A Buxerolles, un diagnostic participatif pour repérer les discontinuités des parcours piétons et cyclables
Projets astucieux, politiques transversales, nouvelles coopérations locales : le CLER - Réseau pour la transition énergétique passe en revue plusieurs retours d’expérience autour de la mobilité dans les territoires dans une publication parue en février 2018 et intitulée « Mobilité, énergie et développement local : quelle mobilité pour des territoires à énergie positive ? » Cap sur la Vienne où la commune de Buxerolles, près de Poitiers, a questionné les habitants sur leurs déplacements du quotidien.
Limitrophe de Poitiers, la ville viennoise de Buxerolles compte 10 000 habitants. Engagée de longue date dans la transition énergétique et citoyenne à travers son Agenda 21, ainsi que dans les démarches TEPOS et Cit’ergie, Buxerolles a souhaité développer les mobilités actives. Son schéma communal prévoit entre autres de nouveaux aménagements cyclables et le traitement de 50 % des points de discontinuité sur le territoire. En effet, avec des parcours continus et sécurisés, les habitants aujourd’hui très dépendants de la voiture seront plus à même de se déplacer en vélo ou à pied.
Dans cette perspective, la Ville a animé un diagnostic participatif du territoire entre mars et septembre 2016 auprès des conseils participatifs et d’autres acteurs ressources du territoire : le conseil des aînés, le relais des assistantes maternelles… Le but était de recenser, par quartier, les déplacements « utiles » du quotidien (domicile – travail, principaux points d’intérêt) réalisés à pied ou à vélo à partir de premières données sur carte, puis de faire ressortir les difficultés et les facilités rencontrées sur ces parcours.
Plusieurs réunions avec les habitants ont permis de travailler sur ces cheminements, mais aussi d’organiser des ateliers sur des enjeux spécifiques comme la signalisation ou les équipements vélo. L’ensemble des travaux ont été remis à la mairie à l’automne 2016 pour alimenter le schéma communal des mobilités actives et les prises de décisions techniques et politiques.
Des résultats opérationnels
Outre les référents des conseils participatifs, la ville a travaillé avec l’Ifrée (Institut de formation et de recherche en éducation à l’environnement), chargé de concevoir la méthode et d’animer le cycle de réunions afin que le processus soit réellement participatif et porte ses fruits.
Le travail sur carte a permis une appropriation rapide des habitants par son caractère concret et visuel, et les participants étaient invités à être très précis sur les localisations et leur description des difficultés (insécurité ressentie, aménagements dangereux, problème d’accessibilité…). Les services peuvent ainsi exploiter directement leurs contributions.
La réduction de la vitesse, une première solution
Suite à une étude de faisabilité, une proposition a été d’étudier le passage des quartiers résidentiels en zone 30. Cette démarche aboutit finalement à mettre l’ensemble du territoire en zone 30. En novembre 2017, la Ville de Buxerolles est donc passée à 30 km/h, à l’exception de certains axes restés à 50 ou 70 km/h (voies structurantes, axes de transit). Cette mesure a aussi pour objectif un meilleur partage de la rue, et une meilleure convivialité.
Le passage de la ville à 30 a permis de lever 25 % des points de discontinuités, sans réaliser d’aménagements supplémentaires. La base des points restants à traiter est issue des contributions du diagnostic participatif. Sur les axes restés à 50 km/h, des aménagements sont d’ailleurs prévus pour 2018-2019 afin de lever les points de discontinuité, et que les piétons et cyclistes s’y sentent en sécurité.
Par Esther Bailleul, chargée de mission énergie et territoires
Mobilité, énergie et développement local : quelle mobilité pour des territoires à énergie positive ?
43 pages. Février 2018.
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