Le CLER dans les médias : Madeleine Charru et les solutions concrètes de Solagro

Madeleine Charru, vice-présidente du CLER – Réseau pour la transition énergétique est personnalité associée au Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui publie le 28 février 2018 un avis sur la mise en œuvre de la loi de transition énergétique. Également directrice de l'association Solagro depuis 25 ans, elle expérimente des solutions concrètes pour démontrer que la transition écologique est possible. Le journal Alternatives économiques fait son portrait.

Voir l’intégralité du portrait de Madeleine Charru sur le site d’Alternatives économiques

Elle évoque le souvenir de son grand-père et de la maison familiale à Dijon. Leur jardin immense, idyllique. Le grand-père, employé municipal, y cultivait de la luzerne pour enrichir le sol et avoir de beaux légumes. L’agroécologie avant l’heure. Est-ce la brisure de voir détruit ce paradis de l’enfance, défoncé par le percement d’un boulevard, qui a forgé ses convictions écologistes ? En tout cas, adolescente, Madeleine Charru rêve d’élever des chèvres (on est au milieu des années 1970) et entre en prépa agricole.

Son classement l’éloigne des caprins et elle intègre un cursus en agroalimentaire. La matière ne la fascine pas et elle s’épanouit plutôt dans ses engagements pour l’autre moitié du monde : Amnesty, le commerce équitable… Ce qui ne l’empêche pas de compléter avec un DEA axé sur le commerce moins équitable des matières premières agricoles des pays du Sud.

Energie verte

En épousant son mari et en le suivant au gré de ses mutations, Madeleine Charru renonce définitivement aux chèvres. La nature n’en revient pas moins au galop. Arrivée à Toulouse, elle s’investit dans un centre de documentation tiers-mondiste. Elle y croise un agroéconomiste qui la pousse à faire une thèse sur la valorisation énergétique des productions agricoles. Il y a trente ans, ce que l’on n’appelait pas encore les biocarburants commence à intéresser des agronomes et des agriculteurs comme moyen de s’affranchir du pétrole et d’évoluer vers des systèmes de production plus autonomes.

Pour financer sa thèse, Madeleine multiplie vacations et missions. En 1991, elle est recrutée par Solagro. L’association née dix ans plus tôt réunit chercheurs, enseignants, techniciens et agriculteurs s’interrogeant sur les dégâts d’un modèle agricole toujours plus productiviste. Solagro n’est pas qu’un think tank. C’est aussi un lieu où l’on expérimente des alternatives concrètes. L’une de ses premières réalisations est la mise au point de séchoirs à fourrage fonctionnant au solaire, qui se sont par exemple diffusés dans la région de Roquefort, où le recours à l’ensilage (la fermentation du fourrage en lieu humide) pour nourrir les brebis est interdit.

La devise de Solagro : « Donner à voir pour y croire »

En 1993, Madeleine Charru est nommée directrice de Solagro, à titre transitoire, le temps de trouver un remplaçant à celui qui vient de passer la main. En 2017, elle occupe toujours la fonction. « La transition a un peu duré », plaisante-t-elle. Durant ces vingt-cinq années, elle s’est appliquée à faire vivre cette devise de Solagro : « Donner à voir pour y croire. » Pour faire avancer la transition écologique et énergétique au niveau des territoires, l’association d’une trentaine de salariés fournit en particulier une expertise reconnue sur la méthanisation : produire du gaz à partir des résidus agricoles et autres déchets organiques. Solagro a aussi beaucoup travaillé sur l’injection de ce biogaz dans les réseaux.

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L’auteur de ce portrait paru dans Alternatives Economiques (n°375) est Antoine de Ravignan.

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