Eco-conception et étiquette énergie : des outils discrets qui génèrent des économies d’énergie au quotidien pour tous

Les propositions de la Commission européenne pour accélérer les économies d’énergies et placer le consommateur « au cœur de l’union de l’énergie » sont en cours de négociation. A côté des directives sur les énergies renouvelables, la performance énergétique des bâtiments ou l’organisation du marché de l’électricité, les règlements sur l’étiquetage énergétique et l’écoconception passent souvent inaperçus. Pourtant un rapport récent montre que ces textes, qui concernent directement les consommateurs à travers les objets du quotidien, contribuent plus qu’on ne le pense à la réalisation des objectifs européens pour la protection du climat et la transition énergétique.

La Commission européenne évalue régulièrement les progrès réalisés depuis l’introduction en 1992 de l’étiquette énergie (affichage de la consommation des appareils et classement des produits en catégories simples à comprendre) et en 2005 du règlement sur l’éco-conception (obligeant les fabricants à concevoir des appareils qui consomment moins d’énergie et de matières premières, fonctionnent mieux et plus longtemps, se démontent et se recyclent plus facilement). Le dernier rapport publié début avril compare ce que les consommations auraient été avec et sans réglementation, confirmant que ces mesures permettent aux consommateurs d’économiser de l’énergie et de l’argent. La Commission estime ainsi qu’en 2020, grâce aux mesures qui ont déjà été adoptées:

  • Près de 2000 TWh d’énergie primaire auront été économisés, ce qui équivaut à une baisse de consommation moyenne de 18% des appareils concernés
  • Les émissions de gaz à effet de serre évitées correspondantes représentent plus de 300 millions de tonnes CO2, soit 7% des émissions totales de l’UE en 2010
  • 336 millions de m3 d’eau et 400 000 tonnes de papier auront aussi été économisés
  • Le surcoût pour l’acquisition d’appareils plus efficaces (€62 milliards) sera largement compensé par les économies réalisées (€174 milliards), soit un gain net de plus de €100 milliards pour les consommateurs européens
  • Chez les industriels, les distributeurs (gros et détail) et installateurs 800 000 emplois et €57 milliards de revenu supplémentaire auront été générés.

En 2020, l’équivalent de 9 % de la consommation d’énergie totale de l’UE en 2010 aura été évité, mais les politiques actuelles génèreront encore des économies pour les consommateurs jusqu’en 2030, où l’économie d’énergie devrait atteindre 15% et représenter plus de 2,5% du PIB (le calcul prévoit l’augmentation du prix de l’énergie). Cependant pour atteindre les objectifs de long terme de l’Accord de Paris et de la transition énergétique, de nouvelles mesures seront nécessaires pour continuer à réduire les consommations d’énergie après 2030. C’est une des raisons pour lesquelles il est important que les Etats membres de l’Union européenne fassent preuve de plus de cohérence et s’engagent en faveur d’objectifs ambitieux de réduction des consommations d’énergie à long terme.

 

Image : Photo Mix

Contact

Romain Riollet

Responsable de projets Efficacité énergétique

romain.riollet@cler.org