Fiche métier : animatrice d’une plateforme de la rénovation énergétique

Pour mieux connaître les métiers de la transition énergétique, et les hommes et femmes qui préparent le paysage énergétique de demain, nous vous proposons plusieurs fiches métiers.

« Mon rôle, c’est de faire le lien entre artisans et particuliers et de rassurer ».

Fonction : animatrice d’une plateforme territoriale de la rénovation énergétique. Trait de caractère : enthousiaste. De son propre aveu, Lucie Capelle exerce « un superbe métier, assez changeant avec une variété de projets et pas mal de liberté« . Sa mission consiste à mettre en œuvre Oktave, un dispositif créé en 2015, à l’initiative de la Région Grand Est avec le soutien de l’ADEME afin d’encourager et accompagner les propriétaires de maisons individuelles vers une rénovation énergétique globale et performante. « Notre objectif est d’atteindre la norme BBC, bâtiment basse consommation, c’est-à-dire de passer sous la barre des 50 kWh/m²/an« , détaille-t-elle.


Être au contact des habitants pour promouvoir la rénovation énergétique des logements

L’affaire n’est pas à prendre à la légère. « Pour les propriétaires cette décision implique un investissement important, de l’ordre de 65 000€ pour un maison de 100 m²« . Le premier défi consiste donc à « trouver une maison« , entendez des propriétaires motivés au point de débloquer le budget nécessaire. « Cela passe par des actions de communication, par exemple via des publications dans les gazettes des collectivités ou des animations« , explique Lucie, assimilée fonctionnaire.

Sa dernière opération de sensibilisation a pris la forme d’une visite guidée pour les voisins de l’un des six chantiers engagés sur son territoire. La rencontre était pour Lucie Capelle l’occasion de déployer les arguments qu’elle peaufine depuis ses début dans le métier, il y a trois ans : « Je mets en avant la réduction de l’impact sur l’environnement ou les économies d’énergies, précise-t-elle. Tout dépend de la personne que l’on a en face de nous, il faut être à l’écoute. » Les dispositifs d’aides, comme ceux de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) ou l’éco-prêt à taux zéro, sont également évoqués.

Du bureau au chantier

Si cet arsenal d’arguments convainc les particuliers, un rendez-vous est pris. D’abord à Colmar, dans son bureau – voisin de ceux des conseillers info-énergie – pour évaluer la compatibilité des attentes des propriétaires et du dispositif. Lorsque tous deux se rejoignent, une deuxième rencontre a lieu au domicile. « On fait le tour de la maison, on regarde les parois, la ventilation, les systèmes, pour se rendre compte des possibilités de travaux« . Ainsi d’interventions en visites, l’animatrice sillonne la plaine d’Alsace. « Je prends souvent des rendez-vous en soirée, quand les gens sont de retour chez eux, donc je ne m’attends pas à être rentrée chez moi à 16h« , prévient la jeune femme qui se déplace sur plus de 100 communes. « La contrepartie c’est que je gère mon temps comme je l’entends.»

Une fois un projet validé par le propriétaire, reste à constituer le groupement d’entreprises prêt à prendre les manettes du chantier. La réalisation d’une rénovation énergétique fait intervenir au minimum six corps de métier : du charpentier au chauffagiste en passant par le plâtrier, le menuisier, le maçon ou encore l’électricien. « Il s’agit de trouver les professionnels disponibles, de les sensibiliser, de les mettre en relations et de les convaincre de se former« . Pour ce faire, Lucie s’appuie sur « les solutions techniques de référence« , une grille qui permet d’évaluer simplement les bouquets de travaux à réaliser pour atteindre le niveau BBC en rénovation. Puis vient enfin le chantier. « J’y passe au maximum six heures, simplement pour assurer un suivi du projet« , explique cette ingénieure de formation.

 

Une bonne connaissance du bâtiment pour faire de la médiation

Dès ses études, Lucie Capelle s’est orientée vers la spécialité « énergie-environnement » pendant ses études d’ingénieur. Mais c’est à travers création d’une entreprise spécialisée dans la rénovation qu’elle a acquis une bonne connaissance du bâtiment. Cette expérience lui a donné les clés pour comprendre un devis et, lors des visites, de traduire aux particuliers les échanges des professionnels. « Leur langage en sigles peut parfois effrayer. Mon rôle, c’est de faire le lien et de rassurer« .

Informations complémentaires

Salaire mensuel net :

De 1800 à 2200€ pour assimilé(e) fonctionnaire

Formation nécessaire :

Licence professionnelle ou Master/diplôme d’ingénieur avec une spécialisation en thermique/énergétique ou génie civil

 

Consultez notre annuaire de formation