En Savoie, une formation en phase avec le marché du travail local

L’Association savoyarde pour les énergies renouvelables (Asder) a développé la formation « chef d'équipe en performance énergétique du bâtiment » proposée à des demandeurs d'emploi et des salariés d’entreprise. Son objectif est de faire coïncider les projets d'entreprises artisanales locales en recherche de personnels qualifiés garants de la performance du bâti, avec les souhaits de personnes en recherche de formation et d’emploi dans le bâtiment écologique et performant.

Intéressées par ces nouvelles compétences et par la forte motivation des candidats, les entreprises se sont engagées en signant des promesses d’embauche, permettant d’obtenir des financements régionaux pour la formation des demandeurs d’emploi. « C’est du 100 % gagnant, estime ainsi Simon Banet, responsable de la formation, on permet à des demandeurs d’emploi d’accéder à un emploi durable, tout en aidant les entreprises dans leur développement et en accélérant le développement de bâtiments à faible impact environnemental. »

De nouveaux profils

Cette formation permet à des personnes aux profils très variés de trouver un emploi ayant du sens dans des entreprises locales, tissant l’activité économique de leur territoire : certains sont issus de la filière bâtiment avec le souhait d’acquérir de nouvelles compétences de chantier au goût du jour de la performance thermique et des exigences environnementales (bâti basse consommation, construction en ossature bois, isolation paille…) D’autres viennent d’horizons plus divers dans une démarche de reconversion professionnelle vers ce secteur d’avenir, en phase avec les nouvelles réglementations énergétiques et la loi de transition énergétique. C’est par exemple le cas de Pierre : « J’ai un CAP charpente et j’ai eu envie de me spécialiser dans le domaine de la construction écologique. La formation de l’Asder m’a permis d’expérimenter de nombreuses techniques et d’appréhender tous les aspects de la rénovation énergétique », explique le jeune homme.

 

Durant la formation en alternance de onze mois, la pédagogie repose sur une diversité des approches : des cours techniques, des projets tuteurés, des travaux pratiques sur maquettes à taille réelle (comme la plateforme Praxibat® du Centre de recherche et de formation sur l’énergie solaire et le bâtiment – Ines), des chantiers pédagogiques et des stages en entreprise. Ces modalités ont pour objectif d’assurer un cursus solide à la fois pour engager des chantiers et savoir les piloter.

« Nous prenons vraiment le temps d’expliquer, de montrer les bons gestes, éventuellement de laisser les apprenants se tromper et recommencer. »

Armé pour le monde de l’entreprise

Les chantiers pédagogiques par exemple, menés avec des professionnels du secteur, enthousiastes dans leur mission de transmission des savoir-faire, ont pour but de placer les stagiaires en situation réelle mais sans contrainte de rentabilité. Comme le rappelle Simon Banet, « nous prenons vraiment le temps d’expliquer, de montrer les bons gestes, éventuellement de laisser les apprenants se tromper et recommencer. » Cette pédagogie met les stagiaires en situation active d’apprentissage, prêts à se confronter au monde de l’entreprise et bien armés pour y développer sereinement leurs capacités nouvellement acquises.

Et les entreprises locales ne s’y trompent pas ! « Grâce à cette formation, j’ai trouvé du personnel formé à la physique du bâtiment qui comprend les particularités techniques de chaque complexe d’isolation et sait les mettre en œuvre », explique l’une d’entre elles, par exemple.

Une contribution de l’Asder, adhérente du CLER.

Publication

Cet article est extrait de la revue Notre énergie n°122 – Solidaires ! Pas de transition énergétique sans justice sociale

La transition énergétique ne porte pas de costume ni de cravate et ne se décide pas uniquement en haut des tours de la Défense. Elle n’a pas de couleur, pas de sexe, pas d’âge ! Inutile d’avoir un niveau de diplôme élevé pour s’en emparer et profiter de ses bienfaits. Rénover son logement, se déplacer ou manger mieux à prix abordable, redistribuer les sommes d’argent économisées grâce à des actions de sobriété, trouver un emploi qui a du sens… La transition énergétique, quand elle est menée ici et ensemble, permet aux habitant.e.s, et en particulier aux plus vulnérables, d’améliorer leur quotidien. Un idéal de solidarité et de « bien vivre » qu’incarnent les nombreux territoires visités dans ce numéro de notre revue associative : Notre énergie !

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