La Mayenne engagée en faveur d’une transition juste

Depuis 2017, la Mayenne mène une politique volontariste en matière de transition énergétique inclusive. En prenant à bras le corps la lutte contre la précarité et les problématiques de sobriété énergétique et de mobilité, le département ambitionne de devenir le premier territoire zéro carbone de France d’ici 2040.

Depuis le 20 septembre, la Mayenne compte parmi les 15 départements Territoires Zéro Exclusion Énergétique. Un nouveau dispositif de lutte contre la précarité énergétique qui s’ajoute à l’arsenal de solutions déjà déployées dans ce territoire très investi en faveur d’une transition juste. Alors que la Mayenne compte 17 000 passoires énergétiques, elle souhaite proposer un accompagnement renforcé des propriétaires occupants fragiles dans leurs travaux de rénovation énergétique. « Pour les rénovations plus ambitieuses avec un gain énergétique supérieur à 45%, le département apporte une aide financière graduelle allant de 10 000 à 25 000 euros pour réduire le reste à charge », détaille Nathalie Gaillard, cheffe du service déchets, énergie et mobilités à la Direction du développement durable et de la mobilité. Malgré ce foisonnement d’aides, certains dossiers restent bloqués. Une caisse d’avance a donc été mise en place afin de préfinancer les subventions pour les propriétaires occupants accompagnés dans le cadre du Territoire Zéro Exclusion Énergétique.

Ce dispositif est complémentaire au programme Slime dans lequel est engagée la collectivité depuis 2017. Six techniciens précarité énergétique interviennent chez les ménages pour leur apporter des conseils de maîtrise de l’énergie. En fonction des besoins, les foyers peuvent être orientés vers le Fonds social d’aide aux travaux de la maîtrise de l’énergie (FSTAME) pour des petits travaux ou un changement d’électroménager énergivore. Lancé en 2021, le FSTAME, doté d’une enveloppe de 20 000 euros par an, a bénéficié à 72 ménages. Depuis septembre, le Bricobus des Compagnons Bâtisseurs intervient aussi pour des dépannages pédagogiques. « En sept ans, 2700 ménages ont été accompagnés grâce à cette boîte à outils de lutte contre la précarité énergétique », chiffre-t-elle.

Du logement à la mobilité

La collectivité, adhérent au réseau Cler depuis 2024, a également adopté un plan de sobriété énergétique. Les actions engagées visent une réduction des consommations d’énergie (électricité, gaz, fuel, carburants). En 2023, le département a ainsi diminué de 10,8% ses consommations et économisé 6,5 tonnes de CO2 en deux ans. Des actions en faveur des mobilités durables sont aussi proposées aux territoires avec un axe pour les ménages fragiles. « Le département a pu compter sur la mobilisation des élus et le travail transversal de ses directions pour animer un écosystème qui permet à ces différents outils d’être déployés et portés efficacement », conclut Nathalie Gaillard.