A Speicher en Allemagne, des bancs équipés pour encourager l’autostop

Dans cette communauté de communes de 9 000 habitants du nord-ouest de l'Allemagne, une enquête avait pointé l’absence de bancs dans les rues à disposition des personnes âgées, ainsi que des problèmes de mobilité des personnes sans voiture. Ainsi est née à Speicher l'idée du "Mitfahrerbank", "accompagne-banc" ou banc des passagers.

Dans cette zone rurale, la plupart des gens dépendent de leur voiture personnelle. Les transports collectifs fonctionnent essentiellement pour les scolaires, et les services manquent le soir, le week-end et en période de vacances. La gare est à 3 km du centre-bourg, au bout d’une rue sans trottoir.

Depuis 2014, des bancs ont été installés dans les rues qui relient Speicher aux villages voisins ainsi qu’à la gare, distante de trois kilomètres. À côté de chaque banc se trouve un poteau sur lequel les passagers peuvent montrer leur destination aux conducteurs qui passent. Ils s’assoient alors sur le banc, et attendent qu’une voiture s’arrête.

C’est une initiative citoyenne, aujourd’hui constituée en association, qui est à l’origine de ce projet. Des bénévoles ont conçu le banc et les panneaux, ont réuni des fonds et ont pris contact avec la mairie pour expérimenter le système. Aujourd’hui, quatre bancs ont été installés au centre de Speicher dans des rues dirigées vers les villages voisins, ainsi qu’un autre banc à la gare. Huit bancs sont également installés dans les villages voisins. Une centaine de personnes l’utilisent régulièrement (jeunes, personnes âgées, personnes sans voiture), avec un temps d’attente de cinq minutes en moyenne.

Un système simple adapté au milieu rural

En milieu rural ou périurbain, les transports publics répondent souvent insuffisamment aux besoins. Il est difficile d’offrir de réelles alternatives à la voiture : une plateforme de covoiturage, par exemple, est coûteuse à animer et ne fonctionne qu’à partir d’un nombre élevé d’utilisateurs.

Le système des bancs de Speicher a l’avantage d’être peu contraignant pour les usagers (pas d’inscription, pas besoin de prévoir une pancarte ou d’enregistrer son trajet à l’avance) et assez peu coûteux : un banc avec panneaux coûte moins de 500€ et est installé par les bénévoles ou la mairie. Il permet de faciliter la pratique régulière de l’autostop et lui donne de la visibilité, avec peu de budget et sans dispositif high-tech. Seules l’animation et la communication autour du projet, assurées par les bénévoles et la mairie, restent incontournables.

Allez plus loin

Cet article a été rédigé à partir de l’analyse du collectif autosBus, engagé pour l’écomobilité en milieu périurbain et rural autour de Bourg-en-Bresse. La présentation complète du projet est disponible dans la fiche de synthèse réalisée par autosBus en juillet 2017.

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