En Gironde, trouver un emploi grâce aux énergies renouvelables
Depuis 2016, l’entreprise Valorem a mis en place une clause d’insertion donnant la possibilité à des personnes éloignées de l’emploi de travailler sur les chantiers des parcs solaires en phase de construction. Une première en France.
Née sous les gouvernements Balladur et Juppé (1993 – 1995), la « clause d’insertion social » permet aux donneurs d’ordre publics de faire effectuer une prestation en intégrant des heures de travail d’insertion. Engagé localement à Bègles, Jean-Yves Grandidier, président fondateur du groupe Valorem, imagine avec Noël Mamère, alors président de l’association A.DE.L.E qui porte le plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE) des Graves, d’appliquer cette même clause d’insertion sociale pour les marchés privés de l’entreprise, réservant ainsi 7 % des heures totales de travail prévues sur un chantier aux personnes éloignées de l’emploi.
Résultat en 2017, pour la construction du parc photovoltaïque de Brach Énergies dans le Médoc, plus de 4280 heures de travail sont réalisées par quinze bénéficiaires des clauses d’insertion (soit 36 % des heures totales de travail), grâce à l’intermédiaire des facilitateurs d’Alliance Ville Emploi (en l’occurrence, A.DE.L.E) et du Conseil départemental de la Gironde, personnes ressources en charge de l’ingénierie des clauses sociales sur les territoires. Le dispositif est également appliqué sur les parcs photovoltaïques de Saint-Hélène Énergies et Puy Bacot Énergies en Gironde en 2017 puis de façon systématique à tous les parcs en phase de construction de Valorem depuis janvier 2019.
Reprendre pied
Concrètement, à la veille de chaque chantier, des profils de poste sont identifiés et prévus pour les personnes en réinsertion professionnelle, qui présentent peu ou pas de qualifications. Les missions sont diversifiées : gardiennage, installation de clôtures permanentes, montage et assemblage des supports pour les panneaux photovoltaïques, entretien de la base de vie, tirage de câbles et raccordements électriques… Le temps du chantier, les salarié.e.s en réinsertion, qui sont des habitants du territoire, ont l’occasion de rompre un chômage de longue durée, de travailler malgré un handicap ou des difficultés personnelles. « Nous avons eu l’occasion de voir des personnes reprendre pied dans la vie, et gagner en confiance en eux, grâce à cet emploi », se réjouit Marie Bové, en charge des relations publiques du groupe Valorem. « Cela marche même mieux que ce que nous avions imaginé car nous savons aujourd’hui qu’un tiers des salarié.e.s en réinsertion ont entrepris une formation après la fin du chantier, ou ont trouvé un poste en CDI. »
La clause donne également du sens au projet d’énergie renouvelable qui est ainsi réalisé par et pour les habitants du territoire. « Les sous-traitants qui mènent le chantier sur le terrain sont des entreprises locales », poursuit Marie Bové. « La clause ne leur apparaît pas comme une contrainte, au contraire : elles se sentent accompagnées dans leurs efforts de recrutement, et parfois saisissent même cette opportunité pour développer leur équipe en embauchant ». Pour étendre la démarche, Valorem réfléchit actuellement à appliquer la clause à la seconde phase de développement d’un projet d’énergie renouvelable : la phase d’exploitation, qui nécessite dans une moindre mesure, des travaux réguliers comme le nettoyage et l’entretien des espaces verts.
Une contribution de Valorem, adhérent du CLER.
En savoir plus : www.valorem-energie.com
Cet article est extrait de la revue Notre énergie n°123 – Transformer l’emploi, un projet local et inclusif
Quand une usine ferme, c’est tout un territoire qui trinque. Des emplois disparaissent, des commerces et des écoles ferment, et l’identité même d’un lieu est altérée. Pourtant, face à la perte de vitesse inéluctable des industries les plus polluantes, les acteurs de terrain se mobilisent. Ici et là, ils font dialoguer activités économiques, insertion sociale et formations professionnelles, cherchent des solutions adaptées et vertueuses. Une vraie résilience à laquelle aspirent les citoyen.nes eux-mêmes qu’ils soient salarié.es en recherche d’emploi ou en reconversion. Avec eux, partageons nos expériences de terrain, et relevons ce grand défi des transitions professionnelles ! Voici le sommaire de ce nouveau numéro de notre revue associative : Notre énergie !
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