Le défi était de taille. Dix ans après l’entrée en vigueur de la loi Territoire à énergie positive (TEPOS), qu’en est-il ?

Au sud de Rouen, les cités inter-âges se sont multipliées. « On avait l’idée depuis longtemps, la loi nous a donné les moyens » précise le président de la communauté d’agglomération Seine-Eure. Dans ces petits immeubles, pas de four ni de réfrigérateur dans les appartements. L’électroménager est communautaire. Les habitants, principalement étudiants et personnes âgées, mutualisent les dépenses et s’échangent des astuces anti-gaspi. L’électricité provient des panneaux photovoltaïques installés sur le toit. Les économies réalisées ont permis de faire baisser les loyers de 30 % et d’investir dans un jardin partagé.

Même constat à Guéret. Longtemps désertée, la commune a retrouvé un nombre d’habitants proches de celui de 1939. Avec la généralisation des méthaniseurs agricoles et la gestion du parc éolien, près de 20 000 emplois ont vu le jour.

Dans le sud de la France, les technologies basse consommation dites low tech, sont devenues légions, et, avec elles, des dizaines d’ateliers de réparation ont ouvert. « Les territoires ruraux nous ont inspirés » affirme la présidente de la métropole d’Aix-Marseille. Dans une région connue pour ses nuisances sonores, les mobilités douces ont « changé la vie » des habitants, améliorant largement la qualité de l’air et la santé, générant ainsi des dizaines de milliards d’euros d’économie.