Reportage au cœur des Monts du Lyonnais, territoire d’accueil des Rencontres TEPOS

En septembre 2023, les Monts du Lyonnais accueillent les Rencontres nationales TEPOS. Un territoire où les élus se sont engagés dans le développement d’un éco-système biogaz emblématique. Reportage.

Rencontre TEPOS : édition 2023

Chaque jour, dans les assiettes des 1 000 élèves qui déjeunent dans le restaurant scolaire de Saint-Martin-en-haut, membre de la Communauté de Communes des Monts du Lyonnais, on trouve des légumes, des fruits, du pain et des produits laitiers… produits 100 % localement. “Un circuit ultra-court”, décrit le maire Régis Chambe : “Chez nous, tout se passe dans un rayon de 20 kilomètres”, précise-t-il. Même la valorisation des déchets des enfants, transportés quotidiennement de la cantine à l’unité de méthanisation de Saint-Denis-sur-Coize. “C’est aussi là que nos bennes à ordure s’approvisionnent en carburant grâce à la station BioGNV attenante. Et la boucle vertueuse est bouclée!”

Un défi aprés l’autre

Pour ce fils d’agriculteur, élu en milieu rural, aujourd’hui président de la Communauté de communes des Monts du Lyonnais, la démarche TEPOS a d’abord consisté à préserver l’environnement et soutenir une agriculture de qualité : “Au début, nous souhaitions aider les exploitations agricoles et valoriser leur fonction nourricière”, se souvient Régis Chambe. Avec la création d’un pôle d’excellence rural en 2007 puis d’un parc éco-habitat, les élus de la collectivité locale (anciennement Simoly) structurent au fil des ans leur politique énergétique locale, formalisée une première fois en 2012 dans un plan climat air énergie territorial. “Nous sommes aujourd’hui dans une trajectoire 2050, bien conscients des enjeux climatiques, explique l’élu. Nous tentons d’innover, d’expérimenter pour être plus résilient. C’est chaque fois un pari.”

Accélération sur le biogaz

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La collectivité mise tout naturellement sur le monde agricole local pour produire du gaz vert et de l’électricité. À Saint-Denis-sur-Coize, Méthamoly reçoit depuis 2019 les bio-déchets locaux mais aussi les effluents d’élevage. Cette unité de méthanisation est le fruit d’un effort collectif : celui de douze agriculteurs qui portent le projet durant sept ans avant sa mise en service, avec le soutien et l’ingénierie du syndicat d’énergie et de la collectivité locale, et le cofinancement de nombreux partenaires publics et privés. “La mayonnaise a bien pris entre nous, reconnaît Régis Chambe, nous avons surmonté ensemble de nombreux obstacles”. La Communauté de communes réserve un emplacement sur sa zone d’activités pour la future installation, et prend en charge les frais d’aménagement de la voirie pour la station BioGNV en 2020. 

Aujourd’hui, vingt bus qui relient les Monts du Lyonnais à Lyon et Saint-Etienne viennent y faire le plein (comme des poids-lourds et des véhicules professionnels) et offrent ainsi à la population des solutions de mobilité alternative à la voiture. Avec trois unités de méthanisation en tout sur le territoire, la filière se développe. “Nous jouons notre rôle d’élu : faciliter, proposer un contexte favorable, sensibiliser”, insiste Régis Chambe.

Sur tous les fronts

Avec la multiplication par trois du coût de l’électricité qui vient fragiliser le modèle économique de la station bioGNV, la collectivité est obligée de mettre sur pause son projet d’ouvrir une deuxième pompe. Mais la transition énergétique se poursuit sur tous ses autres fronts. Victime de son succès, le restaurant scolaire de Saint-Martin-en-haut a été agrandi. En septembre 2023, 200 nouveaux élèves profiteront de son extension bâtie sur une structure porteuse en chêne (local bien-sûr), et reliée à une chaudière bois.

En chiffres

87 GWh d’énergies renouvelables sont produites chaque année dans les Monts du Lyonnais