Conjuguer mobilité, inclusion et sobriété avec le programme TIMS

Après une dizaine d’années au sein de structures locales, en lien avec la mobilité et la sensibilisation sur les enjeux climatiques et énergétiques, Soazig Rouillard rejoint le CLER-Réseau pour la transition énergétique. Elle coordonne le nouveau programme TIMS pour une mobilité durable et solidaire.

Peux-tu revenir rapidement sur ton parcours ?

Soazig Rouillard : J’ai commencé à travailler sur les enjeux de mobilité en 2011 au sein de la Communauté de communes Val d’Ille (35), un des territoires fondateurs du réseau des Territoires à énergie positive (TEPOS) animé par le CLER-Réseau pour la transition énergétique. La collectivité avait une volonté politique très forte sur les enjeux de mobilité, qu’elle avait alors inscrits dans un plan climat-air-énergie territorial (PCAET), encore non obligatoire à l’époque pour cette petite communauté de communes. 

Nous avions la volonté d’articuler l’aménagement, les services, et l’animation auprès de tous les habitants du territoire, en prêtant une attention particulière à l’accessibilité avec la mise en place d’une tarification sociale. Covoiturage du quotidien, services de location de vélo à assistance électrique, autopartage… faisaient parties des solutions déployées dans ce territoire périurbain et rural.

Pourquoi as-tu voulu rejoindre le CLER-Réseau pour la transition énergétique et plus particulièrement la coordination du programme TIMS ?

J’ai côtoyé le CLER-Réseau pour la transition énergétique pendant de nombreuses années en travaillant dans des structures adhérentes au niveau local. Au sein de de l’Agence locale de l’énergie et du climat de Rennes, j’étais ambassadrice du programme Slime pour lutter contre la précarité énergétique. Sur la métropole de Rennes, la précarité énergétique liée à la mobilité est plus importante que la précarité énergétique dans le logement. C’est un enjeu important à prendre en compte et que j’avais sous-estimé. Coordonner le programme TIMS est l’opportunité de travailler plus particulièrement sur l’inclusion. Le CLER-Réseau pour la transition énergétique défend la justice sociale et la transition énergétique de manière imbriquée,  c’est ce qui me motive et donne du sens à mon travail !

Quelle place doit prendre la mobilité dans la transition énergétique ?

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Les mobilités sont un moyen d’accéder aux droits et à l’exercice de la citoyenneté. Nous devons dans notre approche privilégier l’axe de la sobriété pour ne pas participer au développement d’un système qui ne fonctionne plus. Lorsque l’angle social est délaissé dans les actions de transition, cela ne peut pas fonctionner. C’est ce que nous avons pu constater  avec le mouvement de contestation des gilets jaunes. 

Avec le programme TIMS nous avons toutes les briques pour aller dans le bon sens : l’accompagnement des projets locaux, des territoires, et un pilotage de proximité au niveau régional. 

Le CLER-Réseau pour la transition énergétique pilote TIMS aux côtés de trois autres acteurs. Quel sera son rôle spécifique ?

Le CLER-Réseau pour la transition énergétique est engagé de longue date dans la lutte contre la précarité énergétique et dans la construction de stratégies de transition énergétique territoriale. Nous souhaitons mettre cette expertise et notre expérience dans la conduite de programmes au service de la mobilité durable et solidaire pour accélérer la transition juste dans tous les territoires. Notre rôle est donc de coordonner le programme pour lui donner sa dimension nationale. Le CLER-Réseau pour la transition énergétique développera et animera un centre de ressources dédié à l’écomobilité inclusive et à destination des professionnels de terrain.