Fin novembre 2019. Patrick Schmitt accueille une délégation de Fribourg-en-Brisgau venue visiter la toute dernière construction de la société Le Toit vosgien.  Cette petite ville allemande a été pionnière en matière d’habitat à énergie passive avec la création, dès la fin des années 1990, d’écoquartiers aux toits végétalisés et solaires. “C’est un souvenir fort”, raconte le directeur de ce bailleur qui gère actuellement 2 350 logements. “Une consécration” pour l’entreprise de 29 salariés,  devenue à son tour une référence en matière d’habitat écologique.

Du bois et de la paille

Patrick Schmitt, aujourd’hui 54 ans, a rejoint l’aventure du Toit vosgien en 2017 et entend bien perpétuer l’héritage de la société créée soixante ans plus tôt. “Notre objectif, c’est de donner la possibilité à tous, de se loger dans de bonnes conditions et de ne pas subir sur les factures les variations du coût des énergies”, affirme t-il. Pour assurer un meilleur confort et préserver le pouvoir d’achat de ses locataires, le Toit vosgien prend un tournant dans les années 2000 . “L’entreprise choisit d’abandonner le béton et le polystyrène au profit du bois, de la paille, ou de la laine de bois – une ressource naturelle abondamment présente sur notre territoire”, raconte le directeur. Elle investit également massivement dans la rénovation de son parc de logements dès 2014, et fait la chasse aux ponts thermiques. 

Une stratégie qui s’avère gagnante pour les habitants qui réalisent une économie de 100 à 130 euros par mois sur le chauffage et l’eau chaude sanitaire. “Grâce à des bâtiments bioclimatiques, bien orientés et bien isolés, nous réduisons les factures énergétiques, expose Patrick Schmitt. Pour l’ancien cadre bancaire, le choix des énergies renouvelables relève alors du bon sens : “Nous ne choisissons pas les énergies renouvelables pour suivre une mode, note-t-il. Nous sommes pragmatiques. À chaque rénovation, nous travaillons d’ailleurs avec des ingénieurs et des architectes à la meilleure conception possible et au meilleur rendement.”

Chauffage 100% énergie renouvelable

« On fait le pari qu’avec ce niveau de qualité et d’autonomie, nous devançons toutes les normes à venir »

À Saint-Dié des Vosges, le bâtiment amiral du Toit vosgien, sorti de terre en 2014, se voit de loin. La résidence Jules Ferry, du haut de ses huit étages, abrite 26 appartements. Les locataires de cet HLM disposent d’eau chaude solaire et d’un chauffage 100 % à énergie renouvelable, grâce à une pompe à chaleur géothermique. La chaleur des eaux usées y est également récupérée pour être ensuite transformée en énergie. “Les habitants sont ravis, témoigne Patrick Schmitt. Ils ont chaud l’hiver et frais l’été, tout en réduisant le montant des factures”.  “On fait le pari qu’avec ce niveau de qualité et d’autonomie, nous devançons toutes les normes à venir dans le bâtiment”, conclut le chef d’entreprise, fier de travailler “dans une petite pépite!”.