Malaunay : une politique de transition qui fonctionne
Malaunay, petite commune normande, vient de réussir son premier contrôle par la Chambre régionale des comptes. Grâce à sa politique de transition et à son ingénierie locale, elle s'impose comme un modèle où la transition écologique devient un véritable levier pour l’avenir.
La Chambre régionale des comptes dresse un bilan encourageant
En 2024, branle-bas de combat dans la commune normande de Malaunay : un magistrat de la Chambre régionale des comptes, organisme indépendant, vient contrôler la situation financière de la Ville depuis 2018. Une première pour l’équipe et les agents municipaux, qui sont à pied d’œuvre pour répondre aux questions du conseiller.
Son rapport définitif transmis en décembre 2024 présente « une photographie dont il résulte une certaine fierté », se réjouit le maire Guillaume Coutey. Peu endettée, Malaunay n’a pas été touchée de plein fouet par l’augmentation du coût de l’énergie, conclut le rapport qui étudie attentivement les investissements réalisés par la commune, particulièrement en matière de transition écologique. « Un vaste programme de rénovations bâtimentaires réalisé entre 2014 et 2023 et une sensibilisation accrue des agents aux pratiques vertueuses en matière environnementale l’expliquent en grande partie », juge sur pièces la Chambre régionale des comptes. Elle s’intéresse même au coût de l’inaction environnementale au regard de l’inflation, qui est estimé à 4 millions d’euros depuis 2006 par la commune et retranscrit dans le rapport.
Malaunay mise sur l’expertise pour mieux financer sa transition
Ces investissements massifs dans la transition écologique (15 millions d’euros sur dix ans) ont été possibles grâce à la capacité de la ville à mobiliser « un haut niveau de subventions dans la durée ». Là où les communes de la même dimension (6 200 habitants) ont reçu en moyenne 72 euros de subvention par habitant et par an entre 2018 et 2022, Malaunay a perçu 192 euros ! Une stratégie qui repose sur une masse salariale plus importante que la moyenne, et le recrutement de salariés aux compétences spécifiques.
Un choix que ne regrette pas le directeur général des services, Laurent Fussien : « Se doter d’une ingénierie et d’expertise en matière de transition systémique est indispensable pour innover et se donner les moyens de réussir ! Nous avons su attirer les profils qui correspondaient à nos valeurs. »
En conclusion, le rapport met tout de même en garde la commune : dans un contexte d’austérité budgétaire national, elle se trouvera en concurrence avec des porteurs de projets plus nombreux à vouloir capter des subventions en matière de transition écologique… La prochaine étape : « Améliorer son excédent brut de fonctionnement et sa capacité d’autofinancement. »