Présidentielles 2017 : les programmes des candidats décryptés

Le Réseau Action Climat propose aux électeurs une grille de lecture des programmes des principaux candidats à l'élection présidentielle au regard des grands objectifs de lutte contre les changements climatiques. A l'heure des choix, informez-vous ! Voici leurs analyses pour la rénovation des bâtiments et le développement des énergies renouvelables.

Voir l’article complet du RAC : Elections 2017 – les programmes pour la présidentielle sont-ils « COP21 compatibles » ?

Accélérer la disparition des passoires énergétiques : qui dit quoi ?

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François Fillon

Poursuite des dispositifs actuels pour la rénovation des logements

Le candidat souhaite souhaite encourager une politique d’habitat durable. Il propose de généraliser la formule du chèque-énergie qui vient remplacer les tarifs sociaux de l’énergie ; poursuivre les programmes d’aide à la rénovation thermique des logements ; amplifier la politique d’économie d’énergie et rendre ainsi du pouvoir d’achat aux Français.

L’avis du Réseau Action Climat

Le programme ne comporte pas de mesure qui cible spécifiquement les logements les plus énergivores. Le problème de la précarité énergétique est bien identifié mais la réponse apportée réside seulement dans le chèque énergie pour l’aide au paiement de factures. Si la poursuite des programmes d’aide à la rénovation énergétique des logements est évoquée, il est difficile de savoir si cela concerne les logements publics ou privés et quels seront les moyens financiers engagés qui eux ne sont pas évoqués.

Benoît Hamon

Plan d’investissement dans la rénovation énergétique des bâtiments qui vise à éradiquer la précarité énergétique

Le candidat prévoit de lancer un plan massif d’investissements dans la rénovation énergétique des bâtiments et la rénovation urbaine. Le plan vise particulièrement à rénover les bâtiments publics et les passoires énergétiques dans l’objectif d’éradiquer la précarité énergétique. Ce plan prévoit un financement global conséquent de 100 milliards d’euros sur le quinquennat, dont 6 milliards d’euros chaque année seraient consacrés au financement de la rénovation énergétique via des prêts de la Caisse des Dépôts et par des aides publiques. Le candidat prévoit aussi la mise en place d’un bouclier énergétique pour les 30 % de ménages les moins bien isolés afin que ceux-ci ne consacrent pas plus de 10% de leurs revenus aux dépenses énergétiques.

L’avis du RAC

Le lien est établi clairement entre rénovation et lutte contre la précarité énergétique. Les montants d’investissements annoncés montrent que l’importance du phénomène des passoires énergétiques en France est bien perçu. La question du double financement public pour la rénovation, via la Caisse des Dépôts pour les prêts adaptés aux ménages, et via des dispositifs d’aides publiques est mentionnée. La question spécifique du bouclier énergétique manque encore de précision quand à la cible qu’il entend toucher, les ménages les moins bien isolés sont ils ceux qui ont les revenus les plus bas ? Des précisions restent encore à apporter sur cet aspect.

Marine Le Pen

Priorité budgétaire du quinquennat et généralisation de prêts à taux zéro refinancés par la Banque de France

La candidate évoque dans son programme la nécessité pour lutter contre la précarité énergétique et agir directement sur le pouvoir d’achat des Français, de faire de l’isolation de l’habitat une priorité budgétaire du quinquennat. Elle prévoit pour cela la mise en place de prêts à taux zéro refinancés par la Banque de France (après sortie de l’euro).

L’avis du RAC

La priorité est bien actée, le lien entre précarité et rénovation est fait. La question d’un outil de financement est également posée (son accessibilité aux ménages les plus précaires reste à démontrer). Cependant, le programme ne prend pas en compte la complexité sociale de la question, notamment la dimension de l’accompagnement des ménages et reste très vague sur la cible en matière de logement à rénover en ne parlant pas des logements les plus énergivores (ou passoires énergétiques), et en ne mentionnant aucune ambition chiffrée. Alors que le programme parle de « priorité budgétaire du quinquennat », les propositions manquent de détails.

