Précarité énergétique : les départements en première ligne

La loi Maptam de 2014 fait des Départements les chefs de file de la lutte contre la précarité énergétique. Une compétence qui les conduit à innover pour être plus efficace, avec des actions au plus près des citoyens et des politiques transversales.

« La précarité énergétique est à la convergence de plusieurs difficultés, liés à de faibles ressources, à un habitat et des équipements peu performants mais aussi à l’augmentation du prix de l’énergie, explique Quentin Hoffer, chef de projet précarité énergétique du Conseil départemental du Val-de-Marne. Elle est peu visible et implique que nous allions vers les gens, avec un accompagnement individualisé et, quand c’est possible, à domicile. Ce qui nous permet de mieux appréhender les situations et mieux prendre en compte les attentes des ménages ».

Pour venir en aide à près de 45 000 ménages en situation de vulnérabilité, le Département a adopté son second plan départemental de lutte contre la précarité énergétique pour la période 2019-2022. « Nous avons élaboré ce plan de manière transversale, avec les services de l’habitat, de l’action sociale, de la PMI, de l’autonomie, en associant la direction de l’emploi, des formations et de l’innovation sociale » détaille le chef de projets.

Dès 2019, le département mettait en place un partenariat avec les grands acteurs du territoire : DRHIL, métropole du Grand Paris, établissements publics territoriaux, Enedis, GRDF, CAF, ADIL…

« La logique est bien celle du travail en commun, de la mise en réseau, de la coordination des acteurs pour aboutir à une meilleure prise en charge des ménages »

Cette approche intégrée se décline aussi bien dans l’accompagnement que dans le financement de la rénovation ou encore dans la formation des professionnels.

L’accompagnement des ménages en situation de précarité énergétique : la clé de la réussite

Dans le Lot, la situation de précarité énergétique des ménages est liée aux difficultés d’un territoire à dominante rurale : occupants modestes, défauts d’isolation, source d’énergie couteuse, surface importante et ancienneté des maisons individuelles. Là aussi l’accompagnement est la clé. Le Conseil départemental qui porte le programme « Habiter Mieux » de l’Anah, s’appuie, entre autres, sur des fonds sociaux d’aide aux travaux de maîtrise de l’énergie qui viennent compléter aides et accompagnements. « Ces aides bénéficient à la fois aux locataires et aux propriétaires identifiés par les travailleurs sociaux. Elles permettent de réduire le reste à charge des familles, mais aussi de les raccrocher aux dispositifs de rénovation classiques, qui sont mieux dotés » détaille Estelle Verdié, chef du service Logement, à la direction des solidarités départementales du Lot.