Précarité énergétique : l’urgence d’agir

Le 1er décembre 2020, le Right to Energy forum, consacré à la lutte contre la précarité énergétique à l’échelle européenne s’ouvre dans un contexte inédit. La crise sanitaire du Covid-19 touche de plein fouet tous les citoyens, et tout particulièrement les foyers en situation de précarité énergétique.

Au quotidien, les ménages français les plus modestes sont déjà confrontés au gonflement de leurs factures énergétiques, résultant des mauvaises performances thermiques de leurs logements, combinées à la vétusté des équipements de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire.
Confinement oblige, les voilà invités à rester chez eux. Les uns télétravaillent, les autres étudient, d’autres encore s’efforcent de trouver des occupations. Cette augmentation inhabituelle du nombre de personnes à l’intérieur du foyer, entraîne, sans surprise, une majoration des factures énergétiques. Une situation inextricable, quand elle se conjugue dans le même temps à une baisse de revenus. Et il est à redouter que cette double peine s’installe durablement, au-delà même de l’hiver, malgré l’allègement programmé du confinement.

Dans ce contexte, plusieurs membres du Réseau des acteurs de la lutte contre la précarité énergétique et la pauvreté dans le logement (RAPPEL), l’initiative Rénovons et leurs partenaires souhaitent alerter les pouvoirs publics sur l’urgence de la situation, formulant une série de 4 propositions : 


  • revaloriser le montant du chèque énergie, en particulier cette année, pour permettre aux ménages en difficulté de paiement de continuer à “disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de leurs besoins élémentaires”* dans leur logement. Rappelons que le montant moyen de ce chèque est de 200 € par an, quand l’Observatoire national de la précarité énergétique a montré que 700 € seraient nécessaires pour ramener les ménages en précarité énergétique à des niveaux de dépenses abordables pour leurs budgets contraints.
  • rappeler aux fournisseurs d’énergie leurs obligations légales pour faire face au probable afflux massif des demandes d’aide au paiement des factures d’énergie auprès des services sociaux et éviter une explosion des coupures à la sortie de la trêve hivernale. Tous les fournisseurs doivent participer au financement des Fonds de solidarité pour le logement (FSL), existant dans chaque département. L’État devrait par ailleurs attribuer à ces mêmes FSL une dotation exceptionnelle, financée sur son budget.
  • généraliser les dispositifs d’aide publics favorisant les approches globales de rénovation énergétique (comme le programme Habiter mieux de l’ ANAH), afin de permettre aux plus modestes de réaliser des travaux de rénovation performants. Les modalités d’attribution des aides et les financements disponibles doivent prendre en considération ce principe fondamental. À contrario, il convient de laisser tomber les approches par “gestes de travaux” qui favorisent seulement des rénovations partielles et donc une sortie partielle de la précarité énergétique.
  • favoriser l’accès et le financement d’un accompagnement humain et technique des dispositifs d’aides existants pour lutter contre le non-recours aux droits, inciter les ménages à se saisir des aides existantes et les engager dans des démarches pérennes de sortie de la précarité énergétique. Les situations de précarité énergétique sont souvent imbriquées dans d’autres problématiques sociales et économiques. Pour des familles qui ne sont parfois pas en capacité de se saisir des dispositifs existants, la complexité administrative croissante des programmes d’aide aux travaux est un obstacle insurmontable.

* extrait de la définition légale de la précarité énergétique

 

 

 

Précarité énergétique : que fait le CLER-Réseau pour la transition énergétique ?

Crée par le CLER-Réseau pour la transition énergétique, le réseau RAPPEL alerte et agit, se fixant pour objectif d’inverser la course folle du nombre de ménages concernés par la précarité énergétique, grâce à l’implication des professionnels qui sur le terrain accompagnent au plus près les ménages concernés.

Le CLER-Réseau pour la transition énergétique est également à l’origine de l’Initiative Rénovons qu’elle coordonne. Cette dernière est une vaste alliance regroupant les forces vives de la société civile en France, au sens large, engagées en faveur de l’efficacité énergétique grâce à la rénovation énergétique des logements. Cette rénovation, particulièrement des logements les moins performants sur le plan énergétique, doit permettre de résorber structurellement la précarité énergétique.

Enfin, depuis 2013, le CLER-Réseau pour la transition énergétique coordonne les Services locaux d’intervention pour la maîtrise de l’énergie (SLIME), un dispositif qui permet aux collectivités territoriales de structurer et d’animer localement leur plan d’action face à la précarité énergétique

 

Contact

Marie Moisan

Responsable de projets Précarité énergétique et animatrice du réseau RAPPEL

marie.moisan[arobase]cler.org
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Danyel Dubreuil

Coordinateur de l’Initiative Rénovons !

danyel.dubreuil[arobase]renovons.org
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Léa Le Souder

Responsable de projets SLIME et Actimmo

lea.lesouder[arobase]cler.org