Emmanuel Macron

Audit gratuit, rénovation de la moitié des logements-passoires d’ici 2022, interdiction de location de passoire énergétique à partir de 2025

Le candidat prévoit de :

  • transformer le Crédit d’Impôt Transition Energétique (CITE) en prime immédiatement perceptible au moment des travaux et non l’année suivante. Et ce, afin de permettre à tous de pouvoir réaliser les travaux nécessaires, notamment à ceux qui n’ont pas aujourd’hui toutes les ressources pour investir.
  • aider particulièrement les ménages les plus pauvres à rénover les passoires énergétiques et à mieux s’alimenter
  • proposer un audit gratuit à tous les propriétaires occupants en situation de précarité énergétique : maisons à la campagne, pavillons du périurbain, copropriétés où les travaux ont été trop longtemps repoussés
  • viser la rénovation de la moitié des logements-passoires des propriétaires les plus modestes dès 2022, afin de diminuer les émissions et de faire baisser les charges (électricité, fioul, gaz). Et de financer à cette fin, via un fonds public doté de 4 milliards, les travaux des propriétaires les plus précaires.
  • interdire à la location les passoires énergétiques à partir de 2025

L’avis du RAC

Le programme établit le lien entre précarité énergétique et rénovation des logements et cible spécifiquement les passoires énergétiques. De plus, il propose une réforme en matière de financement en proposant une forme de préfinancement. La question de l’accompagnement social des ménages en précarité énergétique n’est pas perçue au delà d’un audit énergétique gratuit. Si ce dernier va dans le bon sens, il faut le coupler à un dispositif d’accompagnement vers une solution adaptée pour ces ménages. Le soutien financier annoncé, s’il s’additionne au niveau de soutien actuel, soit 3 milliards d’euros par an pour les aides à la rénovation énergétiques des logements privés, montre que l’ampleur du problème est bien perçu. Si ce soutien financier vient se substituer à ce qui se fait actuellement cela signifierait une division par trois des montants d’aides actuels. Une clarification est donc importante sur ce point.

Jean-Luc Mélenchon

700 000 rénovations par an, renforcement des programmes de détection et formation des professionnels afin d’imposer une obligation de résultats

Le candidat propose de :

  • assurer l’isolation d’au moins 700 000 logements par an pour 20 milliards d’euros sur le quinquennat
  • renforcer les programmes locaux de détection des passoires énergétiques, avec davantage de moyens humains et financiers
  • mettre fin aux situations de précarité énergétique que vivent les ménages
  • former, labelliser et coordonner les professionnels de la rénovation énergétique afin d’imposer une obligation de résultats
  • mettre en place un « guichet unique » regroupant les demandes de financement, l’évaluation des besoins, la coordination des professionnels nécessaires pour organiser la rénovation par les propriétaires individuels

L’avis du RAC

Le lien est clairement établi entre précarité et passoires énergétiques, les dimensions sociales, environnementales et économiques sont bien présentes. Les propositions de meilleure coordination des interventions des professionnels sur les chantiers et de guichet unique pour faciliter et accélérer les démarches administratives des ménages montrent qu’une attention particulière est portée aux propositions issues de la société civile. Si les mesures manquent parfois de précision, le programme prend bien la mesure du problème au regard des chiffres avancés de rénovations et des 20 milliards annoncés sur le quinquennat lors de l’exercice de chiffrage détaillé du projet pour la rénovation énergétique des logements privés.

Relancer rapidement le développement des énergies renouvelables et leur fixer un cap à 100 % d’ici à 2050 : qui dit quoi ?

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François Fillon

Prolongation du parc nucléaire, élimination des énergies fossiles de la production d’électricité et développement de filières industrielles des énergies renouvelables.

