Hausse des tarifs de l’électricité: l’urgence des économies d’énergie devient criante
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) vient d’annoncer qu’elle propose une hausse conséquente (5,9 % TTC) des tarifs réglementés de l’électricité. Face à cette augmentation inexorable - due à une hausse des prix de marché - il est aujourd’hui urgent de protéger les Français en les aidant à réduire durablement leurs factures en réduisant leurs besoins.
Pour Jean-Baptiste Lebrun, directeur du CLER – Réseau pour la transition énergétique :
» Cette hausse des tarifs sera insupportable pour les Français si elle ne s’accompagne pas d’une baisse des consommations (et donc du montant de leurs factures) et d’une hausse du chèque énergie pour les plus modestes afin d’éviter des situations de privation de chauffage. »
L’urgence : renouveler des moyens de production en fin de course
A cause d’un système électrique s’appuyant principalement sur des centrales nucléaires dont les coûts de production, d’assurance, de démantèlement et de gestion des déchets sont totalement sous-évalués, les ménages français bénéficient d’une électricité parmi les moins chères d’Europe. Ces centrales vieillissantes devront très prochainement être remplacées ou faire l’objet d’investissements extrêmement lourds (100 milliards d’euros selon la Cour des comptes). Quels que soient les choix faits par les futurs gouvernements en matière de nouveaux moyens de production, ces dépenses se répercuteront inexorablement sur nos factures.
La solution : plus d’efficacité énergétique
Faire baisser durablement la facture d’électricité des ménages passe par la rénovation performante des logements équipés de chauffage électrique, et par des normes élevées d’efficacité pour les équipements électriques : ces deux actions complémentaires doivent être une priorité. Autre effet positif : une réduction significative des pointes d’appel de puissance en hiver, fortement génératrices de CO2, avec à la clé une meilleure sécurité du système électrique. L’accompagnement des ménages par des acteurs de proximité indépendants des fournisseurs d’énergie et de matériaux afin de les orienter vers les solutions adaptées de rénovation et les financements disponibles doit être renforcé, avec la mise en place du Service public de la performance énergétique de l’habitat (SPPEH) prévue par la Loi de transition énergétique de 2015, mais sans cesse repoussée.
Enfin, parce que la rénovation des quelques millions de passoires énergétiques françaises ne pourra pas être réalisée en quelques jours, le chèque énergie doit être porté à 700 euros par an pour les ménages en situation de précarité afin d’éviter les situations de privation de chauffage et leurs graves conséquences sanitaires et sociales. Cette hausse est préférable à une baisse générale des taxes sur l’électricité qui ne sera pas fléchée vers les ménages en ayant le plus besoin.
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Jean-Baptiste Lebrun
Directeur du CLER – Réseau pour la transition énergétique
jeanbaptiste.lebrun[arobase]cler.org