Quel est l’origine du projet Communes à énergie positive ?

Jean-Baptiste Mouette : Engagée en 2012 sur un Plan Climat Energie Territorial (PCET) volontaire, la Communauté de Communes des Monts du Lyonnais s’est vue dans l’obligation dans le cadre de la loi Transition Énergétique pour la Croissance Verte de 2015 de définir un nouveau Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET). Plutôt que d’en faire un énième document stratégique, le souhait a été de le construire avec l’aide du cabinet de consultants Auxilia (épaulé d’Axenne et d’Atmoterra) afin d’accroître en interne nos capacités de mise en œuvre, de suivi de projets et d’animation. Mon poste a d’ailleurs été créé à  l’occasion de la définition de ce plan, un acte fort à mon sens pour un territoire rural qui traduit une volonté politique réelle. 

Nous sommes donc allés chercher un maximum de données qui sont pour la plupart publiques et à la maille communale. Nous avons élaboré notre diagnostic territorial en additionnant les données des 32 communes du territoire. A ce moment-là, nous savions qu’il faudrait un jour exploiter ces données pour les rendre plus palpables pour les élus locaux. Quoi de mieux que de parler des consommations sur sa commune pour se sentir impliqué ? 

Concrètement, qu’est-ce que le projet Communes à énergie positive ?

J.M : Il s’agit d’ un moyen concret d’atteindre notre objectif de Territoire à Énergie Positive. Si chaque commune décide de s’engager dans cette stratégie, c’est un levier efficace pour renforcer la transversalité et le lien avec les acteurs du territoire. Pour cela, nous avons réalisé un guide personnalisé pour chaque commune et à destination des élus. 

Il contient : 

• Un diagnostic énergétique (consommations, production et potentiel renouvelable, émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques…)
• Une stratégie (objectif de consommation et de production à horizon 2030 et 2050)
• 18 fiches thématiques sur l’éclairage public ou l’assainissement par exemple (explication sur le lien avec la transition écologique, retour d’expérience local, chiffres-clés, contacts au sein de la collectivité et externes pouvant proposer des solutions…)
• Un annuaire numérique et interactif afin que chacun puisse mettre à jour et renforcer la cartographie des acteurs du territoire.

Nous ne sommes pas naïfs pour autant, un simple guide ne permet pas de passer de l’information à l’action, il faut pour cela accompagner les communes. Un premier temps de sensibilisation et de présentation se fait alors à l’attention des élus (conseil municipal, commission…). S’ils se prononcent de manière favorable sur le projet, un second temps, festif et fédérateur, est proposé dans un lieu convivial et ouvert à tous. Il s’agit alors de prendre le temps de balayer un maximum d’idées reçues, de présenter le diagnostic et la stratégie ainsi que d’organiser des ateliers de réflexion pour définir ensemble un premier programme d’actions. C’est au groupe de décider de l’organisation, de la gouvernance et des suites du projet. Notre service reste alors présent en support avec l’élu référent désigné en amont comme porte d’entrée.

Quels sont les points de vigilance à identifier pour la réussite ou la pérennité du projet ?

J.M : La création d’un tel dispositif nécessite de la rigueur. Pour plus de simplicité nous avons créé un outil qui est mis à jour régulièrement avec les données de l’observatoire régional, de l’INSEE… pour que les élus puissent suivre les résultats de leur engagement. 

Nous devons également rendre le projet fédérateur et pour cela la communication est essentielle. Le territoire des Monts du Lyonnais commence à jouir d’une réputation, au-delà de ses frontières, d’un TEPOS engagé, pour autant ses propres habitants n’en ont pas toujours conscience. 

Enfin, un autre défi est le suivi à long terme et la capacité à répondre aux attentes fortes des communes qui sont très motivées par ce guide et cet objectif. 

Quelles sont les prochaines étapes ?

En mars 2022, nous sommes en train de décliner le guide aux 32 communes avant de l’envoyer à l’impression. Il reste à organiser le premier  temps de présentation aux communes volontaires et à travailler sur les moyens de communication de celles qui décident de devenir Communes à énergie positive.