L’AGEDEN développe la sobriété avec le réseau Cler
En Isère, l’AGEDEN déploie des actions de sensibilisation aux enjeux de sobriété, principalement sur des territoires ruraux. Elle partage cette expérience au sein du Conseil d’administration du réseau Cler et de sa commission sobriété. Portrait de ce membre du Réseau Sobriété avec Bruno Besançon.
Quelles sont les missions de l’AGEDEN ?
Créée en 1977, l’AGEDEN informe, conseille et accompagne les propriétaires de logements (notamment grâce aux espaces Conseil Info Energie, dans le cadre du réseau France Rénov’ de l’Anah), les collectivités et les entreprises dans le domaine de l’énergie : performance des bâtiments et rénovation énergétique, efficacité énergétique, réseaux de chaleurs, production d’énergie renouvelable, la sobriété.
Fort d’une soixantaine de salariés, l’AGEDEN milite aussi pour que la transition énergétique se concrétise sur la mobilité, l’économie circulaire, l’alimentation, etc. Chaque année, elle accompagne plus de 300 projets collectifs.
Comment l’association se mobilise-t-elle sur le sujet de la sobriété sur le territoire ?
La sobriété fait partie des fondamentaux de l’AGEDEN qui agit systématiquement selon les principes du triptyque négaWatt : sobriété, efficacité, renouvelables. Nous déployons donc un panel d’actions spécifiques pour mobiliser, faire évoluer les comportements et développer la sobriété. Nous proposons par exemple des animations grand public et dans les établissements scolaires, produisons des outils pédagogiques, des ateliers pour les élus, construisons des modules de formation pour les universités, le CNFPT, l’ADEME…
Quels freins rencontrez-vous sur le terrain, et comment les contournez-vous ?
La définition même de la sobriété est difficile à cerner pour certains de nos publics. Elle est parfois confondue avec l’efficacité énergétique, voire la décroissance, ce qui peut avoir un effet « repoussoir » dans les zones rurales. Notre rôle consiste à aider les acteurs que nous accompagnons à interroger leurs besoins, le sens de leurs usages et la façon de les satisfaire en limitant leur impact sur l’environnement. Par exemple, est-il réellement pertinent de rénover un musée avec une faible affluence ? Ou bien de réhabiliter une maison individuelle de 200 m2 pour deux personnes ?
L’AGEDEN est membre de la commission Sobriété et du Réseau Sobriété. Que vous apportent ces espaces de discussions animés par le réseau Cler ?
Ils sont très complémentaires. Au sein de la commission Sobriété, nous travaillons sur une stratégie et définissons des objectifs d’action pour renforcer la place de la sobriété dans les politiques publiques. Le réseau Cler est légitime pour porter ces messages au niveau national. De notre côté, nous apportons au collectif notre expertise de terrain, notamment des spécificités d’un territoire rural.
Le Réseau Sobriété, animé par le réseau Cler et Virage Énergie, regroupe plus de 150 acteurs issus des collectivités territoriales, des institutions parapubliques, du monde associatif et universitaire travaillant sur le sujet de la sobriété. Il se caractérise par une approche plus opérationnelle et pratique. Nous multiplions les échanges, les rencontres, il est possible de se former grâce à des webinaires et des ateliers thématiques, s’informer via une veille thématique et l’accès à des publications d’expertise, agir avec la mise en place d’actions concrètes à l’échelle nationale et locale. Travailler en réseau est une façon de se serrer les coudes dans les moments de doutes, de continuer à prêcher la bonne parole de la sobriété.