“Je pars du principe qu’il faut conditionner tous nos projets, toutes nos décisions à leurs impacts environnementaux”, lance la maire de Millau, commune de 22 234 habitants située au pied du plateau du Larzac. “L’écologie est partout”, résume-t-elle. Dans les cantines scolaires, où les aliments sont bientôt issus de l’agriculture biologique et locale. Sur le toit des écoles où sont installés des panneaux photovoltaïques qui produisent une électricité renouvelable. À l’hôpital, premier employeur de la ville, où une semaine “sans ma voiture” est organisée pour inviter les salarié·es à adopter des modes de transport doux. Mais aussi, dans les immeubles qui abritent des populations fragiles, accompagnées par la Communauté de communes Millau Grands Causses notamment, au cours de la rénovation énergétique de leur logement.

Vers l’autonomie énergétique

Pourtant à Millau, “même si nous tentons de réduire nos consommations d’énergie grâce à des actions de sobriété, nous consommons plus que nous ne produisons d’énergie”, confie Emmanuelle Gazel. Pour surmonter cette difficulté, la conseillère régionale s’engage au sein du Parc naturel régional (PNR) des Grands Causses qui rassemble 26 communes et une communauté de communes. Un territoire de 3 800 km2 où grandit la solidarité intercommunale : “Grâce à nos voisins, nous pouvons déployer un potentiel éolien, hydraulique ou solaire que l’on ne trouve qu’en zone rurale.”

Depuis 2009, le PNR est engagé dans la mise en œuvre d’une politique énergétique locale. En 2017, il rejoint le réseau des Territoires à énergie positive animé par le CLER-Réseau pour la transition énergétique. Il vise désormais l’équilibre énergétique en 2030, grâce à la réduction des consommations énergétiques et au développement raisonné des énergies renouvelables (EnR). Soleil, eau, biomasse et vent… Les installations existantes représentent déjà 40 % de la consommation totale du territoire. Pour poursuivre ce chemin vers l’autonomie énergétique et la neutralité carbone, les collectivités territoriales s’appuient sur un schéma de développement des énergies et se sont fixées des objectifs filière par filière.

Un accélérateur de changements

Pour la maire de Millau, également vice-présidente du PNR, “le parc est un véritable accélérateur de changements.” “Grâce à cette mine d’expertise et d’ingénierie, nous avons pu réaliser des groupements d’achat ou mettre à disposition de toutes les communes un cadastre solaire.”

Les collectivités locales “décident de tout, ensemble”, poursuit l’élue qui décrit une gouvernance partagée, très participative.Tout en accélérant la transition énergétique, le PNR accroît l’attractivité du territoire et contribue à l’animation et à la vitalité du sud-Aveyron. Une solidarité réinventée !