A Tarbes, les jeunes se forment aux énergies renouvelables
Créées en 2002, les licences pros consacrées aux énergies renouvelables de l’IUT de Tarbes fêtent leur 20 ans. Elles accueillent aujourd’hui 75 élèves par promotion. Des jeunes en alternance, qui ont déjà un pied dans le monde professionnel.
Quentin, 20 ans, a passé une journée studieuse. Avec les 25 élèves de la Licence Maintenance et exploitation des équipements dans les énergies renouvelables (M3ER), il a pourtant déserté sa salle de classe pour monter dans un bus, direction la Gironde. Une excursion organisée par ses professeurs durant laquelle il a visité plusieurs installations photovoltaïques et hydroélectriques. “C’est une formation énergie renouvelable où l’on ne reste pas souvent assis sur une chaise”, se réjouit le jeune homme qui est employé deux tiers du temps en alternance chez General Electrics Renewable Energy, à Toulouse. “Aujourd’hui, c’était du concret, confie-t-il sur l’autoroute du retour. On a rencontré des professionnels qui nous racontent ce qu’ils font vraiment au quotidien et les problématiques auxquelles ils sont confrontés. »
Un emploi à coup sûr
“Les étudiants ont l’habitude du monde professionnel”, confirme Serge Faiçal, maître de conférences à l’IUT de Tarbes et co-fondateur des deux premières licences pros créées en 2000. Cette proximité repose sur un solide réseau d’entreprises partenaires construit au fil des ans. Elle permet à l’IUT de Tarbes d’afficher un taux d’insertion professionnelle de 98 %, moins de six mois après l’obtention du diplôme. Les 1 200 élèves déjà formés ici ces vingt dernières années n’ont pas connu le chômage. Eric Marino, enseignant, lui aussi cofondateur des licences pros, se souvient : “Notre IUT a longtemps été le seul à proposer une formation énergie renouvelable à BAC+3, et les entreprises se les arrachaient. Aujourd’hui, heureusement, d’autres formations énergie renouvelable ont été créées partout en France pour accompagner la montée en puissance. Si certaines filières stagnent actuellement comme l’éolien terrestre, le photovoltaïque explose de partout.”
De retour à Tarbes, Quentin et ses camarades, qui comme lui sont bien souvent issus d’un DUT Génie électrique et informatique industrielle, Génie mécanique ou encore d’un BTS, retrouvent leur bureau. “Nous avons 18 semaines pour leur enseigner les aspects théoriques de leur nouveau métier, avec rigueur et méthode”, explique Serge Faiçal, qui attend de ses étudiants un minimum de passion. « Au début des années 2000, nous avons accueilli des militants de la première heure. Aujourd’hui, les jeunes ne sont pas forcément sensibilisés à la transition écologique, regrette l’enseignant-chercheur. Par contre, ils voient un débouché professionnel. Cela signifie que ces métiers se “massifient” et se démocratisent”, nuance-t-il. Quentin est arrivé à l’IUT par goût de la mécanique mais il y a découvert les enjeux écologiques et énergétiques : “Aujourd’hui, j’ai le projet d’installer des panneaux photovoltaïques sur le toit de la maison de mes parents…, avoue-t-il. C’est un défi technique, mais aussi une façon de participer à la transition énergétique !”
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