Un AMI en Nouvelle-Aquitaine pour développer un réseau de stations bioGNV

En région Nouvelle-Aquitaine, les infrastructures publiques adaptées au remplissage rapide de poids lourds (camions, bus et cars) au bioGNV (biométhane carburant) sont inexistantes. Désireuse de participer au développement de ce carburant renouvelable et d'investir dans un réseau de stations, la Région a lancé un appel à manifestation d'intérêt ouvert jusqu'au 30 juin 2017.

Dans la présentation de l’AMI, la Région justifie sa volonté de soutenir le bioGNV, carburant gazeux renouvelable issu de la méthanisation, en rappelant que « ce carburant possède en effet plusieurs avantages environnementaux : diminution de plus de 80% des émissions de CO2 et de 30 à 70% des émissions de NOX et jusqu’à 95% de réduction des émissions de particules réglementées par rapport au gasoil« .

Le passage aux carburants renouvelables nécessite à la fois de renouveler les flottes de véhicules, l’infrastructure de fourniture de carburant et les filières de production et distribution. Passer au  bioGNV passera donc inévitablement par le financement de stations et les investissements correspondants, et c’est là que souhaite intervenir la Région.

Dans la mesure où le bioGNV est particulièrement adapté au transport régional de marchandises et de voyageurs, la Région compte, par ces investissements, soutenir les transporteurs dans le renouvellement de leur flotte. Les projets éligibles seront donc des stations :

  • Neuves ou revampées (aménagement de stations existantes par l’accroissement de sa capacité, l’ouverture au grand public…),
  • Mono-carburant ou multi-carburant,
  • Publiques ou multi-acteurs,
  • Adaptées au remplissage rapide (moins de 15 mn) de poids lourds (véhicules utilitaires de plus de 3.5t porteurs, tracteurs routiers, cars, etc),
  • Alimentées en GNC (Gaz naturel compressé, par opposition au GNL : gaz naturel liquéfié),
  • Comportant une part significative de bioGNV d’origine française dans leur approvisionnement et ventes,
  • Proches d’axes routiers et/ou proches de plateformes logistiques par lesquels transite un trafic significatif de poids lourds.

La Région pose aussi comme condition que le bénéficiaire vende le BioGNV au prix du GNV sur une durée et un volume donné définis par contrat avec la Région, et s’engage à être transparent sur les éventuels contrats de rachat des Garanties d’Origine de biométhane.

Le carburant, facteur d’intégration des énergies renouvelables dans les réseaux

Le développement de ces stations s’inscrit dans une politique régionale plus large de transition énergétique. La Région, qui soutient déjà la méthanisation, souligne en effet que l’avantage du BioGNV est qu’il participe à une meilleure intégration des énergies renouvelables dans les réseaux.

« En effet, la capacité d’absorption du biogaz via les réseaux nécessite une demande client constante tout au long de l’année, à l’image des consommations de carburants et en opposition aux consommations classiques (chauffage et eau chaude) : plus la demande en carburant gazeux augmentera sur les réseaux de gaz naturel, plus le potentiel d’injection de biométhane sur ces réseaux augmentera.« 

L’objectif : mailler le territoire

Enfin, pour faciliter le passage des transporteurs au bioGNV d’un point de vue opérationnel, la Région cherche à assurer une fourniture équilibrée de carburant sur son territoire. 6 zones géographiques ont ainsi été définies, qui pourront accueillir chacune a minima une station dans le cadre de cet AMI. En tout, la Région estime qu’entre 7 et 13 stations seront développées.

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Le projet peut être porté par une entreprise, un GIE, une collectivité ou une société d’économie mixte, et un même opérateur peut répondre sur une ou plusieurs des 6 territoires identifiés.

Deux sessions sont organisées, comprenant chacune deux phases d’instruction (étude et sélection des candidature, puis finalisation du projet). Il était possible de remettre des candidatures pour la première session jusqu’au 31 mars. La date limite de soumission pour la deuxième session est fixée au 30 juin 2017.

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Photo : Iveco (véhicule du Sydeme)

Contact

Esther Bailleul

Chargée de mission énergie et territoires

esther.bailleul@cler.org