Impulser un nouveau modèle énergétique local
À la fois maire de Brannens, petite commune à énergie positive de 245 habitants, vice-président du SIPHEM en charge des ressources locales des énergies et président d’une unité de méthanisation (la SAS Agrienergie), l’ancien technicien avicole impulse un nouveau modèle énergétique local sur son territoire girondin.
Une journée de 24 heures ne suffit pas à Yannick Duffau. “Remplir des dossiers administratifs ou faire des demandes de subventions, cela prend énormément de temps quand on est tout seul, dans une toute petite collectivité”, admet l’élu. Pourtant, avec l’aide d’une secrétaire de mairie à temps partiel et du SIPHEM (maison de l’Habitat et de l’Énergie), il parvient à poser une à une les briques d’un nouveau modèle énergétique local.
Aux maires d’impulser la dynamique !
Un projet de méthaniseur le met sur les rails en 2016, l’année où il devient maire de Brannens. “J’étais convaincu qu’il fallait prendre le train de la transition énergétique, et être dans les wagons de tête”, se souvient Yannick Duffau qui se porte volontaire lorsque le SIPHEM communique sur l’important potentiel méthanogène du territoire. Six ans plus tard, en octobre 2022, le méthaniseur est mis en service sur la commune voisine d’Auros, puis raccordé au réseau de gaz. Un véritable projet de territoire qui réunit les neuf agriculteurs de la société SAS Agrienergie, mais également les collectivités locales et les citoyens qui participent au financement.
Un terrain délaissé pour le solaire
Après un coup d’essai sur les toits de la salle de fête désormais dotés de panneaux solaires dont la production est entièrement revendue, Yannick Duffau se lance dans le photovoltaïque, avec un projet d’ampleur : l’installation d’un parc solaire au sol sur une friche désaffectée de la commune. “Cet ancien terrain de autocross de trois hectares ne peut pas être cultivé… alors il faut l’utiliser au profit de la population.”
Avec la crise énergétique, nul besoin d’expliquer l’intérêt de bénéficier d’une source énergétique locale afin de couvrir les besoins en électricité de la commune, et se prémunir ainsi des futures hausses des prix. Pourtant, “il faut sans cesse informer les habitants, reconnaît Yannick Duffau. L’enjeu est qu’ils adhèrent au projet et se préparent à l’autoconsommation car ils devront modifier leurs habitudes. Moi le premier !” Les enquêtes environnementales sont actuellement en cours, suivies de près par les évaluations d’un bureau d’études. Dès 2026, le parc pourrait commencer à produire de l’électricité et fournir des dividendes à la commune qui intégrera la société créée spécialement pour ce projet.
Le coup d’après, Yannick Duffau y pense déjà : réinvestir ses bénéfices pour rénover les bâtiments publics. La commune a également renouvelé l’éclairage public en leds avec diminution d’intensité lumineuse la nuit.
Énergies renouvelables : les maires aux commandes