A Montpellier, ils ont construit ensemble leur logement rêvé

Depuis 2016, 46 habitants se sont installés dans un habitat participatif et économe en énergie qu’ils ont imaginé. Espaces mutualisés, jardins en commun, entraide et bienveillance font partie de leur quotidien.

Frédéric Jozon a grandi dans les Cévennes. Près de chez lui, tout le monde se connaissait et s’entraidait. Cet esprit de village, c’est ce dont il rêvait pour ses deux enfants. « Qu’ils soient libres d’aller toquer chez les voisins, jouer avec les autres… », précise-t-il. En 2012, le père de famille rejoint d’autres personnes aspirant au même mode de vie. Ensemble, ils commencent à travailler sur un projet d’habitat participatif à Montpellier : deux parcelles d’une surface totale de 2500 mètres carrés, au bord d’un parc, sont disponibles pour cela, dans une ZAC – Les Grisettes, labellisée depuis « éco-quartier » – que la ville est alors en train d’aménager. « Mixité, solidarité, bienveillance, qualité environnementale, ouverture sur le quartier… Dans les différentes réunions de construction du projet MasCobado, au cours desquelles nous étions accompagnés par un assistant à maîtrise d’ouvrage, nous avons abordé de multiples thématiques », se souvient-il.

Locataires et prioritaires

Avec les architectes, les futurs habitants travaillent tous à la conception de leur logement en fonction de leurs usages (superficie, emplacement des pièces…). En 2016, le rêve devient réalité puisque les deux immeubles de MasCobado sortent de terre. En plus des appartements, on y trouve trois chambres d’amis, une salle polyvalente pour les réunions, se retrouver et accueillir d’autres groupes souhaitant se lancer dans l’habitat participatif, un atelier de bricolage avec des outils mis en commun, quatre buanderies. Et bien sûr un grand jardin avec un potager.

« Notre idée était vraiment d’avoir un habitat le plus mixte possible, en termes d’âge ou de catégories socio-professionnelles »

Les 23 appartements (tous dotés d’une terrasse privative) de 30 à 105 m² répartis sur deux étages sont habités par 46 personnes dont 15 enfants. Des familles, des foyers monoparentaux, des personnes seules à la retraite… « Notre idée était vraiment d’avoir un habitat le plus mixte possible, en termes d’âge ou de catégories socio-professionnelles », précise Frédéric Jozon. Mixte, MasCobado l’est aussi dans son type d’accession : neuf logements étaient proposés en accession aidée, neuf autres en accession libre et cinq en logements sociaux. C’est un bailleur social, Promologis, qui s’est chargé des ventes. « Les cinq foyers locataires des logements sociaux ont aussi pu moduler leur habitat selon leurs souhaits. Il n’y a absolument aucune différence faite entre propriétaires et locataires », précise Frédéric Jozon.

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Photos : Frédéric Jozon/Mascobado

Confiance et solidarité

Les habitants ont aussi pensé, dès le début, leurs logements de façon à ce qu’ils soient le plus possible économes en énergie. « Même si nous avons renoncé à l’ossature bois, ce qui ne fut pas facile, concède Michael Greber, habitant et président du conseil syndical, nous avons travaillé sur la notion de confort d’été et de bioclimatisme, avec notamment un système de ventilation performant, des logements traversants, des débords et protections solaires en fonction des orientations pour qu’il n’y ait pas de surchauffe… » Le bâtiment est également relié au réseau de chaleur urbain de la ZAC et une majorité des habitants se fournissent en électricité chez Enercoop. Aujourd’hui, ces derniers tirent un bilan positif de leurs trois années dans le logement : « L’entraide et la solidarité sont notre quotidien. Il y a une réelle sérénité et une confiance entre tous ! », se réjouit Frédéric Jozon.

 

En savoir plus : www.facebook.com/mascobadomontpellier

Par Claire Baudiffier, journaliste.

Publication

Cet article est extrait de la revue Notre énergie n°122 – Solidaires ! Pas de transition énergétique sans justice sociale

La transition énergétique ne porte pas de costume ni de cravate et ne se décide pas uniquement en haut des tours de la Défense. Elle n’a pas de couleur, pas de sexe, pas d’âge ! Inutile d’avoir un niveau de diplôme élevé pour s’en emparer et profiter de ses bienfaits. Rénover son logement, se déplacer ou manger mieux à prix abordable, redistribuer les sommes d’argent économisées grâce à des actions de sobriété, trouver un emploi qui a du sens… La transition énergétique, quand elle est menée ici et ensemble, permet aux habitant.e.s, et en particulier aux plus vulnérables, d’améliorer leur quotidien. Un idéal de solidarité et de « bien vivre » qu’incarnent les nombreux territoires visités dans ce numéro de notre revue associative : Notre énergie !

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