2300 citoyens contribuent à la réduction des consos énergétiques dans le Grand Est

Depuis 2012, l'association Alter Alsace Energies (adhérente du CLER - Réseau pour la transition énergétique) coordonne et anime le Défi des Familles à énergie positive. Il a permis en six ans de mobiliser 4500 participants qui ont économisé plus d’1 million de kWh. L'illustration d'une écologie participative dont témoigne Richard Lemoine, coordinateur du défi dans la Région Grand Est.

Pourquoi avoir mis en place un défi citoyen en faveur des économies d’énergie ?

En 2012, Alter Alsace Energies a pris conscience que nous accompagnions, dans nos agences, des personnes déjà convaincues par les économies d’énergie. Nous voulions pourtant convaincre le grand public en faisant un travail accru de sensibilisation. Nous avons donc lancé le premier défi alsacien, une compétition conviviale « éco-engagée » dédiée aux familles. L’idée était de proposer une activité ludique avant tout. Cent familles ont participé à cette édition pilote. Mais rapidement, nous avons réalisé que l’animation du défi prenait trop de temps aux animateurs, également conseillers Info-Energie. En 2013, nous nous sommes organisés autrement, sous la houlette du Défi Familles à énergie positive alors coordonné à l’échelle nationale par l’association Prioriterre.

« Le bouche à oreille fait toute la différence : nous comptons sur les familles pour organiser, renouveler et diffuser le défi »

D’autres animateurs ont été recrutés et formés : des bénévoles sur le terrain, des salariés dans les entreprises. Notre association est devenue coordinatrice d’un défi régional organisé localement par des structures partenaires, en gérant l’organisation des grands événements qui jalonnent la vie du défi et la communication. Nous avons par exemple proposé la mise en place d’une règle du jeu à l’usage des animateurs et des familles qui vise à valoriser l’implication des participant.e.s. C’est ce que nous appelons le « fil rouge » : il présente les quêtes/engagements que les participants doivent accomplir/peuvent porter pour marquer des points en supplément de la réduction de leur consommation énergétique.

Quel intérêt ont les familles à participer ?

Les participants s’amusent, et rencontrent d’autres familles, c’est pour cela que les défis marchent aussi bien ! On leur transmet tout le matériel et les connaissances nécessaires pour jouer le jeu de la réduction des consommations d’énergie. Les temps collectifs et conviviaux leur permettent de se rencontrer et de comparer tous les efforts réalisés pour remporter la compétition et les expériences vécues. Certains renouvellent l’expérience en s’inscrivant plusieurs années d’affilée. Nous les incitons à le faire, en leur offrant des points supplémentaires s’ils parviennent à parrainer de nouvelles familles pour rejouer le défi l’année suivante. Le bouche à oreille fait toute la différence : nous comptons plus sur les familles elles-mêmes pour organiser, renouveler et diffuser le défi, que sur des flyers… Aujourd’hui, le défi se démultiplie. Depuis la fusion des régions, il est organisé à l’échelle du Grand Est, et également dans certaines métropoles comme Strasbourg ou Troyes-Champagne. En tout, cela représente 2 300 participant.e.s chaque année.

Votre objectif de sensibiliser le grand public aux économies d’énergie est donc atteint ?

Oui, la mission est accomplie ! Les participant.e.s ont été accompagné.e.s dans le changement de leurs comportements de façon durable. Nous avons de nombreux retours de terrain très positifs, comme cet office public de l’habitat qui propose à tous les nouveaux habitants de participer au défi. Dans un immeuble, tous (sauf une famille) ont réduit leur consommation, relevé leur compteur, inscrit leurs résultats sur la plateforme en ligne du défi. En tout, ils ont réalisé 37 % d’économies en un an ! A Saint-Louis, un seul citoyen très déterminé a réussi à mobiliser en cinq ans près de 70 personnes qui ont formé cinq équipes pour le défi que nous avons lancé le 1er décembre ! Dès lors que le ou la capitaine est motivé.e, les résultats sont là.

« A Saint-Louis, un seul citoyen très déterminé a réussi à mobiliser en cinq ans près de 70 personnes »

C’est vraiment le contact humain qui compte, avec un petit coup de pouce des réseaux sociaux qui permettent de partager ces actions au sein de la communauté. Grâce à eux et aux événements que nous organisons, la maîtrise de l’énergie et la sobriété deviennent plus accessibles et attractives. Et nous touchons plus de monde. Bien plus qu’avec les lettres d’informations hyper-techniques que nous envoyions par le passé… Désormais, les acteurs du territoire nous suivent aussi. Ils voient l’intérêt de soutenir ce type d’animations qui gagnent à s’articuler avec les autres dynamiques locales, celles d’une plateforme locale de rénovation énergétique ou de projets d’énergie renouvelable. Des citoyens se mobilisent, ils créent ou rejoignent par exemple des centrales villageoises. Le défi est une action de sobriété énergétique, ainsi c’est un tremplin pour la rénovation (efficacité), et il s’inscrit également dans un cadre d’action plus global de notre territoire.

Voir le site d’Alter Alsace EnergieVoir le blog du défi alsacien