Climat : le défi des familles « à énergie positive »

Depuis bientôt 10 ans, des milliers de participant.e.s et de foyers français s’inscrivent et participent chaque année à un concours de sobriété énergétique : le défi Familles à Energie Positive (FAEP). Loin d'une approche austère des économies d’énergie, il propose à l'échelle locale d'adopter des comportements économes dans un esprit de convivialité et une logique d’apprentissage. En tout, ce sont entre 5 et 7 GWh annuellement économisés, l’équivalent de la consommation totale de 400 logements.

A l’approche de l’hiver, et de la période de chauffe des logements (qui est le pôle de consommation principal des foyers), les associations et les collectivités du réseau d’animation du concours Familles à énergie positive appellent les citoyens de leur territoire à faire le choix, individuel et collectif, de la sobriété. En constituant des équipes, composées de 5 à 10 foyers, pour mener la compétition au niveau local, ils tenteront d’atteindre une réduction de leur consommation de l’ordre de 8 % (environ 200 euros par logement en moins sur la facture énergétique) durant six mois.

La convivialité : clé de la réussite

Durant tout l’hiver, l’ensemble des équipes va se réunir autour d’événements conviviaux organisés localement. Une manière pour les participants engagés de mesurer l’implication d’autres concitoyens, d’échanger sur leurs expériences respectives, et de commencer à constituer une « communauté ». Entre ces grands rassemblements, des réunions d’équipe se tiennent régulièrement pour maintenir la dynamique de participation, et sur l’initiative le plus souvent d’un.e référent.e ou d’un.e capitaine d’équipe, qui dédie de son temps à la bonne vie du groupe.

« Le principal enjeu : l’acquisition de connaissances qui permettront à tous et toutes d’acquérir une meilleure maîtrise de leur environnement énergétique »

Le concours et ses participants s’inscrivent ainsi dans une démarche collective qui doit leur permettre de réduire leur consommation d’énergie de façon coopérative grâce à des changements dans leurs usages du quotidien. Le principal enjeu réside donc dans l’acquisition de connaissances et de comportements qui mettront en capacité tous les participant.e.s – petit.e.s ou grand.e.s – d’acquérir une meilleure maîtrise de leur environnement énergétique. Comprendre, intégrer et maîtriser les sources de consommations pour pouvoir agir dessus au quotidien, en connaissance de cause.

Du déclic individuel au changement collectif

Pour cela, les territoires s’appuient le plus souvent sur l’expertise des Espaces Infos Energie (en la personne d’un.e conseiller.e Infos Energie), ces lieux physiques portés par des associations locales, et dont les missions sont d’informer, de conseiller, et d’orienter les particuliers dans leur démarche de maîtrise de la consommation énergétique. Parfois, ce sont les services des collectivités qui animent directement le concours, ou encore, plus rarement, des associations environnementalistes indépendantes. Sur la base d’un support pédagogique de 100 écogestes (parfois à l’aide d’appareils de mesure), qui vont de petites adaptations à des changements plus significatifs, chaque participant peut agir à sa mesure.

Que ce soit dans les pratiques liées à la façon de cuisiner, de s’éclairer, d’isoler son logement, ou encore bien sûr de se chauffer (-1°c de température ambiante par exemple permet de réaliser des économies conséquentes), les pratiques quotidiennes au sein du logement constituent un vrai terrain de jeu et d’expérimentation. Pour suivre l’évolution de la consommation des équipes, chaque foyer participant a accès à une plate-forme en ligne, sur laquelle il enregistre ces index et ses relevés, et qui lui permet de visualiser à l’aide de graphiques, l’impact de l’adoption d’écogestes.

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De l’énergie aux modes de vie

Après avoir expérimenté concrètement la façon dont leurs changements de comportements et les aménagements dans le logement permettent de réduire leur impact sur l’environnement, les citoyens seront en mesure de poursuivre seuls leurs efforts. Et plus encore : le concours est un très bon vecteur de passage aux travaux pour bon nombre de foyers participants auxquels il manquait souvent des indications sur des dispositifs d’aide à la rénovation (comme le crédit d’impôt pour la transition énergétique). Car on le sait, si le premier mouvement pour la transition est celui de la prise de conscience et du changement de comportement, le second – le plus déterminant pour une massification – est celui de la rénovation du bâti ancien ou la construction de logements neufs efficaces. Le troisième objectif sera atteint, lui, par la substitution progressive des énergies fossiles responsables du réchauffement climatique, par les énergies renouvelables. Les trois piliers du scénario de transition négaWatt !

Le site du concours Défi Familles à énergie positive
Publication

Le guide des écogestes

32 pages. 2011.

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Contact

Julien Camacho

Responsable de projet Familles à Energie Positive

julien.camacho[arobase]cler.org