We Ker : développer l’écomobilité inclusive dans le bassin rennais
Parmi les 71 projets lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt du programme Tims, l’association We Ker veut promouvoir les mobilités durables et inclusives sur son territoire. Alexandre Métivier, chargé de projet mobilités, revient sur le projet porté par sa structure.
Quelle est l’ambition du projet que vous allez mettre en place ?
A.M. À la genèse du projet, l’Agence locale de l’énergie et du climat du Pays de Rennes lançait un service de conseil en mobilité. Chez We Ker, nous avions notre plateforme mobilité et nos trois conseillers en écomobilité inclusive (CEMI). C’est donc naturellement que nous nous sommes rapprochés pour répondre à l’appel à manifestation d’intérêt du programme Tims autour d’un projet commun ambitieux : La Ruche des mobilités. C’est un service itinérant de conseil en mobilité durable, à l’échelle du bassin d’emploi de Rennes.
Quels sont les enjeux liés à la mobilité sur le bassin de Rennes ?
A.M.: Depuis plusieurs années, nous faisons le constat d’un besoin de formation en écomobilité, et de sensibilisation des publics vulnérables ou en insertion sur cette thématique. L’enjeu est de les sortir de cette injonction « permis-voiture individuelle égale emploi » et d’accompagner un changement de pratique. Comment ? En faisant la promotion des transports en commun, transports décarbonés, modes doux et usages partagés. L’objectif, c’est de les informer et de les former pour mettre l’accent sur la mobilité durable. Les conseillers en écomobilité inclusive seront la porte d’entrée du service avec la perspective d’une zone à faibles émissions à Rennes Métropole, en 2025.
Quelles solutions proposez-vous pour croiser à la fois les enjeux sociaux et environnementaux ?
A.M. : La première pierre sera la création du guichet unique, avec son site internet et d’une permanence téléphonique gratuite. À bord d’un XBUS électrique, les conseillers en écomobilité inclusive iront vers les populations isolées dans les territoires ruraux. Dans un second temps, nous devrons créer une boîte à outils de services innovants à disposition des conseillers. Grâce au financement du programme Tims, nous allons pouvoir développer quatre innovations. D’abord, un outil de formation à l’écomobilité en réalité virtuelle. Ensuite, l’expérimentation d’un service d’auto-partage solidaire. Nous allons aussi travailler sur du covoiturage solidaire sur des trajets existants. Enfin, nous souhaitons valoriser trois structures d’insertion par l’activité économique qui ont développé de la location de voitures et scooters pour des demandeurs d’emploi. Ces chantiers d’insertion proposeront aussi une recyclerie de vélos. Nous avons pour ambition d’être un territoire expérimental pour donner envie à d’autres territoires du département de dupliquer cette boîte à outils.
Quel public bénéficiera de toutes ces initiatives ?
A.M. : Toute personne confrontée à des difficultés de mobilité peut faire appel à La Ruche des mobilités. Sur les 10 000 jeunes accompagnés par We Ker, seuls 20% ont le permis à Rennes. Nous voulons les rendre mobiles et autonomes pour accéder à l’emploi dans des zones d’activités périurbaines. Hors Rennes, il s’agit de favoriser les usages partagés de la voiture. Nos conseillers pourront accompagner les bénéficiaires de minima sociaux, les personnes âgées isolées et les personnes en situation de handicap. À cet égard, nous allons nous rapprocher de CAP emploi 35 et des centres de rééducation et de réadaptation fonctionnelle, pour développer des ateliers mobilités et travailler sur l’autonomie dans la mobilité.