François Fillon propose l’adoption d’une nouvelle loi de transition énergétique, avec l’abandon de l’objectif de 50 % de nucléaire en 2025 et un allongement de la durée de vie des centrales nucléaires. La centrale de Fessenheim ne sera pas fermée. Il projette d’éliminer les énergies fossiles de la production d’électricité avec un prix plancher de la tonne de carbone à 30 euros. Concernant les énergies renouvelables, sa priorité est de construire de véritables filières industrielles françaises en misant sur les nouvelles technologies comme les énergies marines renouvelables. Il propose aussi de développer la production décentralisée d’énergie, d’encourager l’autoconsommation d’électricité et d’aider la valorisation énergétique des sous-produits agricoles. Pour lui, il faut mieux utiliser les ressources naturelles renouvelables qui existent sur notre territoire comme le bois et la géothermie. Le soutien au développement des énergies renouvelables sera revu avec la suppression de l’obligation d’achat de la production pour les nouvelles installations ainsi qu’à l’échéance des contrats en cours pour les installations existantes. Il propose par ailleurs de lancer un plan de méthanisation en levant les freins qui ralentissent son développement (notamment en relevant les seuils de régime de déclaration et d’enregistrement pour alléger les contraintes administratives). Au niveau européen, il propose de mettre en place une véritable Europe de l’énergie grâce en particulier à une stratégie nucléaire modernisée alliée au développement des énergies alternatives.

L’avis du RAC

François Fillon s’entête dans le maintien d’une filière de plus en plus coûteuse : le nucléaire. Le grand carénage (la mise aux normes des centrales nucléaires existantes) pourrait coûter 100 milliards d’euros selon la Cour des comptes et ne ferait que reporter à plus tard les investissements dans de nouveaux outils de production d’électricité. François Fillon projette d’éliminer les énergies fossiles de la production d’électricité avec une taxe carbone pour ce secteur. Cette taxe pourrait entraîner la fermeture des centrales à charbon encore en activité en France, ce qui est déjà prévu dans la PPE, mais aurait peu d’impact sur les centrales au gaz. Dans le domaine des énergies renouvelables, François Fillon prône une vision industrielle, intégrant difficilement la dimension décentralisée et participative de la production. François Fillon souhaite supprimer certains mécanismes comme les tarifs d’achat qui ont pourtant démontré leur efficacité. Par ailleurs, ceux-ci ayant déjà été en grande partie remplacés par d’autres outils comme le complément de rémunération, la proposition du candidat mériterait d’être précisée. En ce qui concerne la méthanisation, le fait de relever les seuils peut-être dangereux, car ces derniers sont le garant de projets respectant les normes environnementales.

Benoît Hamon

Sortie du nucléaire en 25 ans, 100 % d’énergies renouvelables en 2050 et nouvelle vision stratégique pour EDF

Benoît Hamon fixe un objectif de 50 % d’énergies renouvelables dans le mix électrique en 2025 et 100 % d’énergies renouvelables en 2050. Il vise une sortie du nucléaire à l’horizon d’une génération (objectif 25 ans) et il fermera les réacteurs en fin de vie durant le quinquennat tout en garantissant les emplois du secteur énergétique. Il propose de créer une aide pour permettre aux citoyens de s’équiper en matériel de production d’énergie renouvelable domestique. Il redonnera une vision stratégique à l’Etat en faisant d’EDF un pilier de la transition énergétique. En tant qu’actionnaire principal, l’Etat poussera EDF à renforcer ses recherches sur la production et le stockage d’énergies renouvelables. Plutôt que de privilégier le nucléaire, EDF accompagnera la décentralisation de la production d’énergies vertes. Benoît Hamon proposera au niveau européen une Europe de l’énergie, avec une stratégie européenne pour l’environnement, la sobriété, l’efficacité et l’indépendance énergétiques, la maîtrise du prix de l’énergie, la réindustrialisation et la souveraineté.

L’avis du RAC

Benoît Hamon donne clairement la priorité aux énergies renouvelables en fixant un cap vers 100 % d’énergies renouvelables en 2050. En revanche, il reste flou sur les moyens et mesures pour parvenir à ce changement dans notre mix énergétique, tant pour la baisse de la part du nucléaire que pour celle des énergies fossiles, peu présentes dans son programme. Si il s’exprime sur la fermeture des réacteurs en fin de vie, il n’est fait aucune mention des chantiers en cours tels que l’EPR de Flamanville. Il propose de redonner à l’Etat un rôle de stratège au sein du CA d’EDF (et non pas seulement un rôle unique d’actionnaire plus focalisé sur les résultats financiers à court terme). C’est un bon point pour déverrouiller la politique énergétique française, mais qui devra s’accompagner de mesures de simplification réglementaire pour les énergies renouvelables et d’une meilleure prise en compte des acteurs locaux (citoyens, collectivités, entreprises locales) dans leur développement. La proposition de B. Hamon au niveau européen, visant à proposer une autre Europe de l’énergie basée sur la sobriété énergétique, l’efficacité et l’indépendance énergétique va dans le sens d’un rôle accru de l’Europe en matière de leadership climatique, ce qui reste indispensable pour une mise en œuvre effective de l’Accord de Paris.

