Pourquoi avoir créé ce parcours d’initiation aux énergies renouvelables ?

Auréline Doreau : La loi relative à l’accélération des énergies renouvelables (EnR) promulguée en mars 2023, donne plus de pouvoir aux élus pour définir les zones d’accélération pour la production d’EnR. C’est un nouveau champ de compétences, pas toujours évident à maîtriser. Il y a un fort besoin d’information et d’outillage associé. Ce parcours s’inscrit dans la continuité du Grand atelier de l’Association des maires ruraux de France sur les questions de transition écologique dans les territoires, auquel le CLER-Réseau pour la transition énergétique a contribué. 

En quoi consiste-t-il ?

A.D. :  Ce parcours de formation soutenu par l’ADEME a été imaginé comme une montée en compétence. En partant du généraliste (vrai/faux sur les énergies renouvelables), les élus touchent au fil du parcours, à un aspect plus opérationnel (mise en projet).  L’objectif est de leur permettre d’initier des échanges et de développer des projets d’énergie renouvelable, en ayant une connaissance des multiples enjeux qui en découlent (urbanisme, biodiversité, accès au foncier, choix du modèle et modèles de développement).

Charlotte Tardieu : Une fois par mois, les participants reçoivent une lettre d’information compilant des ressources et un agenda de visites de sites. Les cinq modules prévus s’articulent autour d’une variété de formats (webinaire, cas pratique), et de temps d’échange pour comprendre les étapes d’un projet et les acteurs impliqués. Chaque module mobilise l’élu environ quatre heures par mois.

Quelle est son ambition ?

C.T. :  Avec ce parcours, nous proposons une initiation niveau débutant, intermédiaire. Nous faisons souvent face à des élus qui n’ont aucune ingénierie à leurs côtés. Nous voulons leur donner les bons arguments pour être en position de force pour négocier avec les développeurs, et construire des projets ancrés dans leurs territoires, avec de vraies retombées locales, dans le respect de l’environnement, du patrimoine et de l’identité territoriale.

Quel rôle jouent les structures de terrain adhérentes au CLER-Réseau pour la transition énergétique ?

Auréline Doreau : La force du réseau est essentielle car nos adhérents ont une connaissance plus fine des acteurs à mobiliser et disposent de nombreuses ressources. Les visites de terrain permettent aussi d’avoir un accompagnement technique pour comprendre la machine, les enjeux, et comment tel projet a été développé dans tel contexte territorial.

Quels premiers retours d’expérience dressez-vous aprés le premier module qui vient de s’achever ?

C.T. :  Nous avons à ce jour 270 inscrits. Pour une première édition, c’est une belle surprise ! Ce chiffre montre que ce parcours d’initiation répond bien à un besoin. Il y a une logique d’autonomisation des élus : plus ils sont éclairés sur les énergies renouvelables et les solutions possibles, plus ils sont en capacité d’avancer. Le premier module avait pour thématique « Connaître l’essentiel sur les énergies renouvelables EnR ». 70 personnes ont participé au webinaire sur le sujet, avec une représentation de toutes les régions. Le deuxième module portera sur la phase de diagnostic et l’identification des potentiels du territoire. Comment construire son mix énergétique ? Quelles filières adaptées à mon territoire ? Autant de questions en lien avec la définition des zones d’accélération.