Réseaux électriques intelligents : quelles formations, quelles compétences ?
Le Centre d'études et de recherche sur les qualifications (Céreq) a publié une étude synthétisant les besoins en compétences et formations de cette filière, à la croisée des technologies des systèmes électriques et des technologies de l’information et de la communication.
Après une première partie consacrée aux éléments de cadrage sur les réseaux électriques intelligents (REI), l’étude rappelle que ceux-ci sont considérés « comme une condition essentielle de la transition énergétique. En effet, ils permettent de gérer de façon optimale la production et la consommation d’électricité, d’améliorer l’efficacité énergétique et d’intégrer les sources d’énergie renouvelable (EnR) ».
Les REI préfigurent ainsi une évolution du système électrique d’un point de vue technologique mais aussi organisationnel, avec une hétérogénéité des acteurs impliqués. Ils se situent au croisement de plusieurs filières :
- énergie (producteurs, transporteurs, distributeurs et fournisseurs d’électricité)
- équipement de réseaux électriques (fabricants d’équipements électriques et numériques)
- les nouvelles technologies de l’énergie (EnR ‐ entreprises spécialisées de l’éolien, du photovoltaïque… ‐ et stockage de l’énergie ‐ entreprises de conception et de fabrication de batterie, entreprises spécialisées sur le stockage d’hydrogène…)
- les technologies numériques (logiciel, technologies de communication des données, microélectronique).
En la matière, la réglementation française sur les réseaux électriques intelligents ne concerne aujourd’hui que le déploiement des compteurs communicants, à savoir Linky pour l’électricité. Le CLER – Réseau pour la transition énergétique a justement produit une note en décembre 2016 regrettant l’apport limité pour la transition énergétique que représente le déploiement des compteurs Linky.
Besoins en formation continue
Les entretiens menés par le Céreq font état de besoins de formation des salariés, pour une montée en compétences dans un 1er temps autour du déploiement des compteurs communicants : installation des compteurs, électronique et informatique industrielle, relation clientèle pour les interventions à distance… A plus long terme, les métiers de la maintenance, de l’exploitation et du développement du réseau vont également évoluer avec la multiplication des données.
Adapter et conforter les formations initiales
L’étude rappelle également que le déploiement des REI met en évidence plusieurs difficultés nécessitant une adaptation dans les formations initiales de l’enseignement supérieur :
- Renforcer les enseignements sur le fonctionnement du réseau électrique dans les formations initiales pour développer chez les diplômés les compétences en électrotechnique de réseaux
- Suivre voire développer les spécialisations sur les REI dans les formations bac+5, selon l’évolution des besoins
- Intégrer à tous les niveaux de formation des éléments généraux sur les REI, afin que les élèves et étudiants en comprennent les enjeux et introduire des spécialisations sur les REI dans les formations d’électrotechnique ou de génie électrique de niveau bac+2 ou bac+3
Articuler des compétences
Enfin l’étude précise que le « déploiement des REI implique de former des salariés multi‐compétents », à la fois sur l’énergie, l’électronique et l’informatique. Que ce soit le renforcement de la pluridisciplinarité dans les formations initiales, le développement de formations complémentaires à celles existantes ou la mise en place d’équipes aux compétences transversales, les pistes identifiées sont multiples.