Marine Le Pen

Prolongation de la durée des vie des réacteurs nucléaires, développement des énergies renouvelables, à l’exception de l’éolien pour lequel un moratoire immédiat sera appliqué

Marine Le Pen souhaite développer massivement les filières françaises des énergies renouvelables (solaire, biogaz, bois…) grâce à un protectionnisme intelligent, au patriotisme économique, à l’investissement public et privé et aux commandes d’EDF. Cependant, elle prévoit aussi un moratoire immédiat sur l’éolien. Pour maintenir, moderniser et sécuriser la filière nucléaire française, elle engagera le grand carénage, et gardera le contrôle de l’État sur EDF, en lui redonnant une mission de service public. La centrale nucléaire de Fessenheim ne sera pas fermée. Dans le domaine de la mobilité, Marine Le Pen soutiendra une filière française de l’hydrogène, par un appui de l’État en matière de recherche et développement, afin de réduire notre dépendance au pétrole. Elle interdira l’exploitation du gaz de schiste, tant que des conditions satisfaisantes en matière d’environnement, de sécurité et de santé ne seront pas réunies.

L’avis du RAC

Les propositions de Marine Le Pen sur les énergies renouvelables sont contradictoires car alors qu’elle encourage leur développement, elle propose parallèlement un moratoire immédiat sur l’éolien alors de la grande majorité des Français, même ceux vivant près d’une éolienne, est en faveur de cette source d’électricité. Mettre en péril une filière qui compte plus de 15 000 emplois directs en France, avec une hausse annuelle de 15 %, et ceci sans raisons, n’est pas acceptable. La solution consiste plutôt, pour que les projets éoliens soient mieux conçus et acceptés, à développer une participation des acteurs locaux aux décisions et aux investissements dans les projets éoliens.

Par ailleurs, comme François Fillon, Marine Le Pen soutient la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires, malgré les coûts engendrés et le retard que prendrait la France pour les énergies d’avenir les plus compétitives, c’est à dire les renouvelables. Enfin, concernant la réduction de notre consommation d’énergies fossiles, Marine Le Pen met en avant son soutien à la recherche et au développement dans le domaine de l’hydrogène. Si cette filière aura probablement sa place à l’avenir, elle n’est pas mature actuellement et la question reste donc posée des solutions proposées à court terme pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre liées aux énergies fossiles. Par ailleurs, les propositions de la candidate, qui sont pour leur grande majorité hostiles à l’Europe, mettent en péril une action commune des Etats membres pourtant indispensable pour garantir que l’Europe s’engagera dans la transition énergétique et fera sa juste part dans la mise en œuvre de l’accord de Paris.

Emmanuel Macron

Objectif de 50 % de nucléaire en 2025 à confirmer en 2018 ou 2019, doublement des capacités en éolien et solaire et fermeture des centrales à charbon d’ici 2022

Emmanuel Macron préconise une stratégie de sortie des énergies fossiles et une fermeture des centrales à charbon françaises avant la fin du quinquennat avec un accompagnement des personnes et des territoires. Il s’engage également à ne pas signer de nouveaux permis d’exploration d’hydrocarbure. Le candidat confirme l’objectif de 50 % de nucléaire à l’horizon 2025 de la loi de transition énergétique et prendra les décisions stratégiques liées à l’atteinte de cet objectif une fois que l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) aura rendu ses conclusions, attendues pour 2018, sur la prolongation des centrales au-delà de 40 ans. La fermeture de la centrale de Fessenheim est liée, pour Emmanuel Macron, au démarrage de l’EPR de Flamanville. Emmanuel Macron s’engage à tenir l’objectif de la loi de 32 % d’énergies renouvelables en 2030. D’ici à 2022, son objectif est de doubler la capacité en éolien et en solaire photovoltaïque. Il publiera la totalité du calendrier des appels d’offres en début du quinquennat pour donner de la visibilité aux filières. Il annonce 30 milliards d’euros d’investissements privés sur 5 ans dans les énergies renouvelables. Il veut simplifier les délais sur la mise en œuvre des projets renouvelables, rendre plus simples les procédures, aider les exploitants agricoles à produire des renouvelables. Au niveau européen, il prévoit une réforme du marché carbone, en agissant par la fixation d’un prix plancher de la tonne de carbone.

