Concilier efficacité énergétique et justice sociale : c’est possible !
Avec le programme Slime, le Département de la Gironde met tout en œuvre pour apporter des solutions concrètes aux ménages touchés par la précarité énergétique, et répondre aux enjeux climatique et sociaux.
En Nouvelle-Aquitaine, un habitant sur 7 est touché par la précarité énergétique liée à son logement avec des disparités importantes entre les douze départements – 9 % de ménages touchés sur le littoral, 35 % dans l’Est de la région. Pour s’attaquer à ce fléau, le Département de la Gironde s’est lancé dès 2017 dans le programme national de lutte contre la précarité énergétique baptisé Slime, coordonné par le CLER-Réseau pour la transition énergétique.
Depuis 2013, grâce à au programme Slime, près de 50 collectivités – dont 18 Départements accompagnent des ménages en difficultés, selon une méthodologie rigoureuse : détecter les ménages grâce à la mobilisation d’acteurs de l’aide social , les visiter et faire le diagnostic socio-technique de leur situation, leur fournir des informations essentielles et des petits équipements pour améliorer leur confort et favoriser les économies, et enfin, les orienter vers des solutions durables de sortie de la précarité énergétique.
Un travail partenarial multi-acteurs
En six ans, le Département de la Gironde a ainsi pu aider 3 500 ménages en précarité énergétique. “Nous avons construit un réseau d’acteurs solide, avec des partenaires qui co-pilotent le projet”, précise Guillaume Clerc, chef de projet précarité énergétique au sein du Département. Travailleurs sociaux, centres communaux d’action sociale, Fonds de solidarité logement, Caisse d’allocation familiale… “Nous nous réunissons chaque mois au sein d’un comité pour trouver des solutions à chacune des problématiques rencontrées sur le terrain. C’est une vraie plus-value de prendre toutes les décisions ensemble.”
Agissant au sein des Espaces France Rénov’, quinze chargés de visite travaillent au contact direct avec les familles pour les aider à comprendre les problèmes du logement, et les guider par la mise en place d’éco-gestes ou la recherche d’aides financières.
D’autres structures peuvent également les rejoindre comme partenaires opérationnels. La Fondation Abbé Pierre intervient par exemple en cas de situation dangereuse pour ramoner une cheminée ou changer un matériel défectueux, comme une gazinière. Les Compagnons bâtisseurs réalisent quant à eux des travaux urgents – remplacer un vitrage cassé ou un robinet – et enclenchent parfois un projet d’auto-réhabilitation accompagné du bâti. Un conseil médical en environnement intérieur peut également être proposé à l’occupant si nécessaire.
Des résultats encourageants
“Nous considérons que 50 % des bénéficiaires sont sortis de la précarité énergétique suite à notre intervention”, estime Guillaume Clerc. À l’occasion d’une visite de clôture, les ménages – qui entrent principalement par le dispositif suite à des difficultés de paiement de leurs factures – constatent une amélioration de leur taux d’effort énergétique d’au moins 10 %. En moyenne, 350 euros sont économisés par an. Ils témoignent également d’un ressenti amélioré : moins de froid et plus de confort dans le logement.
Avec 80 % de locataires parmi les bénéficiaires du programme, l’enjeu est aujourd’hui de convaincre les propriétaires bailleurs à réaliser des travaux. “Malgré la médiation engagée par le chargé de visite, les propriétaires règlent les questions urgentes de mal logement, sans rénover véritablement le bâti”, explique Guillaume Clerc. Pour surmonter cette difficulté, le Département de la Gironde prévoit la mise en place d’un fonds d’aide aux travaux, et entend mieux communiquer auprès des propriétaires, sur leurs obligations et les avantages à améliorer l’efficacité énergétique de leur bien.
« Les intervenants du Slime ont joué un rôle important de médiation avec mes propriétaires. » – Un bénéficiaire du SlimeLire Notre Énergie – Justice sociale et climatique : même combat !