Ardèche, Pont d’Aubenas : vers des déplacements doux

Dans ce quartier d’Aubenas, collectivités et habitants réfléchissent à la façon d’allier développement local et sobriété énergétique collective.

Dans le cadre du Contrat de ville pour les quartiers d’avenir à Aubenas, en Ardèche, une commission Habitat et questions urbanistiques a été créée avec les habitants pour la mise en œuvre du projet de rénovation urbaine dans le quartier de Pont d’Aubenas.  Pendant deux ans – grâce aux financements d’un appel à projet de l’ADEME Auvergne-Rhône-Alpes –, l’Agence locale de l’énergie et du climat (Alec07) a accompagné ses réflexions. L’idée? Accueillir l’ensemble des acteurs du territoire intéressés par la problématique des déplacements doux dans le quartier afin que chacun apporte son expertise, qu’elle soit technique (urbanisme, sobriété, animation…) ou sensible (vécus, politique…).

Élus, techniciens de collectivités, associations, habitants et centre social et culturel ont ainsi appris à s’écouter, s’exprimer, se taire… bref à collaborer ! Cela a été rendu possible grâce à un travail d’animation cadré et sécurisant assuré par le centre social et culturel Au Fil de l’eau et soutenu par l’Alec07 sur les aspects méthodologiques de l’accompagnement au changement. La mairie d’Aubenas a quant à elle défini le cadre, les limites et les impondérables de cette concertation. Cet exercice, qui peut paraître long, se révèle indispensable pour créer un climat de confiance et de collaboration positive.

« Créer dans l’organisation de l’espace ou de nos activités, les conditions d’une modération de notre consommation »

Acceptable par tous

Après deux ans d’implication de l’Alec07 dans ces démarches, le bilan est très positif. D’abord, les acteurs ont réellement appris et évolué dans leurs postures et leurs reconnaissances mutuelles. Cet aspect représente un point-clé déterminant pour travailler le projet d’une transition énergétique acceptable pour tous, même dans ces transformations les plus profondes.

Ensuite, les expertises ont été valorisées et croisées au travers du travail de synthèse formulé par le bureau d’études. Les contraintes structurelles urbanistiques et techniques ont su prendre en considération les craintes, les envies et les idées des habitants dans le cadre bien défini d’une concertation à valeur consultative, non-décisionnaire.

Ces éléments, mobilisables à long terme, relèvent d’une valeur ajoutée sur le territoire et permettent d’activer des leviers de sobriété énergétique structurelle. La sobriété structurelle, d’après négaWatt, consiste « à créer dans l’organisation de l’espace ou de nos activités, les conditions d’une modération de notre consommation ».

Enfin, des actions concrètes de déplacements domicile/école ont été impulsées à l’initiative des habitants et de la commission. Ainsi, un pédibus – système de ramassage scolaire piéton – a été testé sur une semaine et porté par les habitants. La mairie, le centre social et culturel et la Communauté de communes ont soutenu cette démarches en offrant aux enfants du quartier une semaine de test de S’Cool Bus avec l’association du même nom pour aller à l’école en rosalie 10 places.

Il est actuellement envisagé, au vu de l’enthousiasme suscité, de pérenniser ces deux démarches qui encouragent l’implication citoyenne dans les instances de participation à la vie du quartier. Elles permettent en effet de percevoir des effets à court et moyen terme visibles et concrets pour une amélioration des quotidiens.

Ce type de démarches active des leviers de sobriété énergétique collective et conviviale qui, d’après négaWatt, « relève d’une logique de mutualisation d’équipements ou de pratiques ». La sobriété collective est le levier stratégique qui permet de rassembler les acteurs autour d’objectifs communs.

En savoir plus : www.alec07.org

Par Camille Sanchis, chargée de mission à l’Alec07, adhérente du CLER

Publication

Cet article est extrait de la revue Notre énergie n°124 – Territoires en transition : à aménager et à ménager

Pour réussir, la transition énergétique suppose de transformer notre vision du monde et des espaces qui nous entourent, afin de puiser dans les excès de notre société de consommation des
leviers efficaces d’économies d’énergie, et transformer les ressources naturelles et renouvelables en énergie. Ainsi, sous le prisme de l’énergie, les territoires et les acteurs qui les animent réinterrogent leurs espaces de vie, leurs patrimoines paysagers et architecturaux. Les projets de planification ou d’aménagement conduisent à leur réappropriation collective. L’implication de tous apparaît comme la clé de voûte des initiatives partagées dans ce numéro de Notre Énergie.

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