Isère, anticiper l’aménagement durable d’une zone logistique majeure

Espaces verts, énergies renouvelables, modes de déplacement doux… La Communauté d’agglomération Porte de l’Isère a engagé une expérimentation visant à améliorer l’aménagement des zones d’activités.

Située à 25 minutes de Lyon, la Communauté d’agglomération Porte de l’Isère (Capi) connaît un développement économique important (107 000 habitants, 46 000 emplois). Depuis une dizaine d’années, elle est un territoire pilote en matière de transition énergétique et de lutte contre le changement climatique. Elle s’est ainsi engagée à devenir un Territoire à énergie positive d’ici 2050 et a été labellisée Territoire à énergie positive pour la croissance verte par l’État.

La modification de la directive territoriale d’aménagement (DTA) de la Plaine de Saint-Exupéry va permettre l’ouverture à l’urbanisation d’un vaste espace, situé dans l’est lyonnais et qui concerne trois intercommunalités (Communauté de communes de l’est Lyonnais, Métropole de Lyon et Capi). La Capi disposera d’une capacité de développement de 175 hectares au nord du parc international de Chesnes (4 ZAC, 1000 hectares, 12 000 emplois) pour accueillir de nouvelles activités logistiques et industrielles de grande taille.

« Une expérimentation ayant pour objectif d’améliorer l’aménagement des zones d’activités pour les rendre plus durables, à partir du cas de l’extension de la zone logistique de Chesnes »

Soutenue par l’État, la collectivité a ainsi engagé, début 2018, une expérimentation ayant pour objectif d’améliorer l’aménagement des zones d’activités pour les rendre plus durables, à partir du cas de l’extension de la zone logistique de Chesnes. Ceci dans l’intention d’anticiper les futures réglementations, voire de les inspirer, et dans un souci d’exemplarité au regard des ambitions du territoire.

L’ambition affirmée pour cette zone logistique est multiple. Elle doit intégrer des bâtiments, des équipements et des espaces publics dans le paysage (en préservant la structure existante), développer une offre de mobilité alternative, optimiser le foncier (mutualisation de certains aménagements…). Enfin, elle doit être performante énergétiquement et innovante.

Cette expérimentation s’est concrétisée par la mise en œuvre de trois démarches concomitantes. La première, accompagnée par le Cerema, consiste à co-construire la programmation de la zone à travers l’animation d’ateliers multi-acteurs (services, élus, partenaires et représentants d’usagers). La seconde repose sur la réalisation de plusieurs études destinées à outiller le maître d’ouvrage avec une étude paysagère, une étude zone à énergie positive et une étude hydrogéologique. Enfin, l’objectif de la troisième est de s’inscrire dans l’appel à manifestation d’intérêt de l’ADEME “Quartiers à énergie positive et à faible impact carbone”.

L’animation de six ateliers regroupant une cinquantaine de partenaires a abouti à l’élaboration et l’adoption par la Capi d’un cadrage d’aménagement durable, décliné en 47 objectifs. Ce cadrage orientera la suite de la démarche d’aménagement opérationnel, en les transposant dans des Appels à projets permettant la sélection de projets intégrant ces exigences. Ainsi, deux ateliers ont déjà permis aux partenaires de proposer des solutions concrètes répondant à l’atteinte de ces objectifs. Ces contributions serviront de base à la rédaction des cahiers des charges d’aménagement et de commercialisation de la zone. Celle-ci fera l’objet d’une maîtrise foncière particulière puisque le terrain ne sera pas vendu aux opérateurs mais restera propriété de la Capi, qui signera avec les preneurs des baux emphytéotiques de longue durée. Une première parcelle d’une vingtaine d’hectares servira de test de ces démarches dans les trois prochaines années. La Capi espère que le résultat sera concluant afin qu’il puisse s’étendre à l’ensemble de la zone.

Plus d’infos

Une contribution de la Capi, adhérente du Cler

 

Publication

Cet article est extrait de la revue Notre énergie n°124 – Territoires en transition : à aménager et à ménager

Pour réussir, la transition énergétique suppose de transformer notre vision du monde et des espaces qui nous entourent, afin de puiser dans les excès de notre société de consommation des
leviers efficaces d’économies d’énergie, et transformer les ressources naturelles et renouvelables en énergie. Ainsi, sous le prisme de l’énergie, les territoires et les acteurs qui les animent réinterrogent leurs espaces de vie, leurs patrimoines paysagers et architecturaux. Les projets de planification ou d’aménagement conduisent à leur réappropriation collective. L’implication de tous apparaît comme la clé de voûte des initiatives partagées dans ce numéro de Notre Énergie.

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