Loi énergie-climat : tout reste à faire !

S’apprêtant à réviser la Programmation pluriannuelle de l’énergie en s’écartant des objectifs de la loi sur la transition énergétique, moins de quatre ans après qu’elle ait été votée, le gouvernement est contraint de proposer un projet de loi pour les modifier. Ce texte remet en cause le cap de la transition énergétique tout en ne proposant aucun levier supplémentaire pour tenir les trajectoires. Alors que les mobilisations pour le climat, à travers les grèves des jeunes, les marches pour le climat ou l’Affaire du siècle s’amplifient, après le creux des annonces de Macron, cette loi confirme l’approche du gouvernement : des objectifs lointains mais pas de moyens ni de mesures concrètes à court terme. Les ONG du Réseau Action Climat en appellent aux parlementaires pour qu’ils s’emparent des enjeux et donnent du contenu à ce texte.

Entre autres mesures, les ONG du Réseau Action Climat attendent :

  • Le droit pour tous à un logement à la facture énergétique abordable avec, en particulier, la mise en place progressive d’une interdiction à la location des passoires énergétiques.
  • Le renforcement des dispositifs d’accompagnement des salariés et des collectivités dans les territoires où un site industriel doit fermer du fait de la transition énergétique, par exemple une centrale au charbon ou un réacteur nucléaire.
  • Plutôt que de reculer à 2035 l’objectif de baisse de la part du nucléaire à 50 % de la production d’électricité, assortir l’horizon 2025 d’une limite portée au plus tard à 2030 et de dispositifs pour renforcer la sûreté, la sécurité et la transparence en matière de nucléaire.
  • Une disposition assurant la fermeture des centrales à charbon en 2022 comme le Président de la République s’y est engagé.
  • Des dispositions en faveurs des énergies renouvelables portées par des acteurs des territoires (collectivités, citoyens, agriculteurs, PME).
  • Un dispositif de gouvernance et de pilotage des objectifs sur le climat et la transition énergétique, garant d’un respect des budgets carbone.

Pour Jean-Baptiste Lebrun, Directeur du CLER – Réseau pour la transition énergétique :

« La confirmation de l’objectif d’économies d’énergie tel qu’il était déjà prévu par la loi de Transition énergétique est positive. Mais à condition qu’il s’accompagne des mesures concrètes et crédibles qui permettront de l’atteindre ! Vivre dans un logement à la facture énergétique abordable doit être un droit effectif pour tous : propriétaires et locataires. Or, malgré une ambition affichée de ‘simplifier’ et de ‘massifier’, le gouvernement continue dans les faits de reculer sur les moyens d’action de l’efficacité énergétique, et favorise une logique du moins-disant pour la qualité des travaux dans le bâtiment. »

Lire le communiqué de presse du Réseau Action Climat et l’ensemble des réactions des ONG du réseau