euros, soit de moitié, le budget alloué au dispositif MaPrimeRénov’. La hausse de la demande, croisée à une baisse des financements, peut difficilement mener à autre chose qu’à un blocage.
En réaction à la réouverture partielle de MaPrimeRénov’ le réseau Cler demande au gouvernement de financer l’intégralité des dossiers MaPrimeRénov’ déposés et à venir en 2025 et de prendre acte des erreurs budgétaires réalisées en 2025 pour construire un budget 2026 mieux calibré. Le gouvernement doit mettre sur la table les 2 milliards d’euros manquants pour poursuivre la dynamique enclenchée.