Comment est née la « charte sobriété des entreprises et commerces » ? 

Camille Augey : Cette initiative s’inscrit dans le cadre du plan de sobriété de la ville, présenté en 2022. Ce plan comprend 18 mesures, parmi lesquelles figure la charte sobriété à destination des commerçants. La guerre en Ukraine a engendré une crise énergétique et nous avions, à cette époque, des risques de coupures électriques. L’objectif de la charte était de donner le signal à la population que tout le monde est engagé.

Pourquoi est-ce important d’encourager la sobriété de ces acteurs ? 

CA : réduire sa consommation d’énergie est un enjeu économique pour les commerçants. C’est aussi un véritable geste citoyen. L’éclairage d’un commerce est certes un outil marketing qui augmente l’attractivité d’un magasin, mais c’est aussi un gouffre énergétique : cela  peut représenter jusqu’à 60% de la facture d’électricité d’un commerce !

Comment la sobriété est-elle perçue par ces acteurs ? 

CA : La sobriété peut être perçue comme une nouvelle contrainte, alors que la baisse du pouvoir d’achat et la hausse des prix des matières premières impactent déjà beaucoup l’activité des commerçants. Mais la plupart considèrent cet effort comme un engagement responsable. C’est pourquoi nous avons conçu la charte comme un outil de valorisation des commerçants engagés. Ils reçoivent un kit numérique, une pastille à apposer sur leur vitrine et des affiches siglées « sobriété, commerce engagé ». Ils sont mis en avant sur le site de la collectivité. Les commerçants peuvent ainsi valoriser leur engagement auprès de leurs clients, leurs fournisseurs et les passants.

Combien de commerçants ont signé la charte depuis son lancement ? 

CA : 250 commerçants ont déjà signé la charte. Cela ne veut pas dire que les autres ne font rien. Il y a par exemple des centres commerciaux qui ont également développé leur propre initiative.

Comment s’assurer que les signataires respectent la charte ?

CA : L’impact économique de la réduction de la consommation énergétique  pousse les commerçants à respecter leur engagement. Par ailleurs, les citoyens clients sont aussi attentifs, en faisant par exemple remarquer sur les réseaux sociaux qu’ une enseigne ne respecte pas la charte.

D’autres actions sont-elles proposées aux commerçants lyonnais pour les accompagner dans la réduction de leur impact environnemental ? 

CA : Nous lançons le 14 avril prochain la deuxième édition du salon « La vitrine des solutions », qui propose aux commerçants et artisans de Lyon de découvrir, dans un format salon entièrement gratuit, des stands professionnels pour trouver des solutions concrètes pour réduire leur impact environnemental et rencontrer une trentaine de professionnels autour de nombreuses thématiques : réduction, traitement et valorisation des déchets, énergie et logistique durable, économie circulaire, etc. Les collectivités ont un rôle à jouer pour impulser ces dynamiques sur leurs territoires.