L’avis du RAC

Emmanuel Macron reprend les grandes orientations de la loi sur la transition énergétique et les politiques mises en œuvre depuis sa promulgation mais ne se prononce pas sur un cap au-delà de 2030. Il propose la fermeture des centrales à charbon avant la fin du quinquennat, comme le prévoit la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Sur le nucléaire, il confirme l’objectif présent dans la loi mais remet à après l’élection les précisions sur l’évolution du parc nucléaire créant une incertitude sur les choix d’investissement qui se posent aujourd’hui et un doute sur sa réelle volonté de respecter l’objectif de 50 % de nucléaire dans la production d’électricité à l’horizon 2025, et de laisser ainsi la place au développement des énergies renouvelables.
Emmanuel Macron s’inscrit également dans la continuité des politiques actuelles concernant les objectifs sur les énergies renouvelables, tout en proposant quelques améliorations comme une meilleure visibilité sur les appels d’offres et une simplification réglementaire. L’interdiction des nouveaux permis d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbure devra s’appliquer dans tous les territoires terrestres et marins français, y compris l’outre mer, et aller plus loin qu’un gel provisoire par son inscription dans la loi (le code minier). Ce moratoire est actuellement appliqué sur la méditerranée et la côte atlantique. Le candidat reste cependant faible sur la vision énergétique qu’il entend défendre sur la scène européenne. Seule la mise en place d’un prix plancher de la tonne de carbone sur le marché européen est évoquée alors que la priorité devrait être donnée à une politique énergétique européenne basée sur la sobriété, l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables.

Jean-Luc Mélenchon

Vers un mix électrique 100 % renouvelable en 2050 au travers d’une planification et en s’appuyant sur un pôle public de l’énergie

Jean-Luc Mélenchon propose d’orienter la France vers un mix électrique 100 % renouvelable à l’horizon 2050, sur la base d’une planification donnant la priorité aux mesures de réduction de la consommation d’énergie et au développement des filières d’énergie renouvelable. Il confirme l’arrêt de la centrale de Fessenheim en garantissant l’emploi des salariés et leur formation pour en faire un site pilote du démantèlement. Il abandonnera l’opération du grand carénage visant à prolonger la vie des centrales nucléaires au-delà de 40 ans, ainsi que le projet d’EPR de Flamanville et celui d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure. Il souhaite créer un pôle public de l’énergie basé sur la renationalisation des compagnies énergétiques (électricité, gaz, pétrole) en lien avec des coopératives locales de production et de consommation d’énergies renouvelables, et en favorisant l’auto-production et le partage des excédents. Pour Jean-Luc Mélenchon, le prix de l’énergie ne peut être déterminé par le marché. Le tarif sera donc défini par la représentation nationale. Il souhaite interdire l’exploitation du gaz de schiste et du pétrole de schiste et de houille. Au niveau européen, il prône une renégociation des traités européens ou, sans cela, une sortie de l’UE.

L’avis du RAC

Le cap vers le 100 % renouvelables est clairement posé. Reste à préciser s’il concerne la production d’électricité ou la totalité des énergies consommées. La sortie du nucléaire est également actée avec la fermeture de Fessenheim, l’arrêt du grand carénage mais aussi l’abandon de l’EPR de Flamanville. Concernant le développement des énergies renouvelables, les moyens et mesures restent à préciser même si l’accent est mis sur la sobriété et l’efficacité énergétique pour y parvenir. Au niveau européen, la proposition du candidat de sortir des traités pourrait mettre à mal la nécessaire coopération des pays pour que l’Union européenne prenne un rôle de leader dans la lutte contre les changements climatiques, condition indispensable au respect des objectifs fixés par l’Accord de